Dioclétien empereur, d'origine illyrienne, tenta (et réussit) une réorganisation d'envergure qui sauva (temporairement) l'Empire romain. Son système de gouvernement à quatre (que nous avons nommé "la tétrarchie") reposait sur le constat, imposé par le bon sens, qu'il était impossible à un homme seul, quelles que soient ses qualités, sa disponibilité et son sens de l'État, de gouverner et, surtout, défendre un territoire aussi immense que l'Empire romain.
Mais il ne faudrait surtout pas croire que Dioclétien avait fait ce constat et mis au point sa solution dès son accession au trône : tout au contraire, c'est empiriquement que le système -que lui-même ne nomma jamais, ni tétrarchie, ni autrement se mit en place, répondant, de la sorte, aux problèmes au fur et à mesure qu'ils se posaient.
[...] Dioclétien empereur, d'origine illyrienne, tenta (et réussit) une réorganisation d'envergure qui sauva (temporairement) l'Empire romain. Son système de gouvernement à quatre (que nous avons nommé "la tétrarchie reposait sur le constat, imposé par le bon sens, qu'il était impossible à un homme seul, quelles que soient ses qualités, sa disponibilité et son sens de l'État, de gouverner et, surtout, défendre un territoire aussi immense que l'Empire romain. Mais il ne faudrait surtout pas croire que Dioclétien avait fait ce constat et mis au point sa solution dès son accession au trône : tout au contraire, c'est empiriquement que le système -que lui-même ne nomma jamais, ni tétrarchie, ni autrement se mit en place, répondant, de la sorte, aux problèmes au fur et à mesure qu'ils se posaient. [...]
[...] Notons, enfin, que la tétrarchie était aussi un moyen de résoudre l'épineux problème de la succession impériale. Les Césars, adoptés par leurs Augustes respectifs en qualité de fils, leur devant respect et soumission), avaient vocation à leur succéder après quoi ils devaient, à leur tour, se choisir des Césars et les adopter. Ainsi, le trône impérial ne serait jamais plus vacant, la place suprême dans l'État ne serait plus jamais mise à l'encan, ni le sénat ni, surtout, l'armée n'auraient plus leur mot à dire : il existait des héritiers nécessaires, fils de leurs prédécesseurs, mais adoptifs, ce qui permettait à l'empereur en place de choisir celui qui lui paraissait le plus digne et le plus apte à lui succéder, sans être tenu par l'hérédité qui, dans le passé, avait donné de si pitoyables résultats. [...]
[...] La tétrarchie est donc en place à compter de cette date. Si les deux Augustes sont absolument égaux, alors les deux parties de l'Empire sont bel et bien séparées et destinées à vivre chacune leur destin sous la houlette de chefs différents. Au contraire, si l'un des Augustes, Dioclétien en l'espèce, conserve une prééminence sur son collègue, l'Empire reste uni. Le système a été mis en place progressivement par Dioclétien, à sa seule initiative et c'est lui seul qui a choisi son collègue et ses collaborateurs sans solliciter l'avis du Sénat ni même (fait plus surprenant dans le contexte de l'époque) de l'armée. [...]
[...] Mais si Jupiter est bien le dieu principal, Hercule n'est qu'un héros : la hiérarchie divine se décalque sur la hiérarchie impériale et, encore une fois, en faveur de Dioclétien. Quant aux Césars, ils subissent les conséquences de cette hiérarchisation des Augustes. Adoptés par les Augustes, ils entrent dans la maison divine de ceux-ci : Galère est Jovius tandis que Constance n'est qu'Herculius. Dans ces conditions, on peut affirmer que le principe de l'unité de l'Empire n'est pas battu en brèche par la tétrarchie contrairement à ce qu'un examen trop sommaire de l'institution pourrait faire croire. La tétrarchie est donc d'intérêt essentiellement militaire. [...]
[...] La tétrarchie était-elle une bonne solution au problème de la gouvernance de l'empire romain ? Intro À partir de l'an 235, on entre dans la période qu'il est convenu de nommer "Bas-Empire " L'année 235 n'est marquée par aucun autre évènement essentiel que la mort tragique de Sévère Alexandre et les difficultés éprouvées pour lui trouver un successeur n'avaient, somme toute, rien de bien nouveau ni de bien exceptionnel Ce qui marque la rupture, c'est la durée de la crise politique (près d'un demi-siècle) et la conjonction de périls divers, notamment extérieurs. [...]
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