L'identité grecque contre et avec Rome collaboration et vocation supérieure, Paul Veyne, Empire greco-romain, Dion de Pruse, anthropologie historique, Tacite, Plutarque, Poseidonios, romanité, grécité
Historien romaniste, auteur prolifique, Paul Veyne, professeur honoraire au Collège de France, est connu pour ses ouvrages tant d'épistémologie (Comment on écrit l'histoire. Essai d'épistémologie, Paris, Seuil, 1971) que pour ses essais de sociologie historique (Le Pain et le cirque. Sociologie historique d'un pluralisme politique, Paris, Seuil, 1976).
[...] L'identité grecque contre et avec Rome : collaboration et vocation supérieure - Paul Veyne (2005) Présentation de l'ouvrage Veyne, Paul. L'identité grecque contre et avec Rome : "collaboration" et vocation supérieure , in L'Empire gréco-romain, Paris, Seuil pp. 163-193. Introduction Historien romaniste, auteur prolifique, Paul Veyne, professeur honoraire au Collège de France, est connu pour ses ouvrages tant d'épistémologie (Comment on écrit l'histoire. Essai d'épistémologie, Paris, Seuil, 1971) que pour ses essais de sociologie historique (Le Pain et le cirque. [...]
[...] Abondamment documentée en notes de bas de page conséquentes, la littérature scientifique est convoquée à l'appui des analyses de Veyne. Veyne segmente son analyse en deux temps entre les pages 163 et 193. La démonstration de Veyne s'articule autour, en premier lieu, d'une étude d'un discours de Dion de Pruse et, en second lieu, sur le maintien de l'identité grecque et de sa minoration par rapport à la spécificité romaine au sein de l'Empire. L'historien utilise les concepts, leur généalogie et les décortique pour les percevoir selon des prismes qui se veulent purement grecs ou romains, autant que ceux, plus contemporains, qui émergent dans la consilience des disciplines : études philosophique et philologique, histoire des représentations, anthropologies et sociologies historiques et, plus marginalement, histoires politique et institutionnelle rapportées toutefois à une histoire, bien plus générale, des mentalités. [...]
[...] Dans cette histoire des représentations, l'identité grecque s'est bien consolidée contre et avec Rome, c'est-à-dire dans une opposition radicale à cette dernière (contre), mais également dans un jeu de réflexion par rapport à l'identité romaine (avec). Dans cette perspective d'étude identitaire de la part de grécité de l'Empire, il est important de retenir la dimension primaire des sources. En effet, Veyne s'attache tout particulièrement à convoquer les sources primaires : Tacite, auteur romain ; Plutarque, auteur romain, mais d'origine grecque ; Poseidonios, auteur grec (mais aussi Cicéron, Tite-Live, Polybe ou Pline). [...]
[...] Cette interpénétration des cultures romaine et grecque s'opère principalement entre le II[e] siècle avant notre ère et le IV[e] siècle après J.-C et Veyne, dans le chapitre L'identité grecque contre et avec Rome : "collaboration" et vocation supérieure (pp. 163-193) s'intéresse toute particulièrement à la représentation que Grecs et Romains, dans leur contemporanéité antique, ont les uns des autres. En s'appuyant sur des sources primaires directement tirées de textes de l'époque (autant Tacite, Plutarque ou Poseidonios, par exemple) comme sur des sources académiques (articles universitaires et ouvrages spécialisés), Paul Veyne dresse le portrait d'une articulation singulière entre puissance romaine et culture grecque. [...]
[...] Et prenant le contre-pied de la majorité des historiens, Veyne s'attache à démontrer l'idée selon laquelle une nationalité grecque est demeurée (et s'est même consolidée) au sein de l'ensemble impérial romain où prévaut, non intégration , mais ralliement ; et ce, en deux temps. Dans un premier temps, Veyne articule sa réflexion autour d'une étude du discours de l'orateur et philosophe Dion de Pruse [qui] prononça publiquement devant le peuple de Rhodes vers l'an 100 de notre ère (p. 166). [...]
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