Famille et société, monde grec, Rome, Etrurie, Ve-IIe siècle av. JC, Catherine Wolff, chapitre 1, vie familiale, vie sociale, Grèce, oikia, Apatouries, fiche de lecture
Les termes "famille" et "société" sont d'origine latine. Ils renvoient donc à des réalités romaines ayant elles-mêmes varié au cours du temps. Selon le DÉLL , le terme familia viendrait de famulus (le serviteur) et désigne "l'ensemble des esclaves et serviteurs vivant sous le même toit […] puis la maison tout entière, maître, d'une part, et femme, enfants et serviteurs vivant sous sa domination". Toujours selon le DÉLL, "familia englobe les res mancipi, l'ensemble des choses indispensables à la famille, la terre, les animaux de labour, les esclaves […]". Selon une hypothèse plus récente, c'est le terme famulus qui dériverait de celui de familia.
En grec, oikos (oikoj) et oikia (oiki/a) désignent la maison, la maisonnée, le domaine et la famille. Attention toutefois, ces définitions ne sont pas interchangeables. Le concept de famille reste flou. C'est une construction sociale et multiforme dont la définition peut même disparaître lorsque la communauté civique prend sa place.
Les sources juridiques sont rares : le Code de Gortyne en est un rare exemple. Parmi les sources qui nous renseignent sur la famille, nous retrouvons l'épigraphie (cf. les monuments funéraires et les calendriers sacrés) ou encore la littérature. Dans tous les cas, il est impossible de dresser le tableau de la famille "type" tant il s'agit d'une réalité plurielle qui varie selon l'époque et le lieu.
[...] Le mariage Le mariage est une étape très privée de la vie familiale en Grèce : il se fait sans aucune cérémonie officielle ni aucun acte civil ou juridique. Par contre, le mariage est très important pour la cité, il est donc accompagné de différents rites religieux et de gestes sociaux ouverts sur la rue durant plusieurs jours. À Athènes, la loi de Périclès (451 av. J.-C.) donne une légalité au mariage : elle impose l'union entre un citoyen et la fille d'un autre citoyen afin d'assurer la citoyenneté de l'enfant à naître. [...]
[...] Néanmoins, il semble que le caractère rituel du repas[33] du soir se soit maintenu. Le comportement que devait adopter le mangeur lui était inculqué dès la petite enfance, dans le cadre de repas familiaux. L'individu, par son comportement, montrait ostensiblement qu'il partageait les valeurs, les rites et les normes de son groupe d'appartenance. Durant les Anthestéries, le symposion montrait que les plaisirs de boire ensemble s'inscrivaient dans le cadre politique et religieux de la cité. Il en va de même pour les symposions privés. [...]
[...] Ces témoins peuvent être nécessaires dans le cas d'une contestation d'héritage (cf. le plaidoyer d'Isée, Sur la succession de Pyrrhus). Une autre fête de la naissance est possible : les Genethlia. Elles permettent d'intégrer l'enfant dans la famille et dans la communauté civique tout en assurant la cohésion du groupe. Tous ces délais sont liés à la forte mortalité infantile durant la 1re semaine. E. Phratries et Patrai, les Apatouries C'est phratrie qui admet l'enfant dans la communauté et officialise sa légitimité. [...]
[...] Chaque étape de la vie d'un Grec doit être visible et reconnue par l'ensemble de la communauté. Ainsi, la vision aristotélicienne de la famille comme unité de base de la société doit être remise en question. Depuis 1976 et les études de Bourriot[23] et Roussel[24], les chercheurs travaillent sur les interactions entre le domaine familial et le domaine civique et politique. L'oikos y tiendrait un rôle important, car ce « groupe pris dans un ou plusieurs réseaux de sociabilité »[25] semble avoir structuré des interférences plus larges de la famille à la cité. [...]
[...] Bourriot, Recherches sur la nature du genos. Étude d'histoire sociale athénienne. Période archaïque et classique, Lille-Paris, Chalpion D. Roussel, Tribu et cité : études sur les groupes sociaux dans les cités grecques aux époques archaïques et classiques, Paris F. Gherchanoc, L'oikos en fête. Célébrations familiales et sociabilité en Grèce ancienne, Paris, Publications de la Sorbonne Fête religieuse et sociale dédiée à Athéna Polias. Elle avait lieu tous les ans et rassemblait tous les habitants d'Athènes compris les femmes, les métèques et les esclaves). [...]
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