Les recherches sur la topographie de l'artisanat et du commerce de Rome offrent beaucoup d'informations sur les modalités de production et d'organisation de l'espace urbain, sur les interventions des pouvoirs publics concernant ces aménagements, et sur les représentations collectives. L'auteur de l'article Jean-Paul Morel illustre donc ici combien ses recherches sont importantes et permettent une meilleure compréhension de la Rome antique et de son organisation dans la vie quotidienne. Il traite, également, des difficultés rencontrées afin de mener à bien ces recherches.
Ainsi, l'auteur illustre son propos point par point, de manière très structurée, de façon à reconstituer la topographie du commerce et de l'artisanat à Rome depuis les manufactures aux horrea, en passant par les tabernae,… Il explique l'évolution de l'implantation et de l'organisation des commerces et autres locaux d'artisanat et de commerce à Rome.
[...] Transformation de la Voie Sacrée La Voie Sacrée à Rome était une zone de commerce de luxe. Celle-ci a évolué en trois étapes. Tout d'abord, les aurifices margaritarii, et d'autres commerces de luxe datant de la fin de la République et du début de l'Empire. Il s'agit d'un type ancien de petit commerce et de petit artisanat dans des tabernae alignées au cœur même de Rome. Après l'incendie de 64, Néron fait tout rasé pour l'édification de portiques monumentaux et d'insulae, ou quartiers d'habitations. [...]
[...] La localisation des activités artisanales et commerciales dans l'Urbs est très organisée. On trouve quelques zones particulièrement industrieuses comme la Via Sacra, le Vicus Tuscus Ces zones font apparaître une dispersion considérable des activités en termes de topographie et un éparpillement en termes de spécialisation. Il est fréquent à Rome, explique l'auteur, qu'un lieu unique rassemble des artisans et des commerçants de chaque branche, exemple la schola de la corporation. La toponymie est ici très utile puisque révélatrice de la réalité des faits, en effet, Jean-Paul Morel explique que les quartiers étaient nommés en fonction de l'activité qui s'y exerçait, par exemple le quartier de la céramique La Toponymie De nombreux quartiers ou voies de Rome étaient désignés, comme dit précédemment, d'après les activités économiques qui y étaient exercées. [...]
[...] Les Marchés Une autre tendance se cumule aux précédentes, comme l'explique l'auteur. Il s'agit de l'éloignement progressif par rapport au centre (forum) des activités économiques et artisanales. Cela est perceptible par la création de nombreux marchés dont les localisations successives illustrent bien le mouvement. Le premier marché datant du IIIe siècle av.J- C. est le Piscatorium qui se situait sur la partie est de la future Basilica Aemilia d'époque impériale. Le second du IIe siècle av.J-C. Se situait à l'emplacement du futur forum Pacis, il y a donc clairement ici éloignement vers la périphérie. [...]
[...] Il est donc débarrassé des activités artisanales et commerciales à quelques exceptions près qui sont beaucoup plus apparentes que réelles. Ces activités, qui sont organisées en vastes complexes, sont rejetées en périphérie du centre voire vers des quartiers plus éloignés qui n'en sont pas moins animés. À Rome, la séparation des fonctions et la fermeture du forum au commerce deviennent alors tangibles au Ier et IIes siècles ap.J-C. Pour autant, le centre de Rome n'est pas déserté de toutes activités économiques. [...]
[...] L'autre, présentant une tendance de l'Etat de réglementer et de canaliser le dynamisme, tout en dotant Rome de structures à la fois plus amples et mieux circonscrites, plus dignes et implantées en des lieux de son choix, qui sont également des abcès de fixation empêchant toute prolifération indisciplinée. Ainsi, l'évolution de la topographie de l'artisanat et du commerce à Rome est longue, les transformations parfois lentes, parfois brutales. Peu à peu Rome se modifie, cette double tendance, à savoir économie de boutiquier et forte organisation de l'Etat, oppose l'ordre et le laisser-faire, la concentration et l'éparpillement, l'endiguement et l'empiètement, mais aussi le regroupement topographique et la parcellisation du travail. [...]
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