Serment des fondateurs, fondation de la colonie de Cyrène, colonisation grecque, cité de Cyrène, Théréens
Le texte que je vais vous présenter est le « Serment des fondateurs » qui est un texte épigraphique (gravé dans la pierre en l'occurrence), traduit par J-M Bertrand dans « Les inscriptions historiques grecques ». L'auteur n'est pas connu, mais le texte parle au nom de la cité. Ce serment est gravé au IVe siècle av J.C lors de l'époque classique de la Grèce, mais il reprend un serment oral supposé être fait lors de la fondation de la cité de Cyrène vers -621 durant l'époque archaïque par les Théréens (Théra étant l'actuelle Santorin, colonie originaire de Sparte). Le monde grec est alors en pleine expansion, les Grecs égéens partent de leur cité mère pour fonder des villes près des côtes dans toute la Méditerranée ; elle se compose de trois phases avec la colonisation de la Sicile et du détroit de Messine dans un premier temps (Syracuse) puis le nord de la mer Égée et de la Mer noire (Byzance) et enfin l'Afrique et la Méditerranée occidentale (Massalia, Cyrène). Le texte se compose de deux parties distinctes avec tout d'abord une partie plus récente où il y a une réaffirmation des principes fondateurs de la cité et le serment en lui même qui pose un problème d'authenticité (il n'est pas présent dans les autres sources de l'époque) ; il mentionne cependant des faits vérifiables que l'on peut recouper avec les textes d'Hérodote (historien grec, livre IV des Histoires) et de Pindare (poète, IXe Pythique).
[...] Le caractère religieux et contraignant La fondation de la ville de Cyrène s'effectue par des colons qui sont désignés par tirage au sort suivant un catalogue des hommes en âge de partir l.20. Chaque foyer théréen doit céder un fils adulte (l.19 à raison d'un fils pour chacune Une telle mesure s'explique par la nécessité de mettre fin à la surpopulation de Théra. Chaque famille doit faire ce sacrifice pour le bien de la communauté, ne pas partir c'est commettre un affront vis à vis des autres familles (c'est une société où le groupe est privilégié par rapport à l'individu). [...]
[...] Le texte se compose de deux parties distinctes avec tout d'abord une partie plus récente où il y a une réaffirmation des principes fondateurs de la cité et le serment en lui même qui pose un problème d'authenticité (il n'est pas présent dans les autres sources de l'époque) ; il mentionne cependant des faits vérifiables que l'on peut recouper avec les textes d'Hérodote (historien grec, livre IV des Histoires) et de Pindare (poète, IXe Pythique). Pourquoi ce serment est-il si important pour la cité de Cyrène fondée pendant la colonisation grecque ? [...]
[...] Un serment oral les lient. L'expedition s'appuie sur la religion par l'oracle de Delphes qui exhorte les Théréens à partir, et par la reconnaissance d'Apollon (l.8 Apollon Conducteur comme archégète apportant une protection et une caution divine à la fondation de cités. La colonisation s'effectue en plusieurs étapes: d'abord par le débarquement sur l'île déserte de Platéa proche des côtes africaines; puis la colonisation de l'Aziris pendant six ans; et enfin avec les indications fournies par les ingènes il y a la découverte en Lybie d'une zone où le ciel est percé c'est à dire où il pleut en abondance et les colons s'y installent vers 630. [...]
[...] La cité est donc dans une réaffirmation des principes originaux de la colonisation comme l'égalité de partage des terres. L'aspect essentiel de cette réaffirmation des droits accordés par le passé est la citoyenneté. La notion de citoyenneté L'utilisation du serment est surtout dans une optique de réaffirmation de l'isopolitie, c'est à dire l'égalité des droits politiques (l.9-10 les Théréens continuent de jouir à Cyrène d'une égale citoyenneté et qu'ils y possèdent les mêmes droits Le droit énoncé dans le texte est le droit de cité (l.4) qui définit divers droits civiques comme le droit de vote essentiel pour établir une démocratie. [...]
[...] C'est une prévision prudente car il arrive souvent des conflits avec les indigènes lors de la colonisation grecque. Cela a pour but d'encourager à la colonisation car au final ils n'ont rien à perdre à partir, s'ils réussissent ils obtiennent une terre et la citoyenneté de Cyrène et s'ils échouent ils obtiennent la citoyenneté à Théra et retrouvent leurs biens. Nous avons vu dans la première partie que la cité de Cyrène est une colonie destinée à l'agriculture qui s'est fondée à la fois par la contrainte mais également par l'incitation à travers des avantages octroyés aux colons. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture