Dominique Prévot, La Judée sous les Séleucides, royaumes hellénistiques, monarchie hasmonéenne, révolte maccabéenne
"La Judée sous les Séleucides : de la révolte maccabéenne à l'Etat hasmonéen", chapitre 7 de l'ouvrage collectif Royaumes et cités hellénistiques de 323 à 55 avant JC. Sedes, 2003, p.201-214.
On constate en consultant la table des matières que le chapitre étudié s'inscrit dans la deuxième partie
du livre : "l'intégration dans l'imperium romain [des cités et royaumes hellénistiques]".
Le chapitre
présenté par l'auteur s'inscrit dans l'optique du titre en montrant l'évolution politique et religieuse que traverse la province de Judée en rapport au contact hellène et de leur influence sur leur mode de vie, avant d'être finalement rattaché à l'Empire romain. Cette évolution va voir la mise en place d'un Etat indépendant qui se constitue en partie grâce au soutien de Rome, puis soumis par Rome.
[...] L'auteur insiste également sur le rôle de ces Juifs pieux, qui ont une place importante dans la révolte et dans la légitimisation du futur Etat juif, les "Zélés", qui ont suivi la famille Maccabée, les instigateurs de la révolte. Le ralliement de ces Hassidim permet la légitimation de la guerre, et de l'utilisation d'armes durant le sabbat. Ces Juifs pieux vont cesser d'apporter leur soutien à la révolte lorsque trois ans plus tard, Judas purifie le temple en 164, et qu'en 163 la pratique de la Loi est restaurée par Antiochos V. [...]
[...] De plus, il n'y avait pas "d'anti-hellénisme" dans le royaume : de larges minorités païennes existaient. L'auteur propose également une théorie sur l'application de la politeia grecque à la société juive, permettant aux non Juifs de se convertir si besoin était. On a un donc un Etat de religion juive. Mais l'influence de l'hellénisme n'a pas disparu, elle est au contraire correlée à la création d'un Etat indépendant, qui se doit d'entretenir des relations avec les Etats voisins hellènes comme Romain. [...]
[...] Ca n'est néanmoins plus l'unique objectif des Maccabées qui suite à leur révolte d'abord religieuse et sociale, évoluent vers des revendications politiques. Il s'agit alors de restaurer l'indépendance et d'unir tous les Juifs en un territoire. Cet objectif est mis en place par des expéditions dans différentes régions, où le but est de détruire les idôles et les temples. C'est à cette occasion que l'on constate que les campagnes de Judas sont de plus en plus ressemblantes à l'organisation hellène de l'armée. [...]
[...] L'auteur se pose la question de comprendre cette évolution, qui suite à une révolte face à l'hellénisation des Juifs, se transforme en guerre d'indépendance, avant finalement de calquer le nouvel Etat indépendant à l'organisation culturelle et sociale des Hellènes. C'est le plan qui est développé par l'auteur pour mener son argumentation. Elle utilise pour cela diverses sources : les écrits de Flavius Josèphe, les deux livres des Maccabées qu'elle présente, ainsi que divers ouvrages traitant de la question. Son propos est d'ailleurs étayer par la réfutation de certaines théories, qu'elle présente d'abord, avant d'expliquer sa propre analyse. [...]
[...] Le conseil sur lequel ils s'appuient mène un mode de vie tout aussi décadant, à la manière des rois d'Asie mineure, formant une véritable cour. L'opposition juive aux Hasmonéens et la vassalisation par Rome Ce mode de vie suscite l'opposition du peuple menée par les Pharisiens dès Hyrcan, qui s'allie alors aux Sadducéens pour régner. Sous le règne d'Alexandre Jannée, de larges insurrections soulèvent le peuple, qu'il réprime de manière sanglante, faisant tuer 50000 Juifs en six ans. S'opère alors une alliance entre le peuple juif qui cherche à démettre ce roi sanguinaire même au prix d'un retour à la domination séleucide. [...]
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