Le privilège de liberté. Politique impériale et autonomie municipale dans les cités de l'Occident romain (161-244), François Jacques, principat, dominat, Empire romain, autonomie municipale
François Jacques avait, à l'origine, l'intention d'écrire un ouvrage sur la fin de l'autonomie municipale des cités de l'Empire romain mais une analyse approfondie des sources, notamment épigraphiques, a changé sa perception de la problématique. Il s'agit désormais d'étudier la permanence des formes d'autonomie municipale en écartant l'idée originelle selon laquelle les cités perdirent leur autonomie avec la centralisation du pouvoir impérial. L'auteur reconnaît cependant que les libertés des cités s'amenuisent lorsque le monde romain subit les mutations qui l'ont mené du principat au dominat.
[...] Le rôle du peuple dans les élections. Chapitre 10. L'accès aux fonctions municipales. Troisième partie. Les élites municipales face à l'autonomie. Chapitre 11. L'hétérogénéité des couches dirigeantes. Chapitre 12. L'accès au décurionat. Chapitre 13. Permanence de la vie municipale traditionnelle. Conclusion. [...]
[...] Les vétérans bénéficiaient d'une politique impériale en leur faveur du fait de leur soutien à la dynastie sévérienne. Ils furent exemptés des honneurs et charges exigibles par la cité. Ils bénéficiaient donc de l'immunité municipale, ce qui leur permettait d'en refuser les charges. S'ils le souhaitaient, ils pouvaient entrer dans l'ordre des décurions, car ils en avaient la fortune et la dignité (dignitas), mais ils perdaient alors leur immunité municipale. Des exemptions à l'exercice des devoirs municipaux pouvaient également être accordées exceptionnellement à d'autres citoyens : des invalides, des femmes, des malades, des vieillards. [...]
[...] Les cités conservaient une relative autonomie et l'intervention du pouvoir central n'était admise que lorsqu'une crise menaçait l'équilibre interne de la cité. Cependant, en Occident, le rapport Rome/cité n'était pas nécessairement conflictuel. L'autonomie des cités n'impliquait pas nécessairement une résistance à la centralisation du pouvoir impérial. Au contraire, les élites avaient besoin du soutien de Rome pour asseoir leur autorité au sein de la cité, surtout lorsque la plèbe était suffisamment puissante pour contrecarrer des décisions. Pouvoir impérial et pouvoir municipal sont plus complémentaires que rivaux. Finalement, même autonome, la cité reste intégrée à l'Empire. [...]
[...] L'honneur attribué par le peuple d'une cité se matérialisait souvent par l'élévation d'une statue dans un lieu public. Un tableau, pages 410-417, énumère les statues élevées après intervention populaire et nous renseigne sur les cités concernées, la date d'élévation de la statue, le rang social des bénéficiaires, les causes et les conditions de la dédicace. Il serait risqué de prétendre que les décurions auraient accaparé la réalité du pouvoir en laissant au peuple l'illusion d'un pouvoir qui se manifesterait à travers l'attribution d'honneurs à de notables chargés de les divertir, en finançant des jeux par exemple. [...]
[...] Lévêque (Villes et structures urbaines dans l'Occident romain, 1971). Cependant, ces travaux sont construits selon le même a priori : la centralisation du pouvoir impérial aurait entraîné la décadence du système municipal des provinces romaines d'Occident. Les sources qui contredisaient cette théorie faisaient figure d'exceptions et n'étaient pas considérées avec toute l'attention qui leur était due. François Jacques utilise cette documentation trop souvent marginalisée pour démontrer que la vitalité des cités subsiste malgré tout. La civitas n'est plus envisagée comme rivale de l'imperium, mais comme faisant partie intégrante de celui-ci. [...]
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