Ce texte est extrait du livre XXXI de l'Histoire romaine de Tite-Live.
Cet auteur latin est né en 59 avant J-C et mort en 17 après J-C à Padoue. Il fit son éducation en province où il apprit la langue et la littérature grecques. Il fut chargé de l'éducation du futur empereur Claude.
Grâce à la protection de l'empereur Auguste, il put consulter toutes les vieilles archives de Rome et y recueillir de précieux renseignements sur l'histoire de la République, pour la rédaction d'une Histoire complète de Rome, depuis la fondation de la ville jusqu'à la mort de Drusus (9 avant J.-C.). Cette œuvre se composait de 142 livres, 35 livres seulement sont parvenus jusqu'à nous.
A peine terminée la guerre d'Hannibal, en 202 à Zama, Rome veut s'en prendre au puissant royaume de Macédoine. Rome sort meurtrie du conflit punique et a perdu sa gloire. Au clan des pacifistes, inquiets des conséquences d'une nouvelle guerre, s'oppose le groupe des partisans de la guerre, qui devait apporter action et gloire.
La politique de Rome était défensive depuis la première guerre d'Illyrie, mais redevient offensive avec la deuxième guerre de Macédoine. Depuis 205, Philippe V avait conclu une paix séparée avec la Grèce, amis ses entreprises guerrières en Crète et en mer Noire amenèrent à une rupture avec Rhodes et Pergame. En effet, dès octobre 201, des ambassadeurs de Rhodes et de Pergame, alliés aux romains, dénoncent au Sénat de Rome, les agressions macédoniennes. A l'hiver 200, une ambassade romaine est envoyée pour rendre public un senatus-consulte invitant Philippe V à ne pas faire la guerre aux hellènes, sous forme d'ultimatum. Y-a-t-il une vraie menace de guerre pour Rome ? Non sûrement pas, mais l'alliance de la Macédoine avec Hannibal n'avait pas été oubliée.
[...] De même, il rappelle la gloire passée de Rome et son état actuel ; il y a pour Galba une gloire romaine à reconquérir dans cette guerre : (l.84-85-86) comparez maintenant notre situation alors et aujourd'hui. Combien plus florissantes et intactes étaient nos forces ! En effet, on retrouve derrière ce discours de Galba une envie forte de posséder une gloire importante, et cette guerre peut en offrir l'opportunité à Rome, mais aussi, et surtout à ses généraux. En effet, après la bataille de Zama en 202, le prestige de Scipion l'Africain n'avait pas été sans susciter bien des frustrations, et seul l'Orient offrait le terrain d'une gloire qui put égaler celle du vainqueur d'Hannibal. [...]
[...] En effet, Rome, dans cette deuxième guerre de Macédoine, voit des intérêts tout à fait particuliers à acquérir. III Les intérêts de cette guerre pour Rome A/Une guerre préventive Galba, dans ce long discours explique les intérêts d'une guerre préventive pour Rome, notamment des lignes 62 à 67 : c'est grâce à l'envoi d'une flotte préventive que Philippe n'est pas déjà en Italie. Une guerre préventive, c'est-à-dire sans cause particulière mais en prévention d'un potentiel et futur danger, est pour Galba une guerre logique et surtout sécurisante (l.68-70) : elle permet d'éloigner l'ennemi et de porter le combat à l'extérieur. [...]
[...] Avoir l'accord des Dieux pour la guerre était primordial pour Rome, ça la confortait dans son esprit, et dans sa volonté de battre l'ennemi, et ça lui donnait de l'assurance pour remporter la victoire. Cet appui religieux symbolique est utilisé à profit par Galba à la fin de son discours (l.106) : cela lui permet de légitimer avec force l'utilité de la guerre. Cet appui religieux est aussi là pour rassurer le peuple, qui doute du conflit. Il faut rappeler que les consuls avaient le droit de consulter les Dieux (droit d'auspice), faisant partie de l'imperium. [...]
[...] L'intérêt de ce texte est donc de montrer l'enchaînement habile du Sénat et du consul, à travers de recours symboliques et d'un discours bien mené, à persuader le peuple, du bien-fondé de cette guerre. Pour Rome, tout réside dans la légitimation de cette deuxième guerre de Macédoine. Finalement, Rome, menée par le consul Flamininus, bat la Macédoine en 197 à la bataille de Cynoscéphales, lui fait payer un lourd tribut (1000 talents), mais ne tire aucun avantage territorial (Macédoine reste un protectorat). [...]
[...] II Une volonté de justifier la guerre Le consul met en œuvre une fine politique de persuasion ; il convoque la Plèbe avant les Comices, et s'en suit une argumentation habile pour légitimer le conflit en Macédoine. Une justification appuyée par la vision de Tite Live et sa volonté de légitimer les guerres de Rome, pour mieux valoriser l'Empire romain. L'importance du choix du territoire Un des arguments principaux sur lequel repose la justification de cette deuxième guerre de Macédoine est l'importance du choix du territoire. En ayant l'initiative de la guerre, comme le veulent Galba et le Sénat, Rome peut choisir le théâtre des opérations. [...]
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