L'épave de la Madrague de Giens constitue les vestiges d'un navire romain, découverts en mars 1967 par l'Ecole de Plongée de la Marine nationale. Située au large du petit port de la Madrague de la presqu'île de Giens (Var), à environ 350m de la rive Nord, elle gît par 21m de fond et est orientée Est-Ouest. Le gisement atteint 35m de long et 12m de large, cette épave antique est donc la plus grande jamais fouillée d'une façon aussi exhaustive. Le navire est posé sur la quille, appuyé sur son flanc Sud. Il a subi un double processus d'évolution, comme toutes les épaves, c'est-à-dire un ensablement des vestiges et une destruction du bois de la coque par l'action de la faune et de la microfaune marine. La coque est cependant bien conservée, ne s'étant rompue qu'au flanc Nord, au niveau du bouchain, et faisant basculer une partie de la cargaison à l'extérieur de la structure. L'épave est en grande partie recouverte d'un herbier de posidonies, atteignant 2 à 3m de hauteur par endroits, qui a certainement contribué à éviter un éventuel pillage.
[...] On en retrouve deux sortes : la céramique campanienne et la céramique commune. La céramique campanienne La céramique campanienne est une céramique de table à vernis noir produite en Italie entre la fin du IVe et la fin du Ier siècle avant notre ère. On reconstitue le chargement de cette céramique à environ 290 pièces dans le navire. On distingue deux groupes : la céramique à agile claire et la céramique à argile grise. La céramique campanienne à argile claire (ill.27) possède un vernis mat, gris sombre ou noir, relativement adhérent. [...]
[...] POMEY, E. RIETH, L'archéologie navale, éd. Errance, Paris 2005. -A. TCHERNIA, P. POMEY, A. HESNARD, L'épave romaine de la Madrague de Giens XXXIVe supplément à Gallia, éd. du CNRS, Paris Persée : -P. [...]
[...] Balance en bronze Cette balance en bronze (ill.34) a été retrouvée entre les amphores de la dernière couche alignées sur le flanc sud de la coque. Elle fait environ 21cm de long et est composée d'une tige en bronze avec un contrepoids et d'une lame en cuivre sans graduations. Elle devait certainement être destinée à être suspendue. C'est une des plus anciennes balances à contrepoids connues dans le monde romain. Un plomb en forme d'amphore C'est une petite amphore en plomb (ill.35), à deux anses avec un anneau de suspension, et terminée à sa base par un bourrelet. [...]
[...] Ces schémas de répartition ont été déduits de la disposition des amphores de la couche inférieure. Nous avons la preuve que les amphores étaient superposées sur au moins trois couches, la quatrième restant une hypothèse. Morphologie Les amphores font partie du même type, Dressel 1B. Leur hauteur totale est proche de 1,16m et leur diamètre maximum de 30,32cm. Mais on remarque cependant des différences morphologiques à cinq niveaux (ill.18): La lèvre : - Série 1 : face externe de la lèvre de forme droite, oblique et convergente vers l'extrémité supérieure. [...]
[...] Enfin, les textes anciens décrivent une grande virulence du phénomène de piraterie, souvent considéré comme faisant partie intégrante des risques de la navigation. Les victimes étaient soit tuées, soit vendues comme esclaves, ou encore prises en otage contre une rançon. Les objets facilement transportables et revendables étaient embarqués, et la cargaison était souvent coulée pour faire disparaitre l'objet du délit. L'épave de la Madrague de Giens pourrait en être un exemple. En effet, deux casques de bronze ont été retrouvés. [...]
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