A partir de la fin du IIIème siècle, la monarchie impériale s'affirme en tant que telle. Elle est une monarchie absolue. L'Empire retrouve alors le schéma des Empires orientaux, et s'orientalise même en Occident. La monarchie impériale est l'opposition du Principat, celle du Haut Empire. A partir de Diotétien, l'Empereur n'est plus seulement le premier de tous, il devient un maître absolu des personnes et des choses. Les romains sont de moins en moins des citoyens et de plus en plus des sujets.
Le pouvoir change de nature et donc de contenu.
[...] La carte administrative ne cesse de changer, et le maillage administratif de se resserrer. Il y a une grande instabilité de la carte, qui traduit un désarroi de l'autorité politique, une impuissance à maîtriser la vie en collectivité. La “réformite” ou la multiplication des réformes est l'aveu de l'échec politique. Au niveau des cités, celles-ci perdent complètement leur autonomie, notamment financières, et deviennent de simples cadres administratifs de l'État de levée des impôts. C'est une marche à l'étatisation, constat qui se répète si l'on observe le droit lui-même. [...]
[...] Ces principes s'affirment dans les textes. On prévoit notamment que certaines professions considérées comme socialement ou politiquement utiles seront des professions héréditaires. C'est le cas des boulangers, qui sont “attachés au pétrin”, car la production du pain est indispensable à l'équilibre social. De même, les transporteurs maritimes, notamment de blé et d'huile, sont des professions héréditaires. Les membres des curies municipales, les décurions, seront également des professions héréditaires, qui sont responsables de la levée des impôts sur leur fortune privée. [...]
[...] Au IV et V siècle, l'Empire deviendra chrétien avec Constantin qui va se convertir. L'Empereur n'est plus alors un Dieu, mais il est son vicaire unique, son représentant sur Terre. Mais cela ne change pas grand-chose dans les faits, car le personnage reste exceptionnel, ce qui se traduit par toute une symbolique qui se met en place à Rome, héritée des temps anciens. Son exceptionnalité se manifeste par les titres dont il se pare ou dont on le décore, qui se traduisent par l'étiquette dont on l'entoure et par ses galons. [...]
[...] Il devient l'unique source du droit et de la justice, puisque désormais tous les juges sont fonctionnaires et la justice est rendue au nom de l'Empereur. Il contrôle la totalité de l'Administration qu'il nomme. Il en va de même pour la religion, même lorsqu'il s'agit de la religion chrétienne. Se développe alors une police politique. L'État est totalitaire, il se mêle de tout. C'est son projet théorique, mais en réalité cet État hypertrophié est aussi concrètement très largement impuissant. On le verra lorsqu'il sera incapable de repousser les invasions germaniques. [...]
[...] La grande fracture entre l'Orient et l'Occident se produira au siècle. Cette division préfigure une certaine division de l'Europe. Au départ délibérée, cette division avait été prévue par Diotétien, car il s'était rendu compte que la charge d'animer l'Empire était beaucoup trop lourde pour un seul homme. Il se donne donc un adjoint chargé de la défense de l'Orient. Puis il décide de mettre en place un système avec quatre Empereurs, deux Empereurs principaux -les Augustes- avec un adjoint chacun -les Césars- . [...]
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