C'est un poème assez désordonné dans sa composition et il faut imaginer qu'il y a eu des récitations orales, partielles et publiques de l'oeuvre, notamment dans les concours. L'oeuvre appartient à ce qu'on appelle la littérature sapientiale, la littérature de sagesse à laquelle appartiennent des textes babyloniens de 2000 av. J.-C, des ouvrages édifiants, moralisateurs, avec des conseils, d'un homme qui instruit un roi ou d'un père qui instruit un fils et on trouve cela aussi chez les Hébreux avec le Livre des Proverbes. Cette oeuvre s'insère dans un thème universel très représenté dans l'antiquité. Cette tradition des maximes, des remontrances sera reprise plus tard par Théognis et Solon.
Nous analyserons le sujet du texte qui est l'impérieuse nécessité d'instaurer la justice (= la dikè), garantie par Zeus. Une nécessité pour le salut de la société humaine. Nous analyserons la vision de la Justice selon Hésiode (...)
[...] Vers 218-224, on a le style d'une fable avec une maxime "pâtir rend le bon sens au sot", avec des personnifications, librement estimées et le sens est le suivant, Dikè, tôt ou tard triomphe aidée du Serment, et triomphe même si elle est malmenée par des "mangeurs de présents". La Justice punit toujours ceux qui exercent mal la justice. Remarques : l'importance dans l'exercice de la justice du Serment, divinisé dans la Théogonie d'Hésiode, elle poursuit le parjure et a une valeur sacrée. [...]
[...] Mais certains font le rapprochement avec les espions de Mithra, un dieu honoré dans le monde indo-iranien, honoré en Perse, et que les soldats romains adoraient aussi. Les dieux sont donc absolument omniscients ! Il savent tout. Mais il y a une grande nouveauté par rapport à Homère, c'est que Zeus et les dieux se préoccupent de la justice chez les hommes, ils fondent la justice et la garantissent ! C'est une évolution car chez Homère, les dieux ne sont pas justes, ou le sont par hasard ! [...]
[...] Ce différend est la toile de fond permanente des travaux d'Hésiode. C'est un texte poétique, écrit en hexamètre, un écrit à caractère moralisateur, didactique. Le premier tiers de l'œuvre trouve de nombreuses exhortations à Persès ou aux "rois" pour qu'ils agissent selon la dikè, la justice et à Persès des exhortations au travail. Le travail et la justice sont les thèmes majeurs de l'œuvre. Pour faire passer ce message, Hésiode utilise le mythe, l'allégorie, la maxime, les menaces et notamment le fameux mythe de Prométhée et de Pandore. [...]
[...] La justice est le devoir premier, fondamental des rois. Hésiode inaugure une conception en quelque sorte magico-religieuse de la justice qu'on trouve chez les tragiques, une justice divinisée garantie par Zeus tout puissant et même une Dikè principe organisateur de la société et du monde, source de richesse et de fécondité, donc une justice sacralisée et par là Hésiode en souligne la nécessité absolue dans la vie sociale. [...]
[...] Par là fonctionne bine la nature et la société. Une idée qui relève de la pensée magico-religieuse et est associé à la justice Zeus, en quelque sorte la clé de voute du système. Ces lignes font également penser au mythe d'Esiode, une première race et un calme absolu comme il est décri ici. Avec un aspect d'eugénisme et de moral, on note des enfants qui naissent normal car dans la pensée magico- religieuse, un enfant-monstre est le signe du Diable. [...]
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