Devenue avec Sparte, entre le VIIIe et le VIe siècle avant JC, l'une des cités dominantes de la Grèce, Athènes connaît une évolution politique originale. La monarchie héréditaire y est abolie en 683 par les nobles ou Eupatrides, issus de la puissante oligarchie terrienne, qui conservent le pouvoir jusqu'au milieu du VI siècle. En effet, après l'échec de la tentative de tyrannie populaire de Cylon, vers 621, le législateur Dracon, lui-même Eupatride, codifie et publie les lois d'Athènes. Le second coup majeur porté à la puissance des Eupatrides sont les réformes de Solon, qui devient archonte en 594.
Après une période de troubles, le tyran Pisistrate, soutenu par l'aristocratie, s'empare du pouvoir, en 560. Fils d'Hippocrate, Pisistrate se distingue par ses exploits militaires dans la guerre contre les Mégariens (vers 570-565 avant JC), avant de se présenter comme le chef des sujets Athéniens du nord-est de l'Attique. Son gouvernement et celui de ses fils, Hipparque et Hippias, marquent une ère de grandeur et de prospérité pour Athènes.
On peut se poser la question suivante :
« Comment les Pisistrates vont-ils réussir à faire la grandeur d'Athènes et sa prospérité ? »
Nous allons répondre à cette question au travers de deux parties. Après avoir présenté les différentes prises de pouvoir des Pisistrates, nous verrons les différentes mesures qu'ils ont mises en place.
[...] dans le domaine maritime et colonial En effet, Pisistrate a eu le mérite de comprendre que l'avenir de sa patrie est sur la mer. Disposant des ressources nécessaires pour recruter des mercenaires et pour armer une flotte, la tyrannie de Pisistrate a représenté à Athènes, une nouvelle phase de l'expansion grecque, différente de la précédente. En effet, il encourage les entreprises personnelles des Philaides, une famille rivale, en Chersonèse de Thrace, et lui-même, lors de son deuxième exil, fonde Rhaikélos pour contrôler le district minier du Pangée en Thrace. [...]
[...] Pourtant, l'ère des Pisistrates, considérés comme des despotes, s'achève dans la violence. En effet, Hipparque est assassiné et Hippias chassé par une insurrection populaire. A la fin du VI siècle, les tyrannies ont disparu dans toute la Grèce et ont laissé la place à des démocraties, telles qu'Athènes où en 508-509, Clisthène, membre d'une famille aristocratique, fait adopter une série de mesures qui fait de lui le véritable père de la démocratie. On peut se demander en quoi consiste cette nouvelle démocratie . [...]
[...] Pisistrate va également stabiliser les paysans dans les campagnes en établissant des juges des dèmes pour réduire l'attrait politique des villes. En conclusion, on peut dire que les Pisistratides ont réussi à faire la grandeur d'Athènes et sa prospérité, par des mesures sociales, des aides aux paysans ou encore des politiques de grands travaux qui donnent du travail aux habitants de la ville. Pisistrate a aussi instauré un culte religieux autour d'Athéna avec des fêtes traditionnelles. Mais, il a quant même fallu trois tentatives pour que Pisistrate puisse installer son pouvoir pour de bon. [...]
[...] Ainsi, Délos centre religieux des Cyclades passe sous l'influence d'Athènes. pour la politique intérieure de la cité Quant à sa politique intérieur, Pisistrate semble avoir gouverné dans l'esprit des réformes de Solon. En effet, il s'abstient de toute innovation constitutionnelle et ne paraît même pas s'être fait conférer par l'assemblée du peuple des pouvoirs extraordinaires. Il se contente d'une réforme électorale qui supprimant le tirage au sort dans la désignation des archontes, lui assure chaque année dans ce collège des places pour lui et ses parents et amis. [...]
[...] De plus, les Alcméonides sont considérés comme maudits. Cette malédiction pèse sur la famille depuis que Mégaclès l'Ancien avait fait mettre à mort Cylon et ses partisans, alors qu'ils étaient réfugiés dans un sanctuaire et considérés comme intouchables. Ainsi, Pisistrate n'avait pas de commerce normal avec sa femme. Quant Mégaclès apprend que Pisistrate n'assumait pas son devoir conjugal, il fut indigné de l'affront qui lui était fait et dans sa colère, il oublia la querelle avec les gens de sa faction. [...]
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