"Esclave en Grèce et à Rome", Jean Andreau, Raymond Descat, statut en creux, lois de Solon, esclave sacré, société esclavagiste, société gréco-romaine, mines du Laurion
Il s'agit d'un essai mené sur le double front des Antiquités romaine et grecque, fondé sur l'existence d'une culture commune au monde gréco-romain en ce qui concerne les questions liées à l'esclavage. L'analyse procède souvent en deux étapes : l'énoncé d'une idée, illustrée par deux cortèges d'exemples. Si ce travail cherche à lier les analyses sur les deux mondes grec et romain, la réflexion commune n'est pas en fait portée à son terme, et souvent les démonstrations se suivent sans réellement se mêler. Mais la démarche des auteurs reste très intéressante parce qu'elle revient sur les principaux débats historiographiques et apporte de nouvelles conclusions, en particulier sur l'évolution et la diversité de l'esclavage antique.
[...] La pratique plus courante de l'affranchissement, au cours des Vème et IVe siècle, est une autre évolution importante : il est plus fréquent dans les professions urbaines, et passe par des statuts intermédiaires où l'affranchi a encore des devoirs de travail à l'égard de son maître. L'affranchi se voit reconnu un lieu de résidence dans un dème, mais ne devient pas citoyen. L'un des points importants du livre est la démonstration de l'existence radicalement nouvelle, à partir de l'époque classique, d'un véritable marché des esclaves. On peut y voir une contestation de la théorie de Moses I. [...]
[...] En général, l'ouvrage manque de précision dans ses références et ses exemples pour se révéler vraiment utile lors d'un oral. Bonne bibliographie sur les livres et articles (en français et en langue étrangère) sur l'esclavage antique. Pas d'illustrations ni de tableaux. II. Compte-rendu 1. Le problème des sources sur l'esclavage L'esclavage et la vie des esclaves sont connus à travers le témoignage des maîtres : les esclaves n'écrivent pas, ou lorsqu'une fois affranchis ils le font ils n'abordent pas leur condition passée. Il règne en fait un grand silence autour de leur existence S. [...]
[...] C'est pourquoi la présence des esclaves n'a pas conduit à une division et une recomposition spécifiques du travail. L'esclavage est en fait considéré par le maître comme une rente Retour sur l'historiographie et la chronologie de l'esclavage antique Les auteurs datent du VIIe siècle le germe de l'évolution qui fait passer la Grèce d'une société à esclaves (depuis l'époque mycénienne) à une société esclavagiste. Le changement réside dans l'achat d'esclaves avec de l'argent, la mise en place d'un contexte commercial régulier, permettant un approvisionnement permanent dans les régions non grecques, et la fin de l'esclavage pour dettes. [...]
[...] Ils sont également nombreux dans les travaux publics : on les estime à 1/3 de la main-d'œuvre dans les travaux de finition de l'Erechteion à Athènes en 408- Un exemple de promotion sociale au IVe siècle Exposé par Démosthène, dans le Contre Néaira : exemple de la courtisane Néaira qui, affranchie, partagea la vie du citoyen Stéphanos dont elle eut trois enfants, reconnus par lui La condition de l'esclave illustrée au théâtre Dans une comédie de Ménandre (343-292), un esclave résume bien sa condition : C'est mon maître qui est ma cité, mon refuge, ma loi et le tribunal pour le juste et l'injuste ; avec ceci seul je dois vivre. 4. Un exemple d'emploi des esclaves publics Une inscription athénienne de 375 indique que des esclaves étaient chargés de vérifier la qualité des monnaies utilisées sur l'agora. Cracking the code of silence dans Sheila Murnaghan, Sandra R. Joshel, Women and slaves in Greco-Roman culture, Londres-NYC, Routledge p. 221-235. [...]
[...] Les auteurs soulignent en outre le fait que le nombre d'esclaves varie selon les périodes et les cités, en fonction du niveau de richesse. Ainsi, à l'échelle de l'ensemble de la Méditerranée, les esclaves étaient très nettement minoritaires Société à esclaves (society with slaves) ou société esclavagiste (slave society) ? Les auteurs placent leur travail dans le cadre d'une réflexion sur l'influence de l'esclavage sur la société gréco-romaine : marginale ou bien, au contraire, centrale et constitutive. Cette question doit être différenciée de celle d'un éventuel mode de production esclavagiste : la notion de société esclavagiste est plus sociale qu'économique. [...]
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