Arnaldo Momigliano est né à Caraglio, près de Turin, le 5 septembre 1908. Il est décédé à Londres le 1er septembre 1987. Alors qu'il enseigne l'histoire romaine à l'Université de Turin, il doit quitter l'Italie en 1938 suite à la promulgation des lois raciales édictées par le régime fasciste. Il part occuper un poste à Oxford, avant d'enseigner à l'University College à Londres de 1951 à 1975. Il se spécialise dans l'étude du judaïsme antique et des problèmes relatifs à l'historiographie, et sera fait chevalier honoraire de l'Empire britannique en 1974.
Il travaille sur la question du rapport des Juifs à leurs terres d'« accueil » successives, puis sur les rapports entre les barbares, leurs « sagesses » et les cadres par nature instables des cités et nations.
C'est bien sûr dans Sagesses barbares que Momigliano aborde particulièrement les questions historiques et culturelles posées par la rencontre des civilisations dites «barbares» et de l'hellénisme. C'est également avec ce livre qu'il sera définitivement reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes de l'Antiquité gréco-romaine. La richesse de son étude vient du fait qu'il ait tenu à s'intéresser à l'ensemble du foyer de civilisation concerné par le dynamisme culturel durant la période hellénistique, c'est-à-dire l'espace méditerranéen dans son ensemble.
[...] C'est le premier rapprochement culturel entre Grecs et Romains, et comme souvent il est l'œuvre des Romains. A Rome, la plèbe s'intéresse aux idées et à la pensée grecque. Mais c'est le très aristocratique clan des Fabii qui vont les premiers s'initier, à la fin du IVe siècle av J.-C, à la langue et à la diplomatie hellène. Réciproquement, l'attention des Grecs sera ensuite grandissante : Timée, historien résidant à Athènes va consacrer une grande partie de ses travaux à Rome. [...]
[...] Ainsi les dirigeants romains sont décrits comme ayant une seule et unique volonté, presque induite par leur culture, et la vie politique semble ne connaître aucune dissension ni querelle. Par contre il retranscrit les avis des différents acteurs du monde hellénistique et tente d'analyser le comportement des Romains après leur victoire. Tout cela pour persuader les Romains d'adopter une attitude apte à sauvegarder les équilibres sociaux. Ce sera également le cas par la suite des autres intellectuels qui collaboreront avec les Romains ou tout du moins qui acceptèrent leur domination : Panaitos avec Scipion et Poséidonios. [...]
[...] Aux Ve et Ive siècles av ces deux peuples vont connaître des changements similaires en particulier du fait de leur proximité commune avec l'Empire perse. Pourtant l'obstacle linguistique et les politiques de Néhémie et Périclès tournées vers leur monde respectif empêcheront toute réelle connaissance avant qu'ils soient réunis dans l'Empire d'Alexandre. La vision des Grecs Les Juifs sont alors (après la conquête d'Alexandre) immergés dans un monde ou règne la langue grecque et où le judaïsme devient une chose connue. [...]
[...] Chapitre cinquième : Grecs, Juifs et Romains d'Antiochos à Pompée La Judée et les conflits de pouvoir Momigliano débute son analyse sur un texte d'Antiochos révélateur des rapports entre judaïsme et hellénisme. Il décrit Jérusalem comme un petit Etat sacerdotal dont les structures économiques et sociales avaient été détruites par les récentes guerres entre Antiochos III et Ptolémée V Les juifs eux-mêmes sont divisés, depuis le passage de la domination égyptienne à la domination syrienne, et les partisans des premiers doivent à leur tour émigrer en Egypte. [...]
[...] Il résume ici à merveille les conséquences des changements dans les mentalités vus ci-dessus : le sentiment d'appartenance n'est plus lié au sang mais au partage de valeurs et de connaissances. Les conditions du syncrétisme cité ci-dessus ont mené à une véritable Koinè : la première forme de civilisation méditerranéenne On verra ici quels sont les conséquences, les expressions et les divers degrés de ce sentiment d'appartenance. Des similitudes héritées d'Alexandre Le monde hellénistique se distingue par une certaine homogénéité administrative. Les revenues laws de Philadelphe attestent de la vitalité administrative sous Philadelphe et du grand souci d'efficacité. [...]
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