Alliance Athénienne, Olivier Picard, Diodore de Sicile, Plutarque, réformes d’Ephialte, alliés de l’Arché
Reprenant la lecture « militaire » et chronologique traditionnelle de l'histoire d'Athènes et de ses ambitions hégémoniques aux Vème et IVème siècles av. J.-C. telle qu'elle existe depuis le récit de Thucydide, Olivier Picard se propose avec ce livre de réaliser une étude plus intégrée de l'histoire d'Athènes pour éclairer les structure de l'Arché et leurs transformations et les mutations de la société à Athènes surtout (la seule cité sur laquelle nous soyons véritablement renseignés – et même si il ne se prive jamais quand faire se peut d'aborder les autres cité, Thasos notamment –).
Selon O. Picard, ce choix d'étude (la mise en place des instruments de la nouvelle alliance, ses effets sur l'organisation économique de la Mer Egée et sur les gens au pouvoir) présente l'avantage de ne pas trop dépendre d'une chronologie dont il faut constamment rappeler les incertitudes même si il se heurte à une objection de taille : ne jamais pouvoir dresser un tableau précis de la structure envisagée à une date donnée.
[...] Picard, ce choix d'étude (la mise en place des instruments de la nouvelle alliance, ses effets sur l'organisation économique de la Mer Egée et sur les gens au pouvoir) présente l'avantage de ne pas trop dépendre d'une chronologie dont il faut constamment rappeler les incertitudes même s'il se heurte à une objection de taille : ne jamais pouvoir dresser un tableau précis de la structure envisagée à une date donnée. Les sources sur lesquelles il se base, et auxquelles il renvoie le lecteur, sont très largement voire exclusivement d'origine athénienne, surtout pour le Vème siècle, parce que cette cité à beaucoup plus utilisé l'écrit que ses adversaires, et même ses alliés, et aussi en raison de sa vie artistique et intellectuelle particulièrement vive. [...]
[...] Ces illusions conduisent certains à croire qu'il suffirait d'un triomphe de la volonté et de quelques réformes pour reconstruire l'hégémonie perdue, chimère derrière laquelle les Athéniens vont courir durant un demi-siècle jusqu'à ce que les échecs répétés les amènent à mieux prendre en compte la réalité et à se tourner vers une meilleure mise en œuvre de forces vives de la cité. La faiblesse dont la cité fait preuve dans ces années explique qu'elle subisse les événements plus souvent qu'elle ne détermine les moments de son action. [...]
[...] Cette tension amène les Athéniens à accepter une paix honorable avec Sparte en 375 qui souhaite se concentrer contre Thèbes. Les calculs de Sparte et d'Athènes qui tentent en 371 d'organiser une paix générale leur permettant de vivre en bonne entente et de dominer chacun son hégémonie sont finalement brisés par l'éclatante et décisive victoire du Thébain Epaminondas à Leuctres qui écrase définitivement l'armée Spartiate : la cité ne s'en relèvera jamais des désillusions à l'abandon des ambitions hégémoniques La rupture avec Thèbes et la puissance de cette dernière sont l'occasion de nouvelles menaces pour Athènes : ainsi dès après la victoire de Leuctres certains de ses alliés font défection et rejoignent les Béotiens et cela alors que la cité pensait avoir enfin, après la paix avec Sparte, l'occasion belle de s'occuper de reconstituer ses positions dans le Nord de l'Egée et dans les Détroits. [...]
[...] Mais entre ces deux tendances se développe une haine croissante qui conduit aux guerres civiles qui éclatent dès la deuxième partie de la guerre du Péloponnèse et continuent au IVe siècle. A Athènes également, l'aristocratie traditionnelle sent sont pouvoir vaciller durant les années Périclès sont plus brillant représentant Deux facteurs combinés vont expliquer pour Picard l'élimination de l'aristocratie ancienne de la scène politique au IVe : - l'enrichissement général dont la cité profite largement entraîne l'apparition de nouvelles formes de richesses, dans l'artisanat urbain ou dans le maniement de l'argent, et de nouvelles formes de compétence en matière de finance, de gestion, de communication, et même de droit. [...]
[...] Le trésor est à Délos puis en 454 passe à Athènes (1/60ème ira alors au trésor d'Athéna : l'aparché). Dès ses débuts (en fait durant les 10 premières années) l'alliance est mise au service des ambitions des Athéniens sur l'Egée contre quatre catégories d'adversaires à travers quatre exemples pris par Thucydide pour illustrer le plus significatif de l'impérialisme d'Athènes : les Perses (prise d'Eiôn), la piraterie (prise de Skyros), les cités maritimes neutres contraintes d'intégrer l'alliance (prise de Karystos en Eubée) et la répression des premières défections (Naxos) : un maillage systématique de l'Egée est organisé pour assurer aux trières une navigation sans risque, car celle-ci supporte mal du fait des techniques de leur construction les tempêtes (de plus l'inconfort est extrême pour les 200 hommes embarqués et il faut relâcher souvent et sauf exception éviter les longues étapes) et contrôler la mer revient ainsi à contrôler tous les points de relâche sur la côte en condamnant tout ennemi aventureux aux déplaisirs de la haute mer Kimon et l'hégémonie fastueuse Rival de Thémistocle dont il obtient l'exil politique (ostracisme) Kimon est le fils de Miltiade et pour Picard le type même du dirigeant athénien issu de et représentant l'aristocratie traditionnelle et ses valeurs, bien que ralliées spectaculairement à la politique maritime de la cité. [...]
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