Les prémices de ce qu'on appellera plus tard l'antiquarisme se placent en Italie au XIVème siècle avec des érudits tels que Biondo et Ligorio. Par exemple, Biondo définit l'exercice de l'antiquaire dans son livre Italia illustrata. Les italiens disposaient à l'époque de manuscrits latins et grecs ainsi que de leur paysage chargé de la présence antique. Cependant, les antiquaires ne s'imposèrent en Europe seulement au XVIIème siècle, ils élargirent alors leur champs d'action à d'autres périodes historiques, à d'autres civilisations et usèrent donc d'autres méthodes.
Peut-on alors dire que les antiquaires ont participé à la naissance des premiers musées et de l'archéologie?
Nous allons étudier cette pratique à travers la vision de deux antiquaires Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et Jacob Spon.
Dans un premier temps, nous définirons qui sont les antiquaires, puis, dans un second temps, nous étudierons leur rapport aux vestiges, enfin, nous nous intéresserons aux réactions contemporains et à la postérité de leur pratique.
[...] Ainsi, ils mettent en place de nouvelles techniques. En France, c'est Peiresc qui est considéré comme le plus grand antiquaire de l'époque, pour lui, le cœur de l'archéologie est la collection, on voit d'ailleurs qu'il acquiert des objets au cour de ses voyages lorsqu'il dit "j'ai acheté à Toulon". Son travail et ses nombreuses relations nous démontrent également que pour être antiquaire il n'est plus indispensable d'être italien. En Angleterre, c'est Camden qui marque son temps en utilisant une méthode topographique et en inventant les règles de la cartographie historique. [...]
[...] Dans un premier temps, nous définirons qui sont les antiquaires, puis, dans un second temps, nous étudierons leur rapport aux vestiges, enfin, nous nous intéresserons aux réactions contemporains et à la postérité de leur pratique. Le terme antiquaire à pour racine latine antiquarius, qui aime l'Antiquité. Dans les dictionnaires ou encyclopédies, les différentes explications mettent en valeur deux aspects des antiquaires. Tout d'abord, leur intérêt et leurs recherches pour les objets de la période antique, puis leur lien avec l'archéologie. [...]
[...] La pratique des antiquaires a vu naître de nombreuses réactions chez les contemporains. Tout d'abord, à Rome, au XVème siècle, la papauté se réserva une partie des bénéfices du travail des cavatori. Les vestiges sont alors de véritables enjeux politiques et économiques. Ensuite, se sont les nobles, la royauté ou les grands dirigeants qui tentent de tirer profit du travail des antiquaires tout en finançant leurs recherches. On peut, par exemple, mentionner les cabinets royaux d'Anne de Saxe, les Wunderkammer, où les objets ne sont pas compris mais plutôt arrangés au goût du jour. [...]
[...] On devine ici une distinction entre "bons" et "mauvais" antiquaires. Certains collectionnent pour posséder un assortiment d'objets afin "qu'on les en sache possesseurs", ils tirent donc un prestige évident de cela. A l'inverse, les "bons" antiquaires fournissent un véritable travail de recherches sur leurs vestiges lorsqu'ils "les étudient et les publient". On remarque chez ce type d'érudit une véritable soif de compréhension des objets, de l'histoire et de leur monde. Ils utilisent leurs études pour "illustrer les circonstances de l'histoire et pour mieux graver dans les esprits, les grands personnages, leurs faits et les grands événements". [...]
[...] Les premiers antiquaires italiens ne portent un intérêt qu'aux vestiges antiques. Leur travaux ouvrent la voie à d'autres antiquaires qui s'imposèrent en Europe au XVII° siècle. Ils ne purent pas uniquement se passionner pour les objets antiques. En effet, le sol européen ne disposait pas partout de restes de l'Antiquité greco- romaine. Les érudits découvrirent ainsi d'autres types de vestiges qui appartenaient à d'autres périodes et à d'autres civilisations même si l'Antiquité restait prédominante. Par exemple, lors de sa visite du cabinet de Fauris de Saint Vincens, Millin nous parle des "inscriptions grecques, romaines et du moyen âge" ainsi que des "divers monuments d'Antiquité ou relatifs à l'histoire de son pays". [...]
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