Le De vita Caesarum comprend les biographies de Jules César et des onze empereurs lui ayant succédé ; parmi eux Auguste et c'est un extrait de la biographie que dresse de lui Suétone, que nous allons commenter ici.
Suétone (Gaius Suetonius Tranquillus), biographe romain est né est 70 après JC dans une famille appartenant à l'ordre équestre. Sa Vie des douze Césars et sa Vie des hommes célèbres (De viris illustribus) sont les seuls textes qui nous sont parvenus.
On connaît peu de choses sur sa vie, mais il parait tout de même intéressant de dire ici qu'il fut sous Hadrien, secrétaire au palais de l'empereur et qu'il put de ce fait, consulter les archives royales. En 121-122 il fut disgracié sous prétexte d'une indiscrétion concernant l'impératrice. Seules les vies de Jules César et d'Auguste devaient être terminées avant cela car aucune citation extraite de correspondances n'est utilisée au delà de la vie d'Auguste.
Ses biographies manquent d'intelligence historique et les historiens lui « reprochent » d'avoir choisi ses sources sans trop se préoccuper de leurs fiabilités. Il convient de considérer ses propos comme des sortes de pamphlet moralisateurs et de noter qu'en ce qu'il n'est pas contemporain des faits qu'il raconte puisqu'il est né près de soixante-dix ans après la mort d'Auguste (63 av. JC- 1 ap. JC).
Pour chaque empereur, Suétone évoque d'abord les ancêtres de l'empereur, ses jeunes années, sa carrière publique, son physique et enfin sa vie privée. C'est un extrait concernant sa carrière publique dont il s'agit ici puisqu'il est question, en simplifiant, de la politique qu'il mena à Rome, en Italie et des les Provinces, à savoir dans l'Empire entier.
[...] On peut lire aux lignes 22 et 23 : pourtant il lui arriva d'en changer quelques unes de catégorie C'est ainsi le cas de la Sardaigne et de la Corse qui, paraissant suffisamment pacifiées, sont laissées à la garde du Sénat, mais dès 6 ap. JC des troubles surviennent et Auguste y envoie des troupes commandées par un fonctionnaire de rang équestre. Il convient de préciser que l'on rencontre également des cas inverses. Ainsi, Emèse, le royaume de l'Amanus annexé en 30 av JC en 20 à des dynasties indigènes. De même, la charge de Chypre fut rendue au Sénat dès 22 av. [...]
[...] Remarquons ici qu'il visite tant ses provinces que celles du peuple romain. De 16 à 13 av. JC ce sont les provinces occidentales qui reçoivent sa visite. Auguste souhaite se faire une idée personnelle de la rive gauche du Rhin qui forme la frontière de l'Empire et qui est sans cesse menacée par l'agitation des tribus germaines occupant la rive droite. Pendant trois années, Auguste sillonne donc les régions occidentales de l'Empire et il fonde des colonies en Gaule du sud et dans la péninsule ibérique. [...]
[...] Il s'agit ainsi des provinces dont la paix est menacée intérieurement ou extérieurement. Leurs gouverneurs sont d'ancien consuls, d'ancien préteurs ou des chevaliers. Le titre qui leur est assigné est significatif ; legati Augusti pro praetore (légat d'Auguste propréteur). Ils représentent le prince et son nommés, rétribués, prorogés et révoqués par lui seul. Ces légats ont sous leurs ordres les commandants des légions et des corps auxiliaires, ces derniers étant également nommés directement par l'empereur. Un procurator (recruté parmi les chevaliers) chargé des affaires financières dépend également directement d'Auguste. [...]
[...] Ces gouverneurs sont choisis parmi l'ordre sénatorial, mais il convient de préciser que bien qu'ils soient définis comme des proconsuls, seuls ceux d'Afrique et d'Asie sont effectivement d'anciens consuls, on y trouve le plus souvent d'anciens préteurs. (cf : tableau). Les gouverneurs sont assistés par une legatio (un légat dans les provinces prétoriennes, deux ou trois dans les consulaires). A leur côté, un questeur gère les affaires financières. Enfin, les impôts de la province alimentent l'aerarium Saturni. Le Sénat est dépossédé de ce fait de l'un de ses pouvoirs majeurs, mais il accepte ce partage. [...]
[...] JC en est la parfaite illustration. Avant tout, Auguste fixe donc le siège de l'Empire à Rome et ce, sans ambiguïté. Ce choix s'insère parfaitement dans la logique du patriotisme romain et s'appuie sur les laudes Romae, éloges raisonnées de la situation géographique et du site de Rome en rapport avec une vocation au gouvernement du monde. Lorsqu'Auguste se retrouve enfin seul à la tête de l'Empire, Rome est déjà une ville exceptionnelle de par ses dimensions (elle est devenue une mégalopole dont les faubourgs dépassent largement les enceintes) et sa population (la plèbe urbaine tient une place particulière dans l'Empire). [...]
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