Le VIII e et le VII e siècle av. J.-C. correspondent à une période de transformation radicale de la pensée grecque. La vision mytho-poétique du monde, caractéristique des cultures préhelléniques et qui domine encore dans les poèmes homériques, cède alors la place à des conceptions plus rationnelles. De nombreux changements interviennent dans la vision que les Grecs ont d'eux-mêmes et de l'univers qui les entoure; l'expression la plus manifeste de cette évolution des esprits est l'apparition, au VIe siècle, de la pensée rationnelle et de la philosophie. Le développement de la science grecque est inséparable de celui de la philosophie. Comme elle, les sciences cherchent à répondre aux questions fondamentales de compréhension du monde : aux VIIe et VIe siècles av. J.-C. il est impossible de distinguer les scientifiques, les premiers physiciens tous originaires d'Ionie, des philosophes. C'est vers le Ve siècle av. J.-C. que sont apparus les traits caractéristiques du savoir scientifique : une exigence nouvelle et générale de justification. De façon systématique se manifeste en particulier la tentative d'expliquer un ensemble de phénomènes à l'aide d'un petit nombre de principes. Le mot grec logos condense cette exigence de rationalité bien qu'il soit difficile d'en restituer le sens par un seul mot français : discours, rapport, ordre, raison en sont quelques traductions possibles. C'est lui que l'on retrouve en suffixe du nom de nombreuses sciences : géologie, psychologie, zoologie, biologie… Il est difficile d'expliquer ce changement radical, que l'on qualifie parfois de «miracle grec». L'hégémonie athénienne du Ve siècle et le besoin de stabilité politique sont à mettre en lien avec ce remplacement des explications faisant intervenir les puissances divines par le raisonnement abstrait. La science grecque naît avec la cité, c'est-à-dire avec un type nouveau de gouvernement où le débat occupe une place prépondérante dans la conduite des affaires publiques : le débat tient une place essentielle dans les débuts de la science grecque. Ces nouveaux modes d'explication explorent trois grands champs de connaissances différents : l'astronomie et les mathématiques, la médecine, les techniques et l'artisanat.
[...] Malgré tout, le travail y est très pénible, en raison de la profondeur des galeries (parfois plus de 100 mètres). Le mineur, armé d'un pic et d'un marteau en fer, travaille courbé en deux pour extraire le plomb argentifère (qui provoque le saturnisme chez les esclaves). Le Laurion héberge une très importante population servile. L'apport des Grecs en matière scientifique est donc primordial dans tous les domaines. Ils ont jeté les bases de la science moderne en développant une manière rationnelle de penser en se dégagent des schémas religieux d'explication du monde et de la nature. [...]
[...] La chirurgie osseuse (pour soigner les athlètes) et la gynécologie sont des domaines particulièrement développés (la femme assurant la reproduction de l'espèce). La profession n'était d'ailleurs pas fermée aux femmes qui occupaient cependant essentiellement les domaines de la gynécologie et de la pédiatrie. En outre, la grande majorité des sages- femmes n'étaient pas médecins : il s'agissait souvent de femmes âgées, ayant elles-mêmes enfanté plusieurs fois. La pharmacie ne constituait pas une discipline à part et avait développé une puissante pharmacopée composée de nombreux médicaments, les pharmaka (mot qui signifie à la fois "remède" et "poison"). [...]
[...] C'est à Cos en effet que s'est développée la plus importante école de médecine de l'Antiquité à laquelle reste attaché le nom d'Hippocrate. Son père était prêtre d'Asclépios et il voyage beaucoup : dans l'Athènes de Périclès et même en Egypte. Très rapidement il existe des écoles rivales : à Cos (qui recourait surtout aux régimes alimentaires) s'oppose Cnide (qui voyait dans les médicaments la thérapeutique principale). Le corpus hippocratique distingue la progonis, c'est-à-dire l'examen du malade et l'interrogatoire de celui-ci en vue de reconstituer le développement de la maladie et les symptômes apparents. [...]
[...] _Platon définit les quatre corps simples dont est composée toutes substance naturelle et identifie chacun de ces corps simples à l'un des solides réguliers : le feu au tétraèdre, l'air à l'octaèdre, la terre au cube, l'eau à l'icosaèdre réduisant ainsi les combinaisons de ces corps simples à des formules mathématiques : D'une médecine magico-religieuse à une médecine scientifique 2.1 Le sanctuaire d'Asclépios à Epidaure Les sanctuaires, comme le fameux Asclépiéion (temple d'Asclépios) d'Epidaure, conservent tout au long de l'histoire de la Grèce un rôle de premier plan. Les nombreuses inscriptions trouvées sur place nous racontent leur fonctionnement : purification, offrandes, sacrifices, mais aussi " incubation " dans un abaton ("lieu sacré"), errance dans l'enceinte sacrée, puis le malade, dans son sommeil, est investi par le dieu et guéri. Le sanctuaire d'Epidaure fonctionna du 6 e siècle avant J.-C. au 5 e siècle après J.-C., lorsque Théodose II l'interdit. [...]
[...] _Thalès de Milet (première moitié du 6 e siècle avant J.-C.), philosophe "physicien", fait de l'eau le principe fondamental. Il aurait été le premier à comprendre les éclipses du soleil, le diamètre du cercle, les angles égaux du triangle isocèle ainsi que l'égalité des angles opposés par le sommet. Ces travaux lui ont permis d'élaborer son théorème sur la proportionnalité. Considéré comme un des Sept Sages de la Grèce, il n'hésitait pas à intervenir dans les affaires de la cité. C'est aussi à Milet qu'Hippodamos développera son plan urbain orthogonal. [...]
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