Goerges d'Antioche, Damas, muslman
Cette biographie est extraite du Kitâb al-Muqaffâ de Maqrîzî, un historien égyptien né en 1364 au Caire et mort en 1442. Il est considéré comme l'un des auteurs les plus importants de l'historiographie égyptienne. Il a fait notamment ses études au Caire et a été commissaire de police de la ville. Il a exerçait divers emplois relatifs à la religion et refusa la place de cadi de Damas. Pour autant il mène en somme une vie très retirée et s'occupe jusqu'à la fin de sa vie à écrire des ouvrages nombreux généralement de nature historique.
[...] Il semble en effet que la réputation de Georges d'Antioche étant devenu si grande, il apparaît désormais plus que comme un second du roi mais presque comme son égal. Enfin, Maqrîzî nous dit concernant Georges qu'il « fit que Roger eut une place dans les biographies royales, et ordonna à un de ses secrétaires, dit al-Hanash, de composer un livre et ce dernier réunit pour lui une biographie (sîra) » (l.39 à 41). En effet, Roger II avait eu un rôle majeur dans l'unification des possessions normande en un royaume et avait même étonné ses contemporains par ses ambitions spectaculaires. [...]
[...] Le basileus Alexis Ier Comnène lui avait même accordé la dignité de protonobilissime. Tout comme Georges, Christodule avait suivit une formation prestigieuse qui lui avait permis d'obtenir des compétences dans les matières financières. On l'appelait « the Old Wheat-sack », traduit ici par « l'homme au manteau » car wheat signifie en fait le blé et Christodule était chargé de l'exportation de blé de Sicile à l'Ifriqiya. A la mort de Roger Ier en 1101, sa femme, Adelaïde avait exercé la garde du comté et Christodule avait été investi de la charge d'émir par le grand comte ce qui lui permettait de s'imposer à la cour siculo-normande comme premier ministre. [...]
[...] En effet, la situation du Maghreb commence à se détériorer suite aux conflits entre Zirides et Hammamides et à cette occasion le roi Roger II de Sicile avait permis notamment aux érudits d'Ifriqiya de se réfugier à la cour siculo-normande. Cet acte « d'hospitalité » vu par l'auteur montre bien que malgré les antagonismes entre musulmans d'Ifriqiya et chrétiens d'Occident, les relations culturelles entre siciliens et maghrébins ont toujours été actives. Il existait en effet une entente cordiale entre les deux cours. D'autre part, l'auteur met bien en évidence le fait que Georges est aussi concerné : « Georges et Roger furent larges à leur égard ». [...]
[...] L'auteur ajouts que Georges « éloigna Roger de ses sujets. Il fit en sorte qu'il assuma l'aspect extérieur des souverains musulmans, qu'il ne se montra à cheval et ne parut en public qu'à l'occasion des fêtes » (l.32 à 34). Ainsi, Georges s'est définitivement rapprocher du monarque faisant désormais parti du groupe de « familiers » dont on parlait alors allant jusqu'à conseiller le roi sur la façon dont il doit paraître aux yeux de ses sujets. La référence aux souverains musulmans rappelle son rôle important auprès de Tamîm dans l'émirat ziride et prouve sa qualification dans le rôle de conseiller du roi de Sicile. [...]
[...] La chancellerie se développe et le roi s'entoure désormais de « familiers », c'est-à-dire de conseillers politiques non spécialisés qu'il voit quasi quotidiennement et qui forment autour de lui une sorte de cabinet qui n'a sans doute pas d'équivalent dans les autres pays occidentaux. La monarchie a ainsi créé une structure administrative complexe à deux niveaux : technique et politique. Maqrîzî nous dit notamment qu'à la rencontre entre Georges d'Antioche, sa famille et Christodule, ce dernier « fut bienveillant et les mit à la tête des diwans de Sicile et ils devinrent ses conseillers et ils acquirent près de lui une position élevée » (l. [...]
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