Début du dernier siècle de la République - Suite à la guerre sociale, Rome est contrainte d'accorder la citoyenneté à tous les Italiens.
A partir de là, nouvelle politique de « romanisation » : accorde peu à peu mais largement sa citoyenneté aux provinciaux.
Les processus d'acquisition de la civitas Romana sont essentiels pour comprendre les mécanismes et effets de la conquête romaine sur l'Empire.
La clé de lecture = les tria nomina, le principe de dénomination des personnes.
Exemples : Gaule Belgique et Germanie inférieure.
1. Les règles de dénomination.
a. Le citoyen romain.
La Table d'Héraclée (-45's) cite les éléments d'état-civil à déclarer devant le magistrat local chargé du cens : praenomina, nomina, cognomina (prénom, gentilice, surnom).
Le gentilice permet une identification statutaire. Il devient indissociable de la citoyenneté romaine, en particulier lorsqu'elle est étendue aux nouveaux Romains.
Dès la fin du 1er siècle, l'usage du prénom commence à se perdre par habitude.
Cf. Usage de donner à tous les fils le même prénom.
b. Le pérégrin.
= habitants de l'Empire non dotés de la citoyenneté romaine.
Ils n'ont pas de gentilice, seulement un nom et un patronyme. Mais souvent, l'indication de la filiation manque dans les inscriptions.
Le détenteur d'un nom indigène n'est pas nécessairement un pérégrin.
Attestation de répression impériale en cas d'usurpation de la dénomination gentilice. L'ADM locale et le contrôle social au sein d'une cité, limitent l'usurpation de citoyenneté.
Cf. La nomenclature traduit le statut civique.
c. L'esclave et l'affranchi.
L'esclave porte un nom unique qui lui a, généralement, été donné par son maître et qui, en fonction de la mode, présente souvent, en Occident, une forme linguistique grecque.
Tous les esclaves ne proviennent pas du monde oriental.
Dans de nombreux cas, la distinction entre le nom unique de l'esclave et le nom unique du pérégrin peut s'appuyer sur une précision explicite du nom du maitre précédant le mot serrus ou ancilla.
Le nom de l'affranchi, en Occident comme ailleurs, combine sous l'Empire le prénom et le gentilice de son maitre devenu son patron, et son ancien nom d'esclave comme surnom.
Nombre d'affranchis avec un cognomen grec (...)
[...] La construction du nom combinant gentilice impérial et surnom généralement indigène est importante pour la diffusion de la latinité aux marges de l'Empire. L'autre procédé principal d'accès à la citoyenneté est civil et spécifique aux provinces occidentales : ( le droit latin. = d'abord concédé aux Gaulois de Cisalpine, bientôt Italiens, puis étendu progressivement à tout l'Occident. ( Droit intermédiaire entre la citoyenneté romaine pleine et la situation pérégrine : donne les droits civils du citoyen romain (droit de mariage et donc de transmission aux enfants légitimes, droit de commerce et d'action en justice). [...]
[...] ( On touche à un phénomène d'adhésion à la romanité avec un souci de garder trace des langues indigènes. = formule la + courante en Gaule septentrionale. Dans ce cas, le nouveau citoyen opte souvent pour la formation de son nomen sur le nom unique de son papa d'où l'expression de gentilice patronymique. A l'époque républicaine, on constitu de nouveaux gentilices pour des besoins spécifiques, commme dénommer des affranchis publics (Concordius, Ostiensis). Les régions septentrionales de l'Empire pratique le gentilice variable ( formé à chaque génération sur le surnom du père. Ex. [...]
[...] Autre hypothèse séduisante : Relève d'une nouvelle catégorie sociale, issue de l'enrichissement des commerçants ayant peu à peu acquis des terres et l'agrégation sociale, nécessaire (comme la fortune) à l'accès aux magistratures. Cf. Importance de la croissance économique du Haut-Empire dans ces régions. ( L'onomastique confirmerait la réalité d'une ascension sociale. Originalité des Trois Gaules : ( A la différence des familles du 1er siècle, les suivantes n'étalent plus les carrières sur les mausolées. Elles se démarquent des pratiques d'autoreprésentation de l'Italie ou de la Narbonnaise. [...]
[...] Le caractère variable et mixte de l'onomastique de la Gaule septentrionale est une de ses originalités les + ancrées dans la vie sociale. Pour autant, les institutions romaines y sont aussi stricte qu'ailleurs, que ce soit en matière d'onomastique ou de rang colonial. La citoyenneté romaine connaît une grande diffusion en Occident de part son implication dans l'armée et au bénéfice du droit latin. Les procédures d'intégration choisies par Rome pour s'assurer de la loyauté des provinces répondent à 2 réalités : Relative à la domination ( Efforts déployés par Rome pour obtenir une assimilation des provinciaux à sa propre civilisation. [...]
[...] Ils peuvent porter des gentilices impériaux, signe de leur citoyenneté récente par le biais du patronage. Ils peuvent aussi porter des gentilices patronymiques, indice d'accès à la civitas par le principe du droit latin. Presque aucun ne porte de nom italien Cf. Nous ne sommes pas dans le monde colonial. Certes, il existe des colonies dans notre espace géographique, mais ces colonies sont honoraires, pas d'apport de colons. Ex. On a longtemps pensé que Trèves avait connu un apport de colons. [...]
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