Depuis que David leur a donné la terre d'Israël, les juifs se reconnaissent en un symbole, celui du temple de Jérusalem, d'abord construit par Salomon sur le mont Moriah, identifié comme le lieu où Isaac allait être immolé. Détruit en –586 par Nabuchodonosor , il fut une première fois reconstruit par Zorobabel sous le règne du perse Darius, vers –520. Puis Hérode, roi de –37 à 4 après J.-C., se livra à une entière restauration du Temple, dont les travaux ont commencé en –15 et ont duré 18 mois pour les principaux. C'est sur cette seconde reconstruction que portera notre commentaire. Deux sources principales dans l'historiographie mentionnent la reconstruction du Temple : le traité Middoth de la Mischna, qui indique ses mesures, et, la grand œuvre de l'historien Flavius Josèphe, qui y consacre quelques propos dans le cinquième livre de la Guerre Juive, et dans le quinzième livre des Antiquités judaïques, celui là même qui nous intéresse. Les antiquités judaïques racontent l'histoire du peuple juif de sa création jusqu'à l'administration des derniers procurateurs en Judée avant la guerre contre Rome. Elles sont datées des années 93-94, sous le règne d'Agrippa. Le livre quinze s'insère dans la tranche des livres 14 à 17 qui traitent de l'élévation puis de la chute du royaume hérodien. Josèphe s'est très probablement inspiré d'autres auteurs comme Nicolas de Damas, chroniqueur de la cour d'Hérode, qui est sa principale source, mais il s'inspire aussi de sa propre enfance et jeunesse à Jérusalem où il naît en 37. Bien que Nicolas de Damas soit très favorable à Hérode, Josèphe garde une attitude critique vis à vis du roi, ce qui reflète peut-être une opposition symbolique à celui qui a remplacé les Hasmonéens au pouvoir. Le grand objectif de Josèphe est de défendre la noblesse et l'ancienneté de son peuple, pour revendiquer son appartenance à celui-ci face aux romains. Il faut dire que, témoin de la prise de la ville en 70, Josèphe, chargé initialement de la défendre et de rallier la résistance, préféra se rendre à Vespasien. Son comportement ambigu envers l'autorité romaine n'était pas bien perçue par les siens, d'où, probablement, le désir pour lui de se justifier.
[...] C'est sur cette seconde reconstruction que portera notre commentaire. Deux sources principales dans l'historiographie mentionnent la reconstruction du Temple : le traité Middoth de la Mischna, qui indique ses mesures, et, la grand œuvre de l'historien Flavius Josèphe, qui y consacre quelques propos dans le cinquième livre de la Guerre Juive, et dans le quinzième livre des Antiquités judaïques, celui là même qui nous intéresse. Les antiquités judaïques racontent l'histoire du peuple juif de sa création jusqu'à l'administration des derniers procurateurs en Judée avant la guerre contre Rome. [...]
[...] Aussi, lorsqu' Hérode consulta Auguste au sujet du Temple, celui-ci ne fut pas du tout enthousiaste. En réalisant son projet Hérode prenait donc un risque du coté de Rome. Est-ce pour cela qu'il fit ajouter au Temple l'effigie de l'aigle impérial ? Car si cela put adoucir Rome, il perdit en tout cas la mansuétude de son peuple, choqué par ce symbole païen souillant l'entrée du lieu saint. L'organisation spatiale du sanctuaire répond à l'établissement d'un quadrillage sur le monde social, quadrillage suivant les lignes directrices du sacré et du profane, du pur et de l'impur. [...]
[...] Les femmes ne pouvaient avoir de situation importante dans le Temple, peut-être aussi à cause du souvenir des prostituées sacrées des cultes païens. Il est probable que ce second parvis appelé parvis des femmes, ait été en fait divisé en deux, la partie ouest ayant le rôle d'un troisième parvis auquel seuls les fidèles masculins avaient accès, s'ils étaient purs, bien entendu. Cette pureté était rituelle, Elle s'acquérait en se lavant de la souillure par le passage du temps, l'immersion dans le miqveh (bain rituel), et l'offrande de sacrifices. [...]
[...] Ainsi Hérode faisait coup double : il débarrassait la ville d'un vestige caduque, et démontrait à ses sujets qu'il réservait sa plus fastueuse réalisation à la glorification de l'Eternel (fin 387). Josèphe insiste sur l'ampleur des travaux : puis ouvriers d'énormes blocs de pierre des fondations vertigineuses (412-413), l'arasement de la colline tant d'indices qui témoignent de la grandeur du projet et du résultat, que les découvertes archéologiques ont corroborées. L'esplanade dégagée sur la colline faisait le double de sa surface initiale. [...]
[...] Ensuite, les juifs avaient attribué la destruction du premier Temple à leurs péchés, mais après coup, et il n'y avait alors aucune raison pour les priver de cette institution. La fin du Temple était aussi associée à la fin des temps, au renversement de l'ordre naturel. De plus, Hérode n'étant à leurs yeux pas digne d'entamer de genre de projet, ils n'avaient pas vraiment confiance dans sa réalisation : ce pourrait très bien être un autre de ses crimes. L'abandon du Temple de Zorobabel pour un autre érigé par Hérode pouvait donc être un motif facile de révolte contre lui, situation qui, comme nous l'avons déjà vu, avait inquiété Auguste. [...]
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