Thucydide occupe une place unique parmi les historiens. Il a raconté une guerre qu'il a lui-même vécu, la guerre du Péloponnèse, c'est-à-dire l'affrontement qui, de 431 à 404 avant J.-C., opposa les deux grandes cités grecques alors à leur apogée: Sparte, qui dirigeait la confédération péloponnésienne, et Athènes, dont l'empire, né au lendemain des guerres médiques, n'avait cessé de s'accroître et jouissait, sous l'impulsion de Périclès, d'un prestige rayonnant. Pendant des décennies, Périclès a été un des leaders incontesté d'Athènes, par la volonté du peuple qui l'élisait chaque année parmi les dix stratèges. Comme Thucydide l'a dit avec force (II, LXV): «En apparence c'était la démocratie, en réalité le gouvernement d'un seul.»
Dans La Guerre du Péloponnèse, Thucydide tend à immortaliser Périclès en le mettant en scène à travers trois discours fameux exposant ses idées politiques en matière d'impérialisme (I, 140-145 ; II, 62-64) et de démocratie (II, 34-41). Ce dernier discours est en fait un éloge funèbre de Périclès en l'honneur des premiers soldats morts à la guerre en hiver 430. Thucydide évoque dans un premier temps le cérémonial des funérailles collectives (l.1 à 14) et introduit Périclès à la tribune (l.14 à 39). Le stratège a été désigné pour rendre hommage aux soldats tués, vraisemblablement des zeugites de l'infanterie hoplite et des thètes de l'infanterie légère ou marine car ils étaient les plus exposés. Cependant Périclès à travers un discours rhétorique met en avant les actes héroïques des défunts en leur conférant une valeur plus grande qu'à celle de la parole. Malgré cela il respecte la tradition (« mais » l.31) car il est le représentant de l'aristocratie et un leader de la démocratie.
[...] - Les offrandes consistaient en vases, lécythes (petit vase à corps cylindrique, à goulot étroit, à anse et à pied destiné au parfum. C'est une offrande funéraire répandue dans l'Attique) ou encore bandelettes, couronnes et rameaux. - On a retrouvé des vases peints sur lesquelles sont représentées différentes scènes de la cérémonie comme ceux du Dipylon (amphores funéraires trouvées au Dipylon dans le cimetière du Céramique à Athènes. Sur la panse, une scène figurée, la prothésis, exposition du mort sur un lit d'apparat). [...]
[...] - Les défunts sont inhumés dans leur cercueil de bois, mais parfois ce sont des cercueils en terre cuite. De même pour les obsèques privées on incinérait le mort sur un bûcher et recueillait les cendres dans une urne. l'inhumation terminée, un orateur [ ] fait l'éloge funèbre (l.12-13) : l'oralité comme signe de reconnaissance. - Solon passe pour avoir chargé un orateur en renom de l'éloge des combattants tombés à l'ennemi. - L'orateur est choisi par le peuple pour ses mérites, qui n'ont d'égal que l'héroïsme des soldats défunts. [...]
[...] - cependant les débuts de la guerre sont difficiles: les Péloponnésiens investissent l'Attique, la peste s'abat sur Athènes. Le peuple, incertain, retire sa confiance à Périclès, qui est déposé et condamné en 430. - peu après, il fut à nouveau élu stratège en 429, mais il avait lui aussi contracté la peste, et il mourut 6 mois plus tard. - pour Aristote, dans L'Éthique à Nicomaque, Périclès demeure parmi les hommes d'État sages (phronimoi), c'est-à-dire ceux qui modèlent leur politique sur un idéal raisonné. [...]
[...] À Athènes au Vème siècle av. J.-C., les stratèges jouissaient d'une autorité politique aussi bien que militaire. C'est à partir de 501 que 10 stratèges furent élus chaque année par l'assemblée du peuple, à raison d'un par tribu, sans limite de réélection ; chaque stratège commandait le régiment d'hoplites de sa tribu, sous le commandement suprême du polémarque. - à partir de 487, tous les archontes, même le polémarque, furent choisis par tirage au sort ; ce système ne pouvant garantir la valeur des chefs militaires, le polémarque abandonna ses pouvoirs de commandement suprême aux stratèges qui continuaient à être élus. [...]
[...] - convoi funèbre des morts au milieu des lamentations des proches jusqu'à la nécropole du Céramique à Athènes. - Tout le monde est autorisé à suivre le cortège : métèques, étrangers, citoyens et esclaves. - Le deuil a toujours été marqué par un certain nombre de manifestations extérieures et à Athènes elles ont été limitées par les lois somptuaires de Solon. En effet, lors de funérailles privées chez les défunts riches, la famille employait des pleureuses professionnelles qui se lacéraient le visage et déchiraient leurs vêtements. [...]
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