Alors qu'au Ve siècle, le terme de province renvoie à la sphère de compétence et de responsabilité d'un magistrat qui lui est donnée, le terme abandonne bientôt son sens abstrait. En effet, le terme évolue et dans le courant du IIe siècle avant J.-C. il prend un sens territorial à partir de 227 avant J.-C ; une province devient un secteur géographique hors de la péninsule italienne, un secteur administré par un magistrat romain envoyé par Rome. Le sol est considéré comme propriété du peuple romain et à ce titre soumis au tribut. Rome possède déjà au début du IIe siècle plusieurs provinces comme la Sicile, la Sardaigne, la Corse et les deux provinces Citérieure et Ultérieure d'Espagne, puis agrandit son empire de nouvelles provinces vers le milieu du IIe siècle, à savoir celles d'Afrique, de Macédoine et d'Asie Mineure. Rome administre donc des provinces en Occident et en Orient.
La présence romaine dans les provinces entraîne un certain nombre de transformations dans ces sociétés au IIe siècle avant J.-C. En effet, la mise en place de l'administration et de la fiscalité romaines, la présence militaire, la création de colonies et les transferts de populations favorisent la pénétration de la culture et du mode de vie romains. Cependant, tout au long du IIe siècle le processus d'acculturation se heurte non seulement aux résistances et aux révoltes contre l'autorité romaine, mais aussi à d'autres influences culturelles, locales ou extérieures, imprégnées dans les provinces. On peut dès lors s'interroger sur ce qu'il en est de la romanisation des provinces au IIe siècle, et se demander si, à la fin du IIe siècle, le processus de romanisation dans les provinces a échoué, s'il en est à ses prémices ou s'il a déjà parfaitement pénétré les provinces en les intégrant à l'Empire.
Dans quelle mesure la présence des Romains transforme-t-elle les structures administratives, économiques et sociales des provinces et favorise-t-elle le processus de romanisation au IIe siècle avant J.-C. ?
[...] Gracchus sur les revenus de la province d'Asie en 123. En effet, le grand problème est qu'en province manquent les moyens divers de contrôle ou les contre-pouvoirs qui existent à Rome. En ce qui concerne les provinces d'Orient dans la seconde moitié du IIe siècle, un seul magistrat est régulièrement envoyé dans les Balkans, et sa provincia désignée sous le nom de Macédoine. Elle consiste avant tout dans le gouvernement de la Macédoine, c'est-à-dire du territoire des quatre Républiques de 167. [...]
[...] Par ailleurs, les Romains utilisent directement les mines espagnoles en utilisant toutefois de petites structures privées. Il semble bien que le but principal des conquérants ait été l'exploitation des richesses minières : Strabon, utilisant Polybe et Poséidonios, en donne un témoignage éloquent (III, 3 ; II à II) ainsi que Diodore de Sicile 35-30), et Tite-Live recense minutieusement les quantités importantes de métaux précieux versés par les gouverneurs dans le Trésor public de Rome. Tite-Live, conservé pour le premier tiers du IIe siècle, a permis de dresser un bilan largement positif pour Rome, en termes budgétaires, de l'exploitation de la conquête. [...]
[...] Richardson, The Romans in Spain, Oxford C. Hugoniot, Rome en Afrique, de la chute de Carthage aux débuts de la conquête arabe, Paris M. Benabou, La résistance africaine à la romanisation, Paris J.-P. Thuillier, Dictionnaire de l'Antiquité grecque et romaine, Paris, Hachette, 2002. [...]
[...] Ces cités sont peu nombreuses (cinq en Sicile dont Palerme, sept en Afrique dont Utique). En deuxième lieu viennent les cités fédérées, également peu nombreuses. Ces cités ont conclu un foedus avec Rome et jouissent par conséquent de conditions favorables. Elles sont certes soumises à la fiscalité provinciale, mais sous des formes aménagées. Qui plus est, le gouverneur ne peut se mêler de ce qui se passe sur le plan juridictionnel. En dernier lieu, les cités stipendiaires sont les plus nombreuses et les moins favorisées. [...]
[...] Obstacles divers à l'implantation romaine et au processus de romanisation dans les provinces Au IIe siècle avant J.-C., le processus de romanisation dans les provinces est entravé par plusieurs problèmes. Si les uns sont liés à la volonté romaine de ne pas déployer un lourd effectif militaire dans les provinces, les autres renvoient à des obstacles géographiques ou culturels plus difficiles à supprimer. Dans la péninsule ibérique, la présence romaine, face aux civilisations qui y prospèrent sous sa protection, apparaît dans la première moitié du IIe siècle comme fragile par la faiblesse numérique des corps expéditionnaires (ce qui a pu encourager les révoltes). [...]
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