A partir du moment où la république romaine dispose d'un territoire vaste, son organisation va s'en trouver modifiée. Son organisation est toujours celle d'une cité mais, on peut avancer que l'on se rapproche plutôt d'un état territorial. A priori ces deux termes semblent difficilement conciliables. En effet, le fonctionnement d'une cité exige normalement une participation directe des citoyens aux instances de décision ce qui parait incompatible avec l'étendue de l'espace que Rome contrôle. On voit ici la contradiction et le problème principal auquel Rome sera confronté. D'autant plus, que ce vaste territoire est une véritable mosaïque de statuts personnels et collectifs. Nicolet a même écrit : « Rien n'est plus complexe que le problème des statuts juridiques et politiques des communautés italiennes avant la guerre sociale…Jusqu'en 89 en vérité, il y a à peu près autant de cas différents que de collectivités ». Au sein de cette mosaïque de statuts, la citoyenneté romaine détient une place privilégiée, en honneur comme en droit. Cela explique les revendications perpétuelles pour son obtention qui ont empoisonné les relations entre les romains et les Italiens jusqu'à la guerre sociale qui a éteint le problème mais au prix fort. Les textes que nous avons mettent en relief les différents statuts des territoires de Rome en Italie et les problèmes auxquels Rome est confrontée dont à ceux de la citoyenneté.
La question est de savoir comment s'exerce la domination politique de Rome, et comment Rome gère-t-elle ses relations avec l'Italie et fait-elle face aux problèmes.
Dans une 1ère partie nous verrons quels sont ces statuts différents et dans une seconde partie nous étudierons les conséquences de la seconde guerre punique pour voir de quelle manière Rome fait face à ses problèmes.
[...] A la fin du IIIème siècle avant notre ère, la domination romaine s'étendait sur toute l'Italie. La 3ème guerre samnite jusqu'en 290 puis la guerre contre Pyrrhus, suivi de la prise de Tarente en 272, avaient permis la soumission de toute la partie méridionale. Les opérations qui avaient accompagné la 1ère guerre punique de 264 à 241, puis la conquête de la Sardaigne et de la Corse à partir de 237 avaient entraîné celles des îles qui la bordaient. Au nord, l'Etrurie et la Ombrie étaient complètement soumises depuis le début des années 60. [...]
[...] Dans une 1ère partie nous verrons quels sont ces statuts différents et dans une 2nde partie nous étudierons les conséquences de la 2nde guerre punique pour voir de quelle manière Rome fait face à ses problèmes. I. L'organisation de la domination romaine : une mosaïque de statuts Une des caractéristiques du territoire est d'avoir été formé par l'annexion d'une partie des peuples et cité soumis au cours des périodes précédentes. La situation qui, pour les romains, définissait la relation entre une cité qu'ils avaient défaites et eux-mêmes, se déterminait par le rapport dit de dedition in fidem. [...]
[...] Une nouvelle identité apparaissait, celle de participants à l'Empire de Rome mais qui n'avaient aucune possibilité de jouer un rôle dans son gouvernement. La revendication va donc monter et commence à prendre une grande ampleur. Cependant, Rome mis beaucoup de temps à comprendre la nécessité de répondre à cette demande. L'initiateur d'une telle politique fut en 125, le consul M. Fulvius Flaccus. Selon Appien, il fut le premier à pousser les Italiens à souhaiter obtenir la citoyenneté romaine et à sortir de la condition de sujet, pour prendre part au gouvernement de l'Empire Il proposa de leur accorder la citoyenneté romaine et si certains ne la souhaitaient pas de donner à ceux-ci le droit de provocatio qui leur permettait de faire appel au peuple romain de toute sentence capitale d'un magistrat romain. [...]
[...] Il aura fallu 2 siècles, accompagnés de violences pour arriver à une unification et une romanisation. Grâce à ces trois textes, on a vu quels étaient les statuts des différents territoires italiens dominés par Rome, comment les problèmes se forment et quelle est l'attitude de Rome face à cela. Les textes ont bien pointés un problème important dans la relation entre Rome et l'Italie : celui de la citoyenneté. Tout l'intérêt de ces textes est d'avoir souligné ce problème. Plan I. [...]
[...] Rome et l'Italie (Les statuts juridiques dans l'Italie du IIème siècle, Rome et ses alliés) Introduction Nous avons ici 3 documents textes nous renseignant sur les relations entre la République romaine et l'Italie. Tout d'abord, le 1er texte est un extrait des Nuits attiques d'Aulu Gelle, c'est une sorte de recueil de curiosités. La démarche de l'auteur est conservatrice plus que constructive. Le but premier est la constitution de catalogues spécifiques. Il va rechercher, mettre en forme et classer des faits de nature différente. [...]
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