Roi capétien, développement de la Paix de Dieu, excommunication, pillage de biens ecclésiastiques, trêve de Dieu
L'élection d'un roi capétien a marqué un changement fondamental dans l'histoire française.
Mutation de l'An Mil : lors de la consolidation du pouvoir capétien, les seigneurs et chevaliers ont affirmé leur indépendance. Les vengeances et pillages ont démontré un changement dans les structures de base de la société franque. Beaucoup de contemporains, notamment chez les clercs, décrivent cette évolution comme un passage vers l'anarchie.
Une des réponses les plus précoces à ces évolutions est la Paix de Dieu. Les seigneurs ecclésiastiques et la population se sont tournés vers les saints patrons pour retrouver la paix. Les évêques ont convoqué des réunions avec d'autres clercs séculiers ou réguliers. Ainsi entourée de ces clercs, l'élite guerrière a formulé des serments de paix, dans un contexte où ce que l'on pourrait appeler une opinion publique l'y poussait.
[...] Son importance vient de la mention des reliques. Autour de l'An Mil : religiosité exacerbée dans les régions du sud. Création d'images et de sculptures pieuses de la Vierge ou de saints. Ces images sont ensuite utilisées lors des processions. Les cultes des saints sont parfois l'objet de manipulations, en confondant un saint avec un autre, etc. La réforme grégorienne a entrepris de mieux encadrer ces manifestations. On peut se demander pourquoi ce mouvement a émergé en Auvergne plutôt qu'ailleurs. [...]
[...] Le premier concile dont nous ayons les canons se tint à Charroux en 989. Il mentionne que trois crimes sont passibles d'excommunication : pillage de biens ecclésiastiques, attaques sur des clercs, vol dans le bétail des paysans. Ces mouvements sont expliqués par la volonté des clercs de se protéger et d'affirmer leur pouvoir, mais coïncident également avec les mouvements de réforme de l'Église. Rôle important des reliques dans ces conciles : la Paix de Dieu est une étape importante dans le développement du culte des saints. [...]
[...] Mène une étude comparative avec les autres moyens de contrôle de la violence aux XIe et XIIe en se fondant sur les chartes, sceaux, serments, et remarques la récurrence du thème de la Paix. Elle conclut que la Paix de Dieu a eu une importance considérable pour le développement de la paix urbaine. - Hartmut Hoffmann : la Paix a été un mouvement très inégal selon les régions. - Duby : la Paix de Dieu coïncide avec l'émergence de la féodalité. Approche millénariste de repentance. Division de la société en trois ordres. - Albert Vermeesch : nie la différence majeure entre communes urbaines et diocésaines. [...]
[...] Elle a été instaurée en 1027 au concile d'Elne, et devient un des thèmes dominants du synode d'Arles, où les chrétiens se voient interdire le combat du jeudi au lundi matin, aux jours de jeûne, à l'Avent et pendant le Carême, sous peine d'excommunication. Mais cette fois l'importance du populus et des reliques est diminuée. La Trêve de Dieu a instauré l'idée que verser le sang d'un autre chrétien est un crime. Lorsqu'en 1095 Urbain II appelle à la Croisade, il proclame de nouveau la Trêve de Dieu. [...]
[...] Changement des structures mentales : augmentation du nombre de lettrés, de textes, émergence de la conscience de soi, retour des modes de gouvernement public. Changement dans les pratiques du christianisme : réforme (Cluny et Gorze), renouveau érémitique, réforme papale, essor de l'enthousiasme religieux populaire. Début de la féodalité : références à Duby, Bloch. L'effondrement de l'autorité publique centrale a donné lieu à une lutte pour l'exercice du pouvoir. Le changement des lieux et de l'exercice du pouvoir a touché toutes les couches de la société française. [...]
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