Il apparaît avant tout nécessaire de définir les termes relatifs à notre étude. La rhétorique désigne l'art de bien parler tandis que l'éloquence, elle, est une notion attachée à la rhétorique et désignant cette capacité à émouvoir par une certaine aisance dans la pratique de la parole. La question de la rupture ou de la continuité pose quelques problèmes. En effet, historiquement, les Romains s'inscrivent dans la continuité des Grecs et on peut donc déjà supposer une éventuelle inspiration grecque dans la forme du discours romain. Le problème soulevé relève donc de l'innovation car en effet, il semble évident que la question pose ici le problème de la nouveauté dans le discours romain et si celle-ci correspond à une continuité ou à une rupture avec la rhétorique grecque.
Depuis les Grecs, l'éloquence et son ambivalence occupent une grande place dans la société. On sait que le « Logos » était divinisé par les Grecs et que sa pratique était un aspect essentiel de l'éducation des jeunes gens. La continuité la plus évidente entre la rhétorique grecque et l'éloquence romaine est sans doute le caractère public du discours ainsi que le privilège accordé à la beauté du langage. Un autre aspect qui semble important de souligner est la polémique mise en scène par Platon dans le Gorgias, dialogue illustrant deux conceptions antagonistes du « Logos ». Ce dialogue nous renseigne sur la tension constante entre discours et raison, le discours pouvant être indépendant des prétentions de la raison. Ainsi, les sophistes apparaissent comme d'habiles orateurs maniant le discours pour lui-même et se vantant de pouvoir faire adhérer à leurs idées le public qui les entend. Et cette ambivalence du Logos grec est toujours d'actualité, à l'époque où Cicéron rédige le De Inventione, discours dans lequel l'auteur met en évidence les dangers rendus possible par la maîtrise du discours (...)
[...] Il semblerait alors intéressant de s'attarder à la manière dont les Romains conçoivent le langage pour mieux comprendre le caractère de l'éloquence romaine. Le premier fait important est cette différence de contexte car d'un point de vue rhétorique, la civilisation grecque précède la civilisation romaine et cette dernière s'est largement inspirée des caractéristiques établies par la première : la beauté du langage, ainsi que cette manière de capter l'attention du public et de lui présenter une situation de manière à le convaincre par son argumentation vers le but que l'orateur s'est fixé. [...]
[...] La continuité la plus évidente entre la rhétorique grecque et l'éloquence romaine est sans doute le caractère public du discours ainsi que le privilège accordé à la beauté du langage. Un autre aspect qui semble important de souligner est la polémique mise en scène par Platon dans le Gorgias, dialogue illustrant deux conceptions antagonistes du Logos Ce dialogue nous renseigne sur la tension constante entre discours et raison, le discours pouvant être indépendant des prétentions de la raison. Ainsi, les sophistes apparaissent comme d'habiles orateurs maniant le discours pour lui-même et se vantant de pouvoir faire adhérer à leurs idées le public qui les entend. [...]
[...] N'y aurait-il donc pas rupture dans la perception du langage par les deux civilisations ? Le langage, certes sacré pour les Romains, semble attaché à une idée de pratique d'efficacité, voir d'effectivité dans le sens où l'éloquence à pour but de toucher et donc, dans la perspective d'un rapport à autrui, ouvre la perspective de son utilité. On le remarque dans l'importance de la culture du droit romain, véhiculée par les écrits d'auteurs comme Cicéron. Peut-on alors parler de véritable continuité ? [...]
[...] La rupture est sans doute là : la rhétorique occupe une place importante au quotidien chez les Grecs, le discours et la parole étant à la fois pratiques et beaux. Les Romains eux, semblent davantage axés sur des domaines juridiques et politiques et c'est sans doute pour cela que l'on retient la notion d'éloquence romaine et de rhétorique grecque : la rhétorique est au cœur de la civilisation grecque, et l'éloquence occupe une place importante dans la civilisation romaine. Il faut comprendre que l'éloquence avait déjà sa place au sein de la rhétorique grecque et que l'éloquence romaine en découlant s'est ainsi distinguée par l'importance considérable que la civilisation romaine lui a donné, axant l'utilisation du langage sur certains domaines inséparables de la notion d'éloquence. [...]
[...] Culture Antique Y-a-t-il rupture ou continuité entre la rhétorique grecque et l'éloquence romaine ? Il apparaît avant tout nécessaire de définir les termes relatifs à notre étude. La rhétorique désigne l'art de bien parler tandis que l'éloquence, elle, est une notion attachée à la rhétorique et désignant cette capacité à émouvoir par une certaine aisance dans la pratique de la parole. La question de la rupture ou de la continuité pose quelques problèmes. En effet, historiquement, les Romains s'inscrivent dans la continuité des Grecs et on peut donc déjà supposer une éventuelle inspiration grecque dans la forme du discours romain. [...]
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