Ancienne élève de L'ENS, ancien membre de l'école française d'Athènes, Annie BELIS est aujourd'hui chercheur au CNRS et enseigne la musique antique à l'école pratique de hautes études. Cette musicienne et historienne affichée ne pouvait pas travailler sur un autre sujet que celui de la musique. Elle a formé d'ailleurs l'ensemble Kérylos , et tente avec lui de reconstituer les airs antiques. Nous nous intéresserons à son ouvrage de 1999, les musiciens dans l'antiquité. Annie Bélis commence par y définir ce qu'est la musique et les considérations qui lui sont faites dans l'antiquité, et ce afin d'introduire l'objet de son étude : les musiciens. Elle y pose ensuite un cadre spatial à savoir le monde Gréco-romain. Il est intéressant de noter le positionnement de l'auteur en ce qui concerne l'univers musical antique, car bien que la passion des grecs pour la musique ne fait aucun doute chez les historiens, on ne peut pas en dire autant pour Rome, civilisation que l'auteur défend, et qui a selon elle une véritable empreinte musicale . En ce qui concerne le cadre temporel, Annie Bélis ne donne qu'une borne de fin à son étude, celle de 395 de notre ère, faute de source depuis le déclin de la culture musical (le III siècle). Le sujet est traité en conservant les particularités de chaque cité, de chaque région qui conçoit chacune la musique de manière différente. Ses sources sont l'objet d'un clivage social, en effet, les personnages extraordinaires sont à distinguer des musiciens de classe modeste, voire pauvre qui ne laissent pas les mêmes traces. Là où les premiers sont cités à profusion dans des sources littéraires, les seconds, sont plutôt étudiés à partir de sources archéologiques, et des inscriptions. La musique était présente dans toutes les activités rythmant la vie des Grecs et des Romains, et Annie BELIS compte bien le démontrer à travers le véhicule musical aussi important que l'instrument : les musiciens eux même.
[...] Elle y brosse, à la manière d'un peintre impressionniste, par petites touches de particularismes, le tableau de ce qu'étaient globalement, les musiciens dans l'antiquité. La place de Rome dans l'univers musical antique Néanmoins, elle n'omet pas de définir la place de la civilisation grecque et celle de la civilisation romaine, comme l'avait fait avant elle Alain BAUDOT, et ce dans plusieurs de ses chapitres : La musique, l'éducation à la grecque : Le regard des romains sur l'éducation grecque est intéressant, admiratif ou étonnés devant les récits de généraux illustres maniant aussi bien les armes que la lyre ou l'aulos. [...]
[...] Cette musicienne et historienne affichée ne pouvait pas travailler sur un autre sujet que celui de la musique. Elle a formé d'ailleurs l'ensemble Kérylos[1], et tente avec lui de reconstituer les airs antiques. Nous nous intéresserons à son ouvrage de 1999, les musiciens dans l'antiquité. Annie Bélis commence par y définir ce qu'est la musique et les considérations qui lui sont faites dans l'antiquité, et ce afin d'introduire l'objet de son étude : les musiciens. Elle y pose ensuite un cadre spatial à savoir le monde Gréco-romain. [...]
[...] Néanmoins, dans sa conclusion, elle relate l'histoire d'un haut personnage qui fit venir à Rome les plus illustres des artistes grecs parmi lesquels la fine fleur des aulètes, pour qu'il joue au cirque, dans lequel il avait fait dresser une très grande scène [ ] Le public romain manifesta une incompréhension totale à l'égard d'une esthétique qui avait gardé une certaine sobriété. Preuve que le message musical et les codes musicaux ne sont pas les mêmes pour les grecs que pour les romains. Les Romains appréciant plus le jeu des instruments en orchestre. [...]
[...] Les sources, dans l'histoire sociale musicale que mène Annie BELIS, sont à manier avec beaucoup de précautions, elles reflètent principalement deux mondes de la musique, celui des grands hommes et femmes de la musique et celui des petites gens et c'est justement ce clivages dans les sources qui détermine le fil conducteur de son étude. Lors de son premier chapitre elle évoque les différences d'éducations qui subsistent dans les sociétés antiques. Ainsi, son plan et les questions qu'elle se pose ne font pas d'amalgame entre les différentes classes sociales, ni même les différents statuts social. Elle a organisé son étude autour des grands clivages antiques, comme la différences hommes/ femmes, riches/pauvres, citoyens/esclaves, virtuoses/itinérants. Pour conclure sur cet ouvrage, nous pouvons dire qu'il est intéressant tant par son contenu que par la méthode historique employée. [...]
[...] Ici, même sans prendre de gros risque d'interprétation, Annie BELIS affine un sujet qui était encore, cinquante ans avant elle, quasiment vierge. Ainsi, dans son analyse elle est toujours dans l'exactitude, évoque par ci, par là des destins de musiciens, et dresse des généralités sur la musique antique, base nécessaire à toute étude historique sur le thème de la musique. Cependant, l'étude d'Annie Bélis devient encore plus intéressante lorsque l'on se penche sur les sortes de petites interprétations qu'elle tire tout au long de son analyse : Elle annonce par exemple, qu'il existe un tournant dans la conception de la comédie à l'époque hellénistique, les comédies deviennent de plus en plus réaliste et s'attachent à relater des intrigues impliquant des gens de petite condition. [...]
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