Issu d'une famille équestre, Pompée (106-48 av JC) a toujours mené une carrière en dehors des cadres normaux imposés par le cursus honorum. A peine agé de 25 ans, il est chargé par Sylla d'éliminer les derniers marianistes en Sicile et en Afrique alors qu'il n'a jamais exercé de magistrature. Dès lors, il entame une prodigieuse carrière militaire dont les succès lui vaudront d'être surnommé Magnus (Grand) par Sylla lui-même, en comparaison avec Alexandre le Grand.
Il est donc l'homme fort de la république. Mais la concurrence l'oblige à s'allier en un triumvirat avec César et Crassus par accord tacite. Bientôt César part pour une campagne en Gaule et Crassus s'engage en Orient et Pompée se retrouve donc seul à Rome, pourvu d'une notoriété immense, renforcée par le poids de trois triomphes.
C'est justement à l'issue de son troisième triomphe, le 29 septembre 61, consacrant sa victoire sur les pirates et sur l'Orient, que la vaste propagande à son sujet largement alimentée par Cicéron, et visant depuis déjà plusieurs années à le présenter en tant que pacificateur de l'Oekumenum, c'est à dire le monde connu, voire en tant que héros, voit son couronnement par la mise en ébauche d'un projet de construction d'un théâtre offert au peuple par Pompée. Le terme théâtre est néanmoins assez restrictif puisqu'ils s'agit en fait d'un vaste complexe architectural: un quadriportique et une curie prolongent le théâtre, lui même surmonté d'un temple dédié à la déesse Vénus Victrix, se dressant sur la partie occidentale du Champ de Mars. Mais nous verrons par ailleurs que l'intérêt de la construction se situe plus dans le message idéologique et symbolique qu'elle va transmettre que dans la construction d'un théâtre à proprement parler.
Depuis le 17e siècle, de nombreux travaux archéologiques ont tenté de nous restituer l'apparence et la signification idéologique de ce monument aujourd'hui disparu. Les connaissances sont parfois lacunaires et en perpétuelle évolution, validées ou contredites par les nombreux textes antiques sur le sujet, comme ceux de Plutarque, Cicéron, Dion Cassius, ou encore l'architecte Vitruve.
Toutes ces recherches et excavations ont néanmoins permis de visualiser dans l'ensemble le complexe, et de nous faire une idée sur son contenant idéologique d'une part d'après le contexte dans lequel il a été édifié et les origines de son architecture, et d'autre part grâce à l'interprétation de sa décoration.
[...] Il fait donner à ses frais des représentations théâtrales dans tous les quartiers et entame rapidement un projet de restructuration du forum et du Capitole. Le Sénat lui décerne sur ce dernier une statue en bronze doré de lui sur le char triomphateur qui semble survoler une allégorie de la terre habitée, et la dédicace le qualifie de demi-dieu. César a donc rapidement entrepris de contrebalancer la popularité de son rival Pompée, d'autant plus que ses expéditions militaires le contraignent à s'éloigner de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps. [...]
[...] Dès lors, il entame une prodigieuse carrière militaire dont les succès lui vaudront d'être surnommé Magnus (Grand) par Sylla lui-même, en comparaison avec Alexandre le Grand. Il est donc l'homme fort de la république. Mais la concurrence l'oblige à s'allier en un triumvirat avec César et Crassus par accord tacite. Bientôt César part pour une campagne en Gaule et Crassus s'engage en Orient et Pompée se retrouve donc seul à Rome, pourvu d'une notoriété immense, renforcée par le poids de trois triomphes. [...]
[...] Il montre ainsi non seulement son aptitude à gouverner le peuple romain, mais aussi sa supériorité sur ses adversaires politiques. De nombreux travaux de recherche se poursuivent autour du théâtre de Pompée et il reste encore beaucoup à faire, en particulier en ce qui concerne le recensement et l'interprétation de son décor. [...]
[...] Des enfers à l'Olympe: l'héroïsation de Pompée le Grand La décoration du quadriportique est symboliquement très riche elle aussi. Outre les nombreuses oeuvres d'art ramenées par Pompée de ses multiples campagnes qui ornent les exèdres, l'ambulatio pompeiana est peuplé de trois séries de statues, sculptées spécialement pour le décor pompéien par Atticus, d'après Ciceron. Les hétaïres sont des courtisanes célèbres, et on compte parmi elles, Phryne, Laïs, Pannychis Des poétesses, dont Sappho, Corinne, Telesilla, Melanippe, Praxilla, Myra, Anite. Des femmes à la fécondité extraordinaire comme Pasiphaé, Euthychis, Evanthe, Besantis . [...]
[...] Ces trois catégories de statues peuvent être associées à des divinités bien spécifiques dans ce cadre du décor pompéien. Les hétaïres symbolisent Vénus, la divinité principale, tandis que les poétesses se rattachent à Minerve, déesse des arts et de la science, et les femmes à la fécondité exceptionnelle à Junon, déesse du mariage et de la fécondité. Vénus se retrouve donc opposée à Minerve et Junon, ce qui n'est pas sans nous rappeler le mythe troyen du jugement de Pâris, au terme duquel Vénus fut victorieuse des deux autres. [...]
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