Signifiant littéralement l'action de se dresser, ce mot désigne en fait la guerre civile, phénomène qui a beaucoup marqué l'histoire antique grecque au même titre que la polemos, c'est-à-dire la guerre. Dans notre période qui correspond à l'époque classique, la Grèce des cités est traversée par des guerres fréquentes dont les principales sont les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse. Ce contexte de guerres permanentes ne peut donc que faire augmenter les tensions dans la cité augmentées parfois par les défaites ou les privations dues à la guerre et parfois aux sièges.
De plus, notre période est le moment d'expérimentations politiques nouvelles. Je veux bien sûr parler de la démocratie qui s'installe peu à peu ce qui ne va pas sans opposition. Bref tout le contexte en lui-même est favorable en permanence aux luttes internes.
Au niveau des sources d'ailleurs celles-ci sont nombreuses. Au niveau du récit historique, Thucydide, dans son histoire de la guerre du Péloponnèse, nous décrit par exemple la grande stasis d'Athènes en 411. La crise de 404 est quant à elle décrite par Xénophon qui s'avère aussi une bonne source.
[...] C'est pourquoi on peut se demander comment la stasis, phénomène courant du monde grec, a-t-elle tant marqué les esprits. Pour cela nous étudierons dans un premier temps les causes profondes de la guerre civile en Grèce Ensuite nous nous pencherons sur le fait qu'elle est un phénomène endémique et variable en intensité Enfin nous nous attacherons à étudier la marque qu'a laissée la stasis Aux origines de la stasis Les divisions sociales De tout temps, les luttes internes ont eu pour arrière-plan une lutte sociale du fait d'inégalités criantes entre catégories de population. [...]
[...] Eschyle la compare à la peste et Lysias, victime lui même de la stasis d'Athènes la nommait cause de tous les maux. C'est dans cette optique là que les philosophes ont tout fait pour valoriser la concorde. Le philosophe Démocrite par exemple montra que la discorde est néfaste car pour le vainqueur comme pour le vaincu la ruine est la même Ainsi la concorde fut divinisée et des autels lui furent construits dont le plus célèbre est celui situé à Olympie. [...]
[...] Comment la stasis, phénomène courant du monde grec, a-t-elle tant marqué les esprits ? Plan Aux origines de la stasis Les divisions sociales Le problème des factions II) Des conflits endémiques et variables L'époque classique, un age non épargné Athènes en 411 et 404, les profondes divisions Corcyre en 427, le summum de la violence III) La stasis, un phénomène marquant La redéfinition de l'espace urbain Les difficiles réconciliations La vision des auteurs grecs Bibliographie - Marie-Françoise BASLEZ, Histoire politique du monde grec antique, Nathan Université, Tours - Anne JACQUEMIN, La Grèce classique 510-336 av J.C, Ellipses, Paris -C. [...]
[...] On assiste en effet à des assassinats en plein conseil, des incendies de maison, des massacres d'opposants sans armes ainsi que le viol de sanctuaires sacrés On assiste ainsi ici à un des exemples de stasis les plus violents, là encore attisé par les clans et les différences sociales. Après avoir décrit les rouages des grandes stasis, élément apparaissant comme indispensable on peut s'attacher à décrire les conséquences que chacune de ces luttes entraîne. III) La stasis, un phénomène marquant La redéfinition de l'espace urbain Une des premières conséquences immédiates de la stasis est en effet la redéfinition de l'espace urbain. Dans la société grecque, la perception de l'espace civique était importante pour la cité. Or la stasis avait plusieurs conséquences sur cet espace. [...]
[...] Chacun tient ainsi position et surveille l'autre. Le problème est que lorsque les conflits sont terminés les espaces de chacun des partis ont tendance à rester dans l'imaginaire attaché à ce parti Les difficiles réconciliations Rien n'est en effet plus difficile à rétablir que le consensus au sein de la cité. Plus les conflits sont longs et surtout violents plus les blessures causées par la stasis sont difficiles à cicatriser. Thucydide là encore dans l'exemple de Corcyre, montre que l'immense violence de la lutte a laissé la place à des années de dur travail de réconciliation faites par les autorités. [...]
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