Eglise et société en Occident, Laurent Feller, Eglise, religion, Charlemagne, royaumes francs, Byzance
« La prise du pouvoir par Charles Martel marque le début d'une remise en ordre générale des affaires des royaumes francs. Celle-ci est loin d'être aisée et de produire des effets positifs immédiats. Il fallut d'abord stabiliser la situation politique, ce qui ne fut pas aisé et prit du temps. Le mouvement de réorganisation et de reconstruction est ensuite amplifié par Pépin III (le Bref) et, bien sûr par Charlemagne. L'Eglise, de son côté, a pris conscience de la gravité des problèmes auxquels elle était affrontée en Gaule dès le premier tiers du VIII° siècle.
[...] Cluny, de sa fondation jusqu'au milieu du siècle a. La fondation et les débuts : de Bernon à Odon b. L'apogée de Cluny : les abbatiats de Maïeul (954-994) et d'Odilon (994-1049) 3. Contestations : le mouvement érémitique en Italie au début du siècle a. Saint Romuald de Ravenne (v. 951-1027) b. Conclusion Chapitre 10 Problèmes des et siècles 1. Les évêques et le pouvoir aux et siècles a. [...]
[...] Cela dit, il semble évident qu'un certain ébranlement des assises de la société se produit à cette période. Les répercussions causes ou conséquences ? Il s'agit plutôt d'interrelations, dans une société qui ne distingue pas vraiment le spirituel et le temporel dans le domaine religieux sont patentes. Elles se traduisent de trois manières : - l'apparition de nouvelles hérésies qui remettent en cause signe des temps - l'institution ecclésiale (chanoines d'Orléans et hérétiques d'Arras, deux exemples d'infestation de certains milieux ecclésiastiques par la doctrine de la prédestination, laquelle relativise voire anéantit l'utilité de la médiation ecclésiale et sacramentaire) - le mouvement de la Paix de Dieu : en France notamment, l'affaiblissement du pouvoir royal se répercute sur l'ordre public et entraîne une augmentation des violences dont les clercs et les pauvres (les désarmés) sont les premières victimes. [...]
[...] Seuls les milieux les plus en pointe sont choqués par cet état de fait. Les fonctions épiscopales et abbatiales ont fini par être considérées avant tout comme des fonctions de pouvoir politique et économique. Comme telles, elles peuvent faire l'objet de trafics, sans que les acheteurs et les vendeurs se rendent bien compte que, ce faisant, ils achètent et vendent aussi le droit de conférer la Grâce, ce qui est bien évidemment une idée insupportable aux plus conscients des clercs. [...]
[...] La place structurante du monachisme aux et siècles Malgré ces difficultés, le monachisme s'affirme comme un élément structurant de la société du haut moyen-âge. Le renouveau s'amorce dans la deuxième moitié du siècle. Les Normands commencent à se fixer et les Sarrasins sont défaits (défaite symbolique des Sarrasins de La Garde Freinet en 973). Les établissements monastiques de cette période sont plus petits, se caractérisent par un ancrage et un rayonnement régional et des patrimoines resserrés. De ce fait, les moines sont proches de la population, qu'ils éduquent à travers la prédication, même si celle-ci ne correspond pas au mode de vie monastique normalement consacré à la prière et au travail manuel. [...]
[...] Dès lors, la question de la nature du pouvoir franc doit inéluctablement se poser, faisant naître de nouvelles relations entre la papauté et le pouvoir politique. L'institution papale, de son côté, continue d'évoluer. Sa rencontre avec la monarchie franque provoque la cristallisation d'un certain nombre de revendications et lui permet de concevoir de nouveaux projets. Enfin, la politique de Charlemagne en matière religieuse a un versant culturel d'une extrême importance. ( ) L'extension de l'espace dominé par les Francs a d'abord permis une expansion de la chrétienté. La Germanie a été profondément christianisée. En ce sens, les mesures draconiennes prises en Saxe ont été efficaces. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture