Cet ouvrage propose des analyses de l'action des autorités face aux disettes et aux famines pour toute l'Antiquité classique, mais nous n'avons repris que les exemples grecs pour illustrer le propos général. La nourriture est de façon évidente la préoccupation essentielle de la majorité des hommes à l'époque. Le but de l'auteur est, à partir de ce constat, de montrer les remèdes utilisés par les citadins et les ruraux face aux disettes prévues ou subies, d'analyser donc leurs stratégies. Le postulat de base est que les famines (qui se caractérisent par une nette augmentation de la mortalité) étaient rares à l'époque alors que les disettes (hausse des prix ; faim et mécontentements ; décès parfois) étaient plus fréquentes. Le spectre des réactions relevées va des mesures temporaires dans les villes face à la crise aux lois qui encadrent le ravitaillement dans l'Athènes du IVème siècle.
[...] Surtout si l'on considère que l'orge servait avant tout au cheptel. Néanmoins en prenant en compte les colonies athéniennes, et en travaillant les chiffres de productivité, pour Garnsey l'Attique pouvait en moyenne nourrir de 120.000 à 150.000 âmes. Bien sur ce n'est qu'un potentiel variable selon les années. Athènes était donc effectivement importatrice régulière de céréales, mais sans être dans une situation de si lourde dépendance que ce que l'on croyait : le besoin réel n'est venu que bien après les guerres médiques avec la croissance de la population, et l'attractivité de la cité faisait pulluler les marchands, attirés par un marché stable et des cargaisons d'argent assurées. [...]
[...] Les rapports économiques et sociaux sont également un moyen de faire face. En effet les relations intra et extra communautaires, notamment avec des hommes riches et puissants, était un facteur de sécurité. Les échanges sont évidement un bon mode de défense collective : le paysan pauvre pouvait les années fastes se procurer facilement des espèces en vendant ses surplus au marché. Mais une trop grande dépendance au marché est dangereuse : aux incertitudes climatiques s'ajoutent alors celles du prix des denrées. [...]
[...] Pour les démocraties, en dehors d'Athènes, nous savons peu de choses. Ici encore les nantis assuraient la lutte contre la pénurie et la faim, du moins en dehors des périodes de domination extérieure. Il y a donc une grande dépendance des cités envers leurs citoyens les plus riches. Troisième partie Dans cette partie, l'auteur dresse l'histoire athénienne de l'approvisionnement et des pénuries jusque 322. Tout d'abord il décrit les ressources de l'Attique. Celles-ci ne suffisaient pas à couvrir les besoins de la cité pendant la période impériale. [...]
[...] Enfin des commerçants se sont vus accorder après Chéronée des honneurs publics, jusque parfois le droit de cité et de possession de terres. La régulation : Des lois interdisent à quiconque de prêter de l'argent à un marchand qui n'approvisionnerait pas Athènes. De même aucun Athénien ne peut transporter du blé autre part que vers la cité. De même deux tiers de toute cargaison devaient être livrés à Athènes, pour éviter que le Pirée soit favorisé en temps de disette. [...]
[...] Face à la pénurie les autorités pouvaient intervenir. Si le système crétois ou spartiate de repas en commun tend a disparaître, l'Athènes du Vème siècle, si elle ne distribuait ni argent ni nourriture, avait néanmoins des systèmes de protection des citoyens pauvres. A la rétribution des charges et des membres de jurys dans les années 450 s'ajoutent en 410- 409, en 5 ans, les diobelia (deux oboles), et au IVème siècle les indemnités versées aux membres de l'assemblée, puis a compter des années 350, la théorique, allocation officiellement destinée a payer l'entrée aux fêtes. [...]
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