Économie des cités grecques, archaïsme, Haut-Empire romain, Léopold MIGEOTTE, jouissance de la scholè, oikos, Nicias
Se proposant d'introduire à la question économique dans la Grèce antique, l'auteur ambitionne de faire une mise au point sur les linéaments de cette dernière. Ainsi, après avoir posé le cadre structurant de l'économie des cités, il s'appesantit respectivement sur l'agriculture, l'artisanat et le commerce, dissociant les trois facteurs pour la clarté de l'exposé, combinant diachronie et synchronie à la même fin.
Il conclut à la complexité et à la singularité de l'économie des cités grecques, lesquelles intiment la prudence dans les entreprises de comparaisons et échappent aux catégories du capitalisme et de l'économie de marché. En effet, ni les conditions objectives, ni le comportement des acteurs ne permettent de parler de capitalisme avant l'heure ; et les cités connaissent certes le marché, mais ce dernier n'y joue pas le rôle de moteur et régulateur principal qui lui est imputée dans la science économique contemporaine. L'économie des cités fut « mixte », les activités de subsistance coexistant avec celles tournées vers l'échange, développant et se nourrissant de marchés.
[...] Il se transmet de père en fils. S'il en est le propriétaire, le patron doit être un citoyen (les métèques, nombreux dans le secteur, sont donc locataires, sauf autorisation expresse de la cité). Il a autour de lui des ouvriers libres et esclaves. Les métiers de l'artisanat sont divers : préparation de la nourriture, travail de la pierre, du bois, du métal, de l'argile, de la peau et du cuir, du textile. Le personnel peut être polyvalent, et dès l'époque classique, on voit des artisans passer d'un atelier à l'autre ou d'une cité à l'autre selon la demande, ce qui dénote une certaine concurrence. [...]
[...] Quelques mots sur la réception de l'ouvrage : La plupart des collègues de M. Migeotte ont reconnu l'opportunité de la démarche synthétique qui l'a animée ainsi que sa prudence à l'égard de la théorisation exclusive, porteuse d'heureuses rectifications sur les caractéristiques de l'économie des cités grecques. M. Fibiger[1] recense néanmoins plusieurs faiblesses dans la démarche de M. Migeotte. La première tient à la scrupuleuse proximité aux sources, qui risque de faire ressembler l'ouvrage à une fidèle description des témoignages antiques, plutôt qu'à une analyse. [...]
[...] Ensuite viennent les étrangers domiciliés, qui n'ont accès à la terre que comme métayers ou salariés. La plupart d'entre eux s'adonnent à l'artisanat et au commerce. Après, les dépendants, au statut inexactement connu, se situent entre la liberté et l'esclavage Ils restent sur leurs propres terres qu'ils continuent à cultiver pour leurs nouveaux maîtres et conservent certains droits tels ceux de résidence ou de propriété de biens meubles (ex. : les Hilotes de Sparte et les Pénestes de Thessalie). Enfin, au bas de l'échelle, les esclaves sont privés de liberté et considérés comme des objets de propriété de leur maître. [...]
[...] Les commerçants ressortirent de plusieurs catégories. Il y a d'abord les petits boutiquiers de l'agora (kapèloi). L'emporion est le lieu de travail des emporoi, qui achètent et vendent des produits en gros et investissent des fonds dans des expéditions plus ou moins lointaines. Les voyages sont l'affaire des armateurs ou nauklèroi, qui peuvent également acheter transporter et vendre leurs marchandises. L'affrètement d'un navire et l'achat de marchandises pouvant exiger de gros capitaux, le commerce se nourrit constamment de prêts. Ces derniers sont accordés à un emporos ou à un nauklèros avec comme garantie, le bateau et/ou la cargaison. [...]
[...] Dans des cas plus rares, l'élevage inclus, les bovins et les chevaux. Les ovicaprins, plus mobiles et plus adaptables, pratiquent souvent la transhumance entre la montagne et la plaine, ou passent quelques mois sur des îlots déserts. À cet effet, des conventions et accords publics permettent le passage et l'arrêt des troupeaux dans des cités voisines, parfois moyennant une taxe. L'élevage procure évidemment le lait, les œufs, les peaux et la laine, donc le fromage, le cuir, les tissus et les vêtements. [...]
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