Les technites sont ceux qui disposent d'une technè, d'un savoir-faire. On ne sait trop quand ils sont apparus. Ils sont bien connus par l'épigraphie. Mais se pose le problème de leurs origines et de leur naissance ; car même si les Anciens ont essayé de faire croire que la première association était née en même temps que le théâtre au VIème siècle, il apparaît que les associations de technites apparaissent bien plus tard. Selon Chaméléon, ce serait Sophocle au Vème siècle qui aurait crée la 1ère association.
Les érudits discutent entre Athènes et Alexandrie pour la paternité de ces technites. Le plus probable est que Athènes soit le foyer, et que l'institution ait ensuite essaimé partout : c'est le schéma classique du monde hellénistique. Ainsi, en Egypte, vers 260, une inscription exonère de l'impôt royal sur le sel les pédotribes, les vainqueurs de jeux, … et les membres d'association dionysiaques.
Rapidement, dans le courant du IIIème siècle, se constituent 4 associations majeures qui recouvrent les 4 domaines du monde grec :
· L'association des artistes dionysiaques d'Athènes.
· Celle de l'Isthme (c'est-à-dire du Péloponnèse).
· Celle de l'Ionie et de l'Hellespont (pour l'Asie Mineure).
· Celle de l'Egypte.
Il y en aurait peut-être eu également à Rhodes, mais ni en grande Grèce ni en Sicile.
[...] Ces sections sont appelées koina par l'association de l'Isthme et de Némée. Il existe un lien très fort entre les hauts dignitaires de la monarchie et les technites. Beaucoup sont désignés comme membres de l'association. Ils ne faisaient pas partie des artistes mais étaient des patrons, des mécènes, des membres honorifique ou des spectateurs invétérés. La structure est en fait assez comparable à celle de l'association de l'Ionie et de l'Hellespont. L'explication du succès de cette association s'explique par le fort goût des égyptiens pour le théâtre, comme en témoignent les nombreux théâtres sur le territoire lagide mais également la grosse production de figures de terre cuite représentant des acteurs ou des personnages de pièces de théâtre. [...]
[...] Evidemment, cette réorganisation témoigne aussi du désir des Attalides de renforcer leur audience sur la scène internationale par le biais des technites. Mais cette réorganisation n'est pas la seule qui touche l'association au IIème siècle puisque deux nouvelles branches apparaissent. D'une part, le koinon des attalistes qui regroupe des artistes et la compagnie des technites, et dont le siège devait être à Pergame, dans l'atttaleion construit par Kraton et légué par lui au koinon à sa mort ; le koinon devait regrouper entre 5 et 10 membres. [...]
[...] Selon Plutarque, Antoine entretenait des relations étroites avec les technites à Samos. Ses rivaux et successeurs y ont vu un signe de décadence tandis que cette relation semble plutôt témoigner du fait qu'Antoine avait très bien compris le rôle international des technites et qu'il avait adapté un comportement proche de celui des souverains hellénistiques. D'un point de vue technique, l'état actuel des sources sur les technites nous renseignent sur les activités principales suivantes : Les artistes sont très présents en Asie Mineure et dans les Iles de l'Egée. [...]
[...] L'association des technites de l'Ionie et de l'Hellespont L'association de l'Ionie et de l'Hellespont apparaît pour la première fois dans un décret des Etoliens en faveur de Chios, où il est dit qu'il y aura des avantages accordés par les étoliens aux technites. Il semble alors qu'elle ait été crée après celle de Némée, vers 259/37 (datation du décret). L'association d'Ionie est celle que l'on connaît le mieux puisqu'il existe une dizaine de décrets à son sujet : des décrets émanant de Téos, Magnésie, Elaia ou de l'association elle-même. Mais il existe également des témoignages par les correspondances royales, impériales ou d'artistes, plus les catalogues agonistiques et les textes littéraires. Cette association joue un grand rôle à Téos (son siège) et Magnésie. [...]
[...] Cette allégeance se traduit de plusieurs façons : La datation des actes de l'association ne se fait plus seulement par le nom du prêtre éponyme de l'association (prêtre de Dionysos évidemment), mais également par le prêtre et agonothète d'Eumène II. Cette mesure signifie que désormais l'association célèbre un culte au roi (en parallèle du culte rendu au roi dans les cités). Désormais, l'association se comporte exactement comme les cités. De même, les honneurs rendus à Kraton à la fin de sa vie lui sont rendus par l'agonothète du roi, témoignant ainsi de l'allégeance de l'association au roi, mais également du rôle joué par Kraton dans le rapprochement entre les Attalides et les technites (rôle d'un intermédiaire). [...]
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