Maison Carrée, Caius et Lucius César, princes de la jeunesse, provinces proconsulaires, partisans d’Auguste, quatre vertus cardinales
La Maison Carrée située dans le centre-ville de Nîmes est un temple autour duquel s'est développée une mémoire locale du fait de l'action de certains érudits du XVIIIe siècle férus d'archéologie tels Jean François Séguier. Cette reconnaissance par des élites locales a conduit à une prise en compte de la Maison Carrée dans l'aménagement et l'urbanisme de la ville de Nîmes à partir du XIXe siècle. C'est ce qui explique la bonne conservation du monument et qui en fait une référence archéologique et architecturale fondamentale.
On a cru la Maison Carrée dédiée à la déesse Diane puis à l'empereur Auguste. En fait ce temple fut consacré à Caius Caesar (né en 20 av. J.C.) et Lucius Caesar (né en 17 av J.C.), surnommés les « Princes de la Jeunesse » (principes iuventutis), tous deux fils de Marcus Vipsanius Agrippa qui fut l'un des premiers compagnons d'Octave et de Julia, fille d'Auguste.
[...] Strabon montre que l'intégration des royaumes amis à la structure de l'Empire romain malgré leurs régimes d'administrations particuliers ne fut possible que grâce à la puissance de César, autrement dit du princeps. En effet, le principat a bouleversé les rapports entre Rome et les rois amis. L'apparition d'un monarque de fait (le princeps) à Rome conduit à deux avantages pour la diplomatie des rois amis, observateurs attentifs et avertis de la vie politique romaine : après des années de guerre civile, il y a simplification de la donne politique romaine et un centre de décision bien identifié apparaît et dure. [...]
[...] L'expression du pouvoir au début de l'Empire. Autour de la Maison Carrée de Nîmes - Michel Christol et de Dominique Darde (Colloque de 2005) L'EXPRESSION DU POUVOIR AU DÉBUT DE L'EMPIRE Autour de la Maison Carrée de Nîmes Sous la direction de Michel CHRISTOL et de Dominique DARDE Auteurs : Ces textes rassemblés par Michel Christol, professeur à l'Université Paris I et par Dominique Darde, conservateur du Musée Archéologique de Nîmes, se situent dans le sillage d'un colloque international organisé du 20 au 22 octobre 2005 à l'occasion du bi-millénaire de la Maison Carrée de Nîmes. [...]
[...] Il est d'abord et avant tout une incarnation et un recours : l'incarnation de la paix retrouvée et un recours en cas de crise politique pour ne pas sombrer dans la guerre civile. Longtemps considérées comme un simple bilan louangeur, les Res Gestae ont une signification politique réelle. Ainsi, en 1946, le juriste autrichien Ernst Schönbauer a émis l'hypothèse d'une valeur constitutionnelle des Res Gestae : les Romains n'ayant pas de constitution écrite, le seul moyen d'assurer la pérennité du principat passe par la forme d'un récit qui présente la forme la plus aboutie du pouvoir et qui, de ce fait, doit servir d'exemple aux successeurs d'Auguste. [...]
[...] Il faut donc préférer le génitif populi Romani qui conduit à changer de traduction : il a rétabli les lois et les droits du peuple romain traduction qui cadre mieux avec le projet politique affiché par Auguste. L'acceptation de ce pouvoir exorbitant conféré au vainqueur d'Actium s'explique, car il n'y a pas de remise en cause formelle du pouvoir du Sénat. Trois notions expliquent l'ambiguïté de ce régime politique : le transfert, l'auctoritas et la tribunicia potestas. Le transfert est une notion mise en évidence par les Res Gestae d'Auguste qui s'appuient sur une interprétation du règlement de 27/28 av. [...]
[...] (Marc Célié, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives & Martial Monteil, Université de Nantes) L'enracinement d'un décor augustéen à Nîmes : le rinceau (Gilles Sauron, professeur à l'université Paris IV- Sorbonne) L'ornement tient une place centrale dans l'univers visible des Romains même s'il reste élitiste dans sa compréhension. Depuis la construction de l'Ara Pacis en 13 av. J.-C. (Autel de la Paix, monument qui marque la fin des guerres civiles suite à la victoire d'Auguste) sur le Champ de Mars à Rome, l'acanthe est devenue le motif symbolique augustéen par excellence. Symbole d'une végétation maîtrisée, célébrée par Virgile, l'acanthe fut mise au premier rang pour contrer le lierre, symbole de Marc Antoine en raison de son attachement au culte dionysiaque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture