Christelle Mazé, Égypte ancienne, fondations cultuelles, fondations royales, fondations privées, Frédéric Hurlet, égyptologie, temps, espace, Pierre de Palerme, l'idéologie royale, pouvoir du pharaon, pouvoir royal égyptien, IIIe millénaire av. J.-C., Première Période intermédiaire, début du Moyen Empire, capitale, provinces, iconographie, IVe dynastie, donations royales, divinités, rituels, Ancien Empire, complexe économico-administratif, religion, offrandes, crise du pouvoir central, dirigeants locaux, domaines funéraires, restauration cultuelle
Christelle Mazé structure son argumentation autour de sept parties. Elle va dans un premier temps nous montrer que « fonder » fait partie intégrante de la royauté, puis elle va nous démontrer qu'il s'agit d'un acte ritualisé et qui est utilisé pour marquer symboliquement le territoire égyptien. Elle nous explique ensuite que l'acte de fonder est utilisé pour gérer les ressources, ainsi que pour rappeler la présence du roi dans les provinces. Pour conclure, Christelle Mazé se penche sur l'acte de refonder dans le temps et l'espace avec les restaurations cultuelles.
Christelle Mazé aborde dans son article l'importance de la construction, de la fondation, son impact dans l'idéologie royale et dans la construction du pouvoir du pharaon. Nous pourrions rattacher cet article à l'histoire culturelle, mais aussi politique, au vu de l'importance de la construction et de la fondation dans le pouvoir royal égyptien.
[...] La fondation est donc une thématique centrale du discours royal au IIIe millénaire et sous la IVe dynastie. IV. Un rituel sacré Christelle Mazé se penche ensuite sur l'acte ritualisé qu'est fonder. En effet, des temples divins et royaux bénéficient de la protection rituelle de fondation et permettent de servir de dépôts d'offrandes. Fonder apparaît ensuite comme pour marquer symboliquement le territoire. Les lieux sacrés sont considérés comme des relais du pouvoir monarchique d'un bout à l'autre du territoire égyptien. [...]
[...] Cela permet aussi de mettre en valeur le territoire, ainsi que l'exploitation de ses ressources, afin d'assurer les bases du bon fonctionnement de la cour et de l'État. Cependant, après la Première Période intermédiaire et le début du Moyen Empire, nous pouvons remarquer un déclin des activités royales. De nouvelles pratiques de refondation vont alors faire leur apparition, le but étant de rétablir dans le temps et l'espace la légitimité du pharaon. Les pharaons commencent alors à créer leurs propres lignées d'« ancêtres » prestigieux et à restaurer des lieux cultuels. [...]
[...] On peut constater ici que nous avons un complexe économico-administratif avec une dimension religieuse et souveraine de la monarchie. V. La gestion du royaume Christelle Mazé nous montre ensuite que l'acte de fonder permet de gérer les ressources du royaume. Juan Carlos Moreno García nous montre, dans son étude, que la royauté a créé et multiplié dans le royaume de nouvelles institutions destinées à gérer les richesses des provinces. Nous avons là une politique de contrôle du territoire par l'État central. [...]
[...] À partir de la IVe dynastie, l'acte de fondation change de nature. Les rois continuent de construire des monuments en leur nom et pour les dieux, mais ils procèdent davantage à des donations pour les temples divins et les complexes funéraires. « Le roi de Haute et Basse-Égypte Untel, il a fait comme son monument . pour Untel . » (p.171), cette formulation introduit l'énumération des réalisations et donations royales tout en rappelant les noms du souverain décidant et de la divinité ou du roi bénéficiaire. [...]
[...] La gestion des donations et des créations royales est confiée à des responsables qui sont nommées par le souverain. Les donations aux temples permettent aux souverains de s'assurer de la présence d'espaces de relais supplémentaires dans les provinces. Les donations en faveur des temples royaux permettent d'assurer l'approvisionnement en offrandes des cultes rendus aux monarques, ainsi que de les consolider matériellement. On peut noter l'exemple des soubassements du temple édifié par Snéfrou à Dahshur durant la IVe dynastie, qui présente en décor des « processions de domaines » personnifiées par des porteuses d'offrandes amenant à Snéfrou des richesses venant de toute l'Égypte. [...]
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