Les années 355-354 correspondent au déclin d'Athènes qui, au terme de trois ans de lutte et après la défaite de sa flotte, avait dû reconnaître l'indépendance de ses anciens alliés et l'échec de cette seconde symmachie. La guerre des Alliés a, en outre, ruiné ses finances et réduit le peuple à l'indigence. C'est l'orateur Eubule qui conclut la paix avant de diriger la politique de l'illustre cité attique de 355 à 339, avec pour objectif de rétablir la situation. Il semble que Xénophon écrivit les Revenus, son dernier ouvrage, un ensemble de propositions économiques, pour seconder la politique d'Eubule, en 355. Toutefois, cet extrait, cinquième chapitre de l'œuvre, rompt avec l'ensemble du texte. D'une démonstration théorique pour accroître les revenus d'Athènes, Xénophon adopte un ton plus argumentatif et enthousiaste, quoique moralisateur, pour faire l'éloge de la paix. Ce pacifisme, un peu surprenant malgré tout sous la plume de cet homme de guerre qui a suivi Cyrus le Jeune et Agésilas, a été l'un des motifs pour lesquels on a pu contester l'authenticité de l'ouvrage. Il semble que la vieillesse et la réflexion aient modifié son état d'esprit. Si la question de l'objectif principal de ces propositions se pose naturellement, ce document soulève également une autre interrogation : l'hégémonie d'Athènes est-elle la condition du bonheur de la cité ?
[...] "La paix est nécessaire pour l'accroissement des revenus", Sur les Revenus, Chapitre Xénophon I. La situation politique comme cadre de cette argumentation A. L'examen du passé et de la situation présente de la cité B. Le jeu des alliances C. Une interprétation moralisatrice de la politique athénienne II. Les intérêts de la cité A. Athènes, plaque tournante du commerce international B. L'influence culturelle comme gage de prestige C. Des intérêts religieux ? III. Xénophon et l'hégémonie pacifique A. [...]
[...] Il propose d'abord une mesure au sein de la cité, créer une nouvelle magistrature celle de gardiens de la paix (l. 2). Cette expression est encore au cœur des discussions, surtout du fait de la suite de la phrase et d'une relation de cause à effet que mentionne Xénophon : cette magistrature rendrait notre cité beaucoup plus chère à tous les hommes (l. 2-3). S'agit-il d'une sorte d'assemblée chargée de régler les différends entre les Athéniens et les autres cités grecques ? Ou de magistrats athéniens élus par les Athéniens pour s'occuper des affaires athéniennes ? [...]
[...] D'une démonstration théorique pour accroître les revenus d'Athènes, Xénophon adopte un ton plus argumentatif et enthousiaste, quoique moralisateur, pour faire l'éloge de la paix. Ce pacifisme, un peu surprenant malgré tout sous la plume de cet homme de guerre qui a suivi Cyrus le Jeune et Agésilas, a été l'un des motifs pour lesquels on a pu contester l'authenticité de l'ouvrage. Il semble que la vieillesse et la réflexion aient modifié son état d'esprit. Si la question de l'objectif principal de ces propositions se pose naturellement, ce document soulève également une autre interrogation : l'hégémonie d'Athènes est-elle la condition du bonheur de la cité ? [...]
[...] Cela part d'un raisonnement économique simple : la circulation des hommes et des marchandises s'effectue beaucoup mieux en temps de paix. En effet, le commerce, surtout maritime, dépend de la situation politique, puisque, en cas de guerre, le risque que les navires de marchandises perdent leur cargaison est très élevé. Il décrit dans un premier temps un trafic répondant à la demande des Athéniens, en blé, en vin, en vin fin, en huile, en troupeaux (l. dans ce cas, les marchands ont moins besoin d'Athènes que les Athéniens n'ont besoin d'eux et la question qui donc [ ] pourrait se passer d'elle (l. [...]
[...] Mais, comme pour la majorité des Athéniens, les souvenirs obsédants d'un passé glorieux valent tous les arguments du monde, Xénophon va se placer sur leur terrain et interroger le passé. Ainsi leur dit-il d'examiner d'abord les guerres médiques (l. 13-14), symboles même de l'affirmation de la suprématie d'Athènes et de son apogée au Vème siècle, mais synonymes également de nombreuses pertes en termes humains et matériels, et de la dévastation de l'Attique. Xénophon interroge ensuite les stratégies d'alliances d'Athènes au cours des décennies antérieures. [...]
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