Le cadavre était enveloppé dans un linceul, puis il reposait directement sur la pierre du sarcophage ou bien dans une bière en plomb. Le sarcophage comme un hypogée ou autre restaient quelquefois exposés aux regards des passants en bordure de routes, et fixé sur un haut piédestal. Le plus souvent il était déposé dans une tombe ou une chambre funéraire isolée soit dans des catacombes où les cuves étaient disposées le long des parois ou encastrées dans la maçonnerie. Ici les sarcophages étaient destinés à un couple dont les squelettes ont été retrouvés à l'intérieur des cuves. Les sarcophages ont été retrouvés dans un champ, pendant des labours et les seules traces qui nous reste de cette découverte, ne parle pas de tombe, d'hypogée ou d'une quelconque installation pour les sarcophages.
[...] Le terme lagobolon est composé de deux mots grecs, lagos, le lièvre, et ballo, je jette. Il désigne un bâton utilisé pour la chasse au lièvre. Ensuite apparaît le dieu Pan avec lui aussi un lagobolon, en dessous de sa jambe droite une tête de bouc ou de chèvre. Vers la fin du quadretti nous avons deux personnages un satyre jouant de la flute de pan puis une ménade tenant un tambourine, cette scène semble être figuré la préparation d'un sacrifice au dieu Dionysos, le sacrifice sanglant, la thusia dédiée à Dionysos à qui on offre un bouc. [...]
[...] D'ailleurs, notre paire de sarcophages n'a pas été réalisée par la même main, leurs styles sont quelque peu différents. De plus, les visages abbozzati permettent d'individualiser et de personnaliser chaque sarcophage par le portrait du défunt. Ils deviennent par ce motif unique sauf quand comme ici les héritiers oublient le soin à apporter à leur mort. En résumé, il est probable que les défunts aient voulu s'assimiler à Ariane et Dionysos pour avoir une vie comme celle des dieux et pour que leur amour survive dans l'au-delà. [...]
[...] C'est sur cette île de Naxos que Dionysos et Ariane se rencontrent. Ariane est endormie et Dionysos arrive dans son char avec sa troupe de ménades et de satyres. Dans le contexte de ce sarcophage, on peut reconnaître les ménades grâce aux tambourins et les satyres grâce aux flûtes. Dionysos tombe amoureux d'Ariane et il lui assure l'immortalité réservée aux dieux. Cette face est sculptée en haut-relief et parfois ronde-bosse. Dionysos est accompagné de tout son cortège : ménades, satyres, des silènes, Pan, etc. [...]
[...] Normalement en son centre est placé une large tabula qui peut prendre une forme rectangulaire ou en queue d'aronde (ansata) avec un titulus (titre) développé. Ici la tabula est carrée ou rectangulaire. Les deux quadretti latéraux peuvent être décorés de scènes mythologiques ou alors peuvent être occupés par l'un des bustes des deux époux défunts. Ce type de couvercle apparaît à l'époque de Sévère Alexandre et donc date environ de 235-240. Ici en fait, le quadretti de gauche représente une scène mythologique. De gauche à droite nous avons Dionysos sur son char, puis un satyre ? Derrière des lions qui tiennent deux objets. [...]
[...] Pour les Romains nobles et riches, d'autres thèmes apparaissent. Leurs traits sont assimilés à des représentations mythologiques ou officielles. A l'époque d'Hadrien, dans le dernier quart du second siècle, apparaît le problème d'affirmation, d'individualisation, on s'inquiète d'imposer au souvenir, a l'intention de la postérité non plus seulement la richesse du décor sculpté, mais son propre visage. A partir de Septime Sévère, les morts prêtent leurs traits à des héros de tragédie puis un peu plus tard prêtent leurs traits aux dieux et déesses comme sur le sarcophage d'Adonis et Vénus, Latran. [...]
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