La question est déconcertante et stimulante dans la mesure où elle propose de prendre comme point de départ le Ve siècle, habituellement considéré comme l'apogée de la cité grecque. De plus, les sources archéologiques (inscriptions, monnaies, amphores) constituent la majorité des sources. De plus, il ne s'agit pas d'une histoire de grands hommes, ni de grandes cités, mais d'une histoire plus concrète du monde grec, dans ses réalités matérielles et locales.
L'étude de quatre siècles d'histoire pose nécessairement la question des évolutions : unité et diversité du monde grec d'abord, modernisation ensuite.
Le terme d'oikonomia n'apparaît que vers 380 sous la plume de Xénophon. Il renvoie à la notion d'oikos, le domaine administré par le maître de maison. Au IVe siècle, le terme prend un sens plus large et désigne aussi la gestion financière des États. Il ne signifie toujours pas économie au sens moderne, mais l'art de bien administrer le domaine familial, le territoire civique ou le royaume.
L'histoire économique et sociale grecque est récente. Elle débute à la fin du XIXe siècle autour de la comparaison avec les sociétés modernes et donne lieu à de vifs débats historiographiques entre primitivistes et modernistes. Ces polémiques concernent principalement la nature de l'économie. Qu'est ce que l'économie en effet ?
La période étudiée s'étend sur près de quatre siècles et invite donc à s'interroger sur des évolutions. Elle s'articule autour de trois crises politiques majeures : la guerre du Péloponnèse (431-404) qui marque la fin de la domination athénienne, la domination des rois de Macédoine à partir du règne de Philippe II (359-336) et enfin la conquête romaine du royaume de Macédoine (168), des cités de Grèce après la guerre de Corinthe (146) et de l'Asie Mineure (133).
Le pluriel d' « Economies et sociétés » fournit une autre piste de réflexion et invite à s'intéresser aux réalités locales.
[...] Le titre souligne la volonté de dépasser l'analyse de Finley qui percevait la cité uniquement comme un espace de consommation. Alain Bresson s'appuie sur des recherches récentes d'économistes et de sociologues. On note également un renouveau des études sur l'esclavage et sur les femmes. Chapitre II Les sources I. Les textes littéraires Les historiens Hérodote v. 425), historien des guerres médiques, décrit les effets de la guerre sur l'économie ainsi qu'à des progrès techniques comme les mines d'or de Thasos. [...]
[...] Dans les baux de Délos et de Mysala, on a la mention d'étables, mais seules les fermes déliennes possèdent des bergeries. A Mysala, des zones humides peuvent faire office de pâturages à des bovins. On suppose que l'élevage ovin domine à Délos, mais il n'est peut-être pas absent de Mysala. Des infrastructures légères non recensées peuvent abriter chèvres et moutons. Le bétail sacré Troupeau sacré : animaux élevés pour l'agrément de la divinité, comme les colombes du sanctuaire d'Aphrodite à Aphrodisias en Carie. Ils ne produisent aucun revenu. [...]
[...] Polybe (200 120), historien de la conquête romaine, a réfléchi sur le cadre socio-économique et sur l'appauvrissement de la Grèce continentale. Mais les auteurs sont souvent plus intéressés par l'histoire politique que par les réalités sociales et économiques. De plus, les descriptions de l'activité économique privilégient l'extraordinaire et occultent la réalité quotidienne. Le théâtre La littérature athénienne du Ve siècle a diffusé une image relativement négative du milieu du travail et en particulier des commerçants. Les comédies d'Aristophane v. 385) font preuve de mépris envers les parvenus. [...]
[...] Les philosophes grecs du IVe insistent en effet sur les causes économiques de la guerre. Platon et Aristote ont décrit la guerre comme un art d'acquisition Selon Platon, les hommes font la guerre soit pour remédier à la pénurie soit pour s'enrichir. Pour Aristote, la guerre est une activité directement productrice qui permet aux cités de se procurer leur nourriture sans échange, ni commerce I. Le profil grec : soldat et mercenaire, pirate et marchand Les Grecs partent en guerre pour s'emparer d'un butin plutôt que pour annexer des territoires, objectif qui reste rare durant les périodes archaïque et classique. [...]
[...] La diversité de situation Des Grecs vivent en dehors du monde des cités. Le terme d'ethnos (peuple) désigne une communauté d'habitants dispersés dans les villages sans véritable centre urbain. Les cités peuvent s'intégrer dans des ensembles plus vastes, les symmachies. Cités et ethnos peuvent également se grouper dans une fédération, comme celle des Béotiens (fin du IVe siècle 146) ou celles des Etoliens et des Achéens (à partir du Ve siècle). L'évolution à l'époque hellénistique À l'époque hellénistique, les cités grecques sont contraintes de composer avec des puissances extérieures. [...]
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