Les diasporas grecques du VIIIe siècle à la fin du IIIe siècle av. J.-C, Atlande, mobilité des Grecs, expéditions coloniales, motivations des colons, monde hellénistique
Cette question de CAPES est marquée par l'étendue des zones géographiques étudiées, et celles-ci ne se limitent pas à la Méditerranée comme on pourrait le penser trop vite. Cette mer n'est pas vue comme l'unique espace où se déplacent les Grecs et où se diffuse l'hellénisme. La période, prise en compte dans cette question de concours, ne suit pas l'habituelle périodisation de l'histoire grecque :
-période archaïque.
- période classique.
- période hellénistique.
Par contre il est clair que les rapports entre les Romains et les Grecs qui commencent dès le début du IIIe siècle en Grande Grèce ne sont pas à étudier.
En ce qui concerne les termes du sujet, le principal est « diaspora ». Ce mot n'est pas vraiment utilisé par les historiens de l'époque antique, mais il permet ici d'aller au-delà du phénomène de colonisation qui se déroule essentiellement à l'époque archaïque et classique (on peut alors intégrer les fondations de la période hellénistique). Les diasporas grecques désignent toutes les formes de mobilité des Grecs, autant individuelles que collectives : les diasporas grecques sont les expéditions coloniales plus ou moins faites par les cités, les installations de colons encouragées par des rois hellénistiques, les déplacements d'expatriés grecs… C'est donc pour cette raison que le terme « diaspora » est au pluriel. Ce qui pose aussi question dans ce sujet est l'utilisation du mot « colonisation » (cf. explication dans le cours de la prof italienne). Il faut aussi faire attention aux schémas de base qui pourrait expliquer toutes les installations des Grecs en dehors de leur habitat d'origine, car on trouve une multitude d'exemples de fondations diverses = telles causes n'amènent pas forcément à telles conséquences.
[...] Ils se rattachent à leurs métropoles d'origine et en même temps forment une communauté individualisée. Les spécialistes tels que Will parlent alors d'ethnos. Ces collectivités du VIIIe au IIIe siècle se rassemblent en communautés sous la forme de cités. Il est, par conséquent indispensable de lier le phénomène de colonisation avec celui de synœcisme regroupement de deux ou plusieurs cités pour en former une nouvelle). Les deux mouvements appartiennent au même processus de poliadisation qui voit le jour au VIIIe siècle transformation d'une agglomération en cité de type grec). [...]
[...] L'univers religieux des diasporas grecques (mythes et cultes) : L'oracle de Delphes et la colonisation : La fondation d'une colonie est une entreprise officielle. On commençait par consulter un oracle, puis on désignait l'oeciste, chef de la future colonie. Ce dernier était un personnage appartenant à une famille illustre de la métropole. Il s'entoure de prêtres et de devins, car la fondation de la nouvelle colonie est accompagnée d'un rituel ou une cérémonie religieuse importante. Il s'agit alors d'un véritable projet colonial impliquant la présence d'un chef d'expédition et la consultation de la divinité. [...]
[...] La forme d'installation de la colonie change selon les époques, même si l'on retrouve majoritairement celui de la polis. L'un des premiers actes de l'oeciste quand il arrive sur place est de partager le territoire en kléroi, c'est-à-dire, en différent lots de terre attribués à chaque colons. Il doit aussi délimiter la cité en deux parties distinctes, celle de l'asty espace urbain) et celle de la chôra territoire agricole). Ces partages de l'espace semblent différents selon l'origine des colons et selon l'époque à laquelle la colonie est fondée. [...]
[...] Les Grecs et les autochtones vivent aussi de manière pacifique, notamment grâce au commerce et aux échanges. Ces relations comportent plusieurs aspects : un partage des terres, des stratégies de distinction sociale et des échanges commerciaux. C'est le cas à Emporion, fondation phocéenne en Gaule méridionale : une des populations locales de ce territoire souhaite avoir une enceinte commune avec les Grecs, tout en gardant ses propres institutions. Avec le temps, les deux groupes se sont rapprochés et finalement ils ne forment plus qu'une seule communauté politique avec une mixité culturelle. [...]
[...] Dans le discours, grec ou local (mais rapporté par des Grecs), les deux situations sont vues comme une perte d'identité dangereuse et peu souhaitable. Hérodote dans ses Enquêtes nous montre que les Scythes sont un des peuples les plus réfractaires aux coutumes étrangères (ils tuent le sage Anacharsis car il a fait de nombreux voyage à travers le monde grec et qu'il a adopté certaines des pratiques religieuses des Grecs). Cet exemple ne doit pas faire figure de généralité, car des transferts de pratiques religieuses avaient lieu, mais on ne peut pas dire que l'on va jusqu'à une fusion des deux cultures. [...]
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