« J'ai reçu une Rome de brique, mais je l'ai laissé de marbre », Suétone citant Auguste avant sa mort. Nous sommes en présence de deux textes narratifs. Le premier est celui de Suétone, auteur latin né vers 69 et mort en 126 de notre ère, et extrait de La vie des Douze César. Quant au second, il fût écrit par Dion Cassius, auteur grec né en 155 et mort en 235, et extrait de son Histoire Romaine. Ces deux extraits décrivent le testament d'Auguste, que l'on peut définir comme étant un acte juridique par lequel une personne déclare ses dernières volontés et dispose de ses biens pour le temps qui suivra sa mort. Ici, Auguste y ajoute des dispositions funéraires, un bilan de son règne et l'état de son Empire avant sa mort contenus dans trois ou quatre rouleaux. Nous sommes confrontés à deux sources de seconde main, puisque Suétone et Dion Cassius décrivent le testament. Auguste, né en 63 av. J.-C. et mort en 14 apr. J.-C, est considéré comme le premier empereur romain. Il nait Octave, puis devient Octavien, il est le petit neveu de César et héritier. Associé à Antoine et Lépide dans un triumvirat à partir de 43, il garde pour sa part l'Italie et l'Occident et vainc l'armée républicaine à la bataille de Philippe en 42. Seul maître du pouvoir après la victoire d'Actium sur Antoine en 31, il reçoit le titre d'Auguste en 27 et les pouvoirs répartis jusqu'alors entre les diverses magistratures. Il organise une société fondée sur le retour aux traditions antiques et administrée par un corps de fonctionnaires recrutés dans les couches supérieures de la société. Il réorganise les provinces partagées en provinces sénatoriales et impériales. Il achève la conquête de l'Espagne et porte la frontière de l'Empire sur le Danube. Auguste désigne un premier successeur son neveu Marcellus, puis Agrippa, puis Tibère et à sa mort est honoré comme un dieu. Le premier texte de Suétone commence par les modalités d'écriture du testament (lignes 1 à 8), puis énonce les héritiers d'Auguste (lignes 8 à 13), les legs et les légataires (lignes 14 à 27), les dispositions funéraires pour sa fille et sa petite fille (lignes 28 à 30), enfin il énumère le contenu des trois rouleaux (lignes 30 à 38). L'extrait de Dion Cassius raconte la mort d'Auguste (lignes 1 à 8), fait un bilan numérique de sa vie (lignes 8 à 13), établie les legs et légataires (lignes 13 à 26), les conditions pour les légataires mineurs (lignes 26 à 33), les legs et les dispositions funéraire pour sa fille (ligne 33 à 36), énumère les contenus des deux premiers rouleaux aux dispositions funéraires (lignes 38 à 41), le contenu de deux derniers rouleaux qui sont des bilans et des conseils pour Tibère (lignes 41 à 61), enfin Dion Cassius décrit des funérailles d'Auguste qui apparaissent comme un éloge à Rome et son Empire (lignes 62 à 81).
[...] Dion Cassius, Histoire romaine, LVI ; 32-34. « J'ai reçu une Rome de brique, mais je l'ai laissé de marbre », Suétone citant Auguste avant sa mort. Nous sommes en présence de deux textes narratifs. Le premier est celui de Suétone, auteur latin né vers 69 et mort en 126 de notre ère, et extrait de La vie des Douze César. Quant au second, il fût écrit par Dion Cassius, auteur grec né en 155 et mort en 235, et extrait de son Histoire Romaine. [...]
[...] On le voit nettement chez Suétone : « mentionnant combien il y avait de soldats sous les drapeaux sur l'ensemble du territoire » ligne 35. - L'état des finances, Suétone mentionne l'argent en caisse au Trésor et dans les divers fisci. Dion confirme en parlant des « revenus et des dépenses publiques », ainsi Auguste avait laissé un rapport comptable des revenus et des dépenses de son Empire pour Tibère. Ce Brevarium complétait alors le Res Gestae c'est à dire le second rouleau qui résumé l'œuvre accomplie du défunt empereur. [...]
[...] Le testament fut rédigé en partie par Auguste aidé de ces affranchis Polybe et Hilarion. Une fois achevé, les deux cahiers et les trois rouleaux, furent scellés dans le temple des Vestales, considéré comme inviolable. Les Vestales étaient chargées de la garde de certains objets sacrés. De plus, César avait mis son testament dans le temple des Vestales avant sa mort. Selon Suétone et Dion Cassius, on peut déduire que le testament en lui même était écrit sur « les deux cahiers » ligne 3. [...]
[...] Le fait d'évoquer la République montre aussi la propagande du prince qui a changé le régime en profondeur mais lui a laissé, pour ne pas troubler le peuple romain, l'aspect et les institutions de la République. Il insiste sur le fait de limiter les affranchissements pour conserver le prestige de la population romaine ainsi que limiter l'accord du droit de cité pour conserver le fossé entre les citoyens romains et le peuple non romain. Les hommages rendus à Auguste. Le texte de Dion Cassius évoque aussi le déroulement des hommages rendus à Auguste. [...]
[...] Le testament fut lu par Polybe un affranchi. Ceci est vu par Pierre Cosme comme révélateur du rôle croissant joué par les affranchis impériaux dans la gestion des affaires de l'Empire. Suétone va lui aussi dans ce sens, puisqu'il explique qu' « Auguste ajouté également les noms de ses affranchis et de ses esclaves, auxquels on pouvait réclamer des comptes » ligne 38 à 40. Ces choix montrent l'importance des affranchis et des esclaves dans l'appareil monarchiques mis en place par Auguste. [...]
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