La guerre du Péloponnèse fut le conflit opposant Athènes et ses alliés à Sparte, puissance oligarchique et conservatrice, dirigeant la ligue du Péloponnèse, de 431 à 404 avant J-C. Cet événement marquant de l'époque classique nous est parvenu par les écrits de Thucydide, homme politique et historien athénien né vers 460 et mort en 400 notamment dans L'Histoire de la guerre du Péloponnèse, dont le texte présent est extrait.
Ici, Thucydide rapporte un des événements les plus importants du début de ce conflit, l'épidémie qui frappa Athènes en 430, un an après le début de la guerre, en apportant une description minutieuse de l'horreur vécue par les Athéniens (...)
[...] On peut donc légitimement se demander comment se traduit cette épidémie mais également quelle est son importance au sein de la guerre du Péloponnèse qui vient juste d'éclater. Afin d'y répondre, nous verrons que le contexte était propice aux épidémies, puis le fait que la peste soit extrêmement destructrice et enfin ses conséquences sur la guerre. Un contexte propice La tactique de Périclès En 431 avant J-C débute la guerre du Péloponnèse avec, à la tête d'Athènes et de ses alliés (l'ancienne ligue de Délos), le stratège Périclès. [...]
[...] III) Les conséquences de cette épidémie Un facteur décisif de la guerre Thucydide présente cette épidémie de peste comme un des deux drames marquants de la situation d'Athènes à cette époque, avec d'une part l'épidémie et d'autre part l'Attique pillée par les Lacédémoniens. Une des principales conséquences de la peste est la chute du moral parmi les Athéniens et donc un désir de paix croissant apparaît au sein de cette population, en même temps qu'une certaine hostilité envers Périclès, jugé coupable des ravages de l'épidémie par sa stratégie ainsi que par sa volonté de poursuivre la guerre. [...]
[...] Thucydide montre bien que la population fait preuve de fatalisme face devant cette catastrophe : pour finir, ils y renoncèrent, s'abandonnant au mal lignes 17 et 18. Un fatalisme expliqué par le caractère invincible de la peste (ou typhus) que ni les médecins (ligne ni les supplications dans les sanctuaires ou le recours aux oracles (lignes 15 et 16) ne peuvent en arriver à bout . Thucydide utilise des images fortes tout au long de l'extrait avec l'entassement des cadavres partout dans Athènes, pleins de cadavres ligne 28, montrant la situation chaotique régnant dans la cité : le fléau sévissait en plein désordre [ ] ligne 24 ; il y en avait qui se roulaient par terre, à demi morts, sur les chemins et vers toutes les fontaines, mus par le désir de l'eau lignes 25 à 27. [...]
[...] L'entassement humain connu à Athènes est sans doute une des raisons qui rendent cette épidémie aussi meurtrière. On peut donc voir qu'au début de l'été 430, la cité est surpeuplée ; les réfugiés s'entassent dans des abris le plus souvent insalubres ; ce sont donc des conditions d'hygiène déplorable et de manque de denrées qui permettent à la peste de se développer d'une manière aussi fulgurante. II) Une épidémie destructrice Le ravage d'Athènes Le bilan humain de cette épidémie est catastrophique pour Athènes, avec environ un quart voire un tiers de victimes pour sa population. [...]
[...] En effet, face à la mort qui frappe partout et au hasard, les Athéniens se laissent aller à des pratiques indignes et parfois même à des sacrilèges. Ceux-ci abandonnent les coutumes traditionnelles de funérailles et de sépulture, en raison du très grand nombre de cadavres : chacun ensevelissait comme il pouvait ; et beaucoup eurent recours à des modes de funérailles scandaleux, car ils manquaient du nécessaire, tant ils avaient déjà eu de morts autour d'eux lignes 32 à 35. [...]
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