La personne du roi à l'époque hellénistique et particulièrement chez les Séleucides est ce « basileus », représentant le pouvoir et garantissant la force et la succession de la dynastie. Ce titre avait été adopté par Alexandre. Ce titre de « Roi » tout simplement prouve, qu'au moins dans l'idéal, les prétentions de cette monarchie sont potentiellement universelles. Seuls les rois de Macédoine et de Bithynie étaient Roi des Macédoniens et Roi des Bithyniens. Ce titre montre aussi que la monarchie est personnelle et n'est pas liée à la possession d'un territoire particulier. Et les rois Séleucides s'inscrivent exactement dans cette affiliation au « Grand roi Alexandre », usant d'épithètes grandissant leur personne et leur arétè, leur valeur ou vertu personnelle, qu'elle soit réelle ou mythologique. Les Séleucides sont une dynastie issue d'un des généraux d'Alexandre le Grand, général qui à la mort de celui-ci se tailla un royaume composé de la majeure partie de l'empire d'Alexandre, allant de la Méditerranée à l'Indus. Ils ont régné de 305 av. J.-C. à 64 av. J.-C. Au décès d'Alexandre le Grand, le 23 juin 323, mort sans laisser d'héritier valable (un enfant encore à naître et un demi-frère psychologiquement fragile), son empire est partagé entre ses quatre plus proches généraux. Ils prennent le titre de diadoques, ce qui signifie les « héritiers ». L'un d'eux, Séleucos Ier Nicator s'empare de la partie asiatique de l'empire d'Alexandre. Il fonde sa future capitale, Séleucie (ce sera ensuite Antioche, même si la chronologie reste controversée), située sur la Méditerranée. La dynastie s'éteint en 64, avec Antiochos XIII Asiaticus, détrôné par Pompée qui réduit la Syrie, dernier reliquat du royaume séleucide, en province romaine. Nous exposé répondra à la question suivante : comment une nouvelle dynastie s'impose et se pérennise par la titulature royale ? Pour aborder une telle problématique, il nous faut questionner le rapport qu'il peut y avoir entre la titulature, l'épithète en lui-même, et la légitimation du pouvoir. Et de ce point de vue, savoir que la légitimation va jusqu'à l'établissement d'un culte royal, un culte d'Etat. Ce dernier constitue en fait la phase suprême du culte civil, celui rendu par les cités qui reconnaissent, dans le règne du roi, l'honneur (certes controversé) de toute une dynastie.
[...] Cette conception du culte royal et, de fait, de la titulature, est résultante et reflet avant tout, d'un règne. III - Une titulature reflet d'un règne Le roi hellénistique a semble-t-il hérité de l'image du citoyen soldat des polis grecques, il vient notamment s'imposer face à la figure des tyrans qui se caractérisent dans l'esprit des antiques par le recours à une force étrangère composée de mercenaires étrangers qui ne font donc pas participer ses concitoyens, tandis que le roi base quant à lui ses forces sur l'enrôlement de ses sujets et construit alors une implication commune, une sorte de res publica monarchique en quelque sorte. [...]
[...] La dynastie s'éteint en 64, avec Antiochos XIII Asiaticus, détrôné par Pompée qui réduit la Syrie, dernier reliquat du royaume séleucide, en province romaine. Notre exposé répondra à la question suivante : comment une nouvelle dynastie s'impose et se pérennise par la titulature royale ? Pour aborder une telle problématique, il nous faut questionner le rapport qu'il peut y avoir entre la titulature, l'épithète en lui-même, et la légitimation du pouvoir. Et de ce point de vue, savoir que la légitimation va jusqu'à l'établissement d'un culte royal, un culte d'Etat. [...]
[...] Et il en est de même pour les autres souverains. Ici nous ne possédons pas toute la liste des rois (notamment Séleucos IV, qui précède son frère cadet Antiochos IV) mais nous avons un aperçu général de ce qui pouvait être la forme et l'idée sous-jacente de la titulature. Tenter de légitimer le pouvoir, de le rendre manifeste et de l'appuyer sur des événements conjoncturels, c'est là une manière de résumer ce que nous pouvons entendre par la question de la titulature. [...]
[...] Il faut voir par comparaison, le même procédé utilisé chez la dynastie Lagides, qui s'ancre quant à elle par les Ptolemée. A ce titre, il faut noter que lorsque Séleucos III Sôter doit accéder au pouvoir, il se prénomme alors Alexandre, mais pour justifier de son affiliation royale, il prend le nom de son père pour trôner. Pourtant, nous voyons ailleurs des références au père fondateur de la civilisation hellénistique, Alexandre le Grand qui avait conquis les terres que se disputent alors les grands monarques hellénistiques. [...]
[...] Le roi doit imposer et manifester sa personne et ses qualités. En d'autres termes, il s'agissait aussi de légitimer ses actions présentes en s'appuyant sur une affiliation (mythique ou réelle) et l'utiliser dans son titre personnel. Se légitimer par le passé pour assurer la transmission, l'avenir de la dynastie. Bibliographie Bertrand L'Hellénisme 323-31 av. J.-C. Rois, cités et peuples, Armand Colin, Paris Bikerman Institutions des Séleucides, Geuthner, Paris Bouché-Leclercq Histoire des Séleucides, Ernest Leroux, Paris, 1914. [...]
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