Etude documentaire effectuée dans le cadre d'un TD d'Histoire ancienne en troisième année de Licence d'Histoire. Celui-ci se penche sur les relations entre Romains et Parthes à travers la grande expédition de Trajan contre les Parthes et les monnaies émises à cette occasion, en regard d'un bas relief sassanide.
[...] Elle montre l'empressement à intégrer les prises parthes dans le cadre de l'empire. Le cadre politique : puisque Trajan fait ajouter à sa titulature, qui est jusqu'en 115 : IMP CAES NER TRAIANO OPTIMO AVG GER DAC P M TR P COS VI P P soit 'Imperatoris Traiano Augusto Germanico Dacico Pontifex Maximus Tribunitia Potestas consul VI pater patriae' (À l'Empereur Trajan Auguste Vainqueur des Germains Vainqueur des Daces Grand Pontife détenteur de la Puissance tribunicienne six fois consul père de la patrie) le terme de Parthico venant de Parthicus vainqueur des Parthes C'est Trajan qui d'ailleurs introduisit au deuxième siècle comme nouveau modèle numismatique le portrait de l'empereur héroïsé, épaules nues et poitrine uniquement couverte par un pan de draperie, comme on peut l'observer ici sur le sesterce et l'aureus. [...]
[...] Les autres sources dont nous disposons pour traiter ce sujet, sont entre autres l'Histoire Romaine de Dion Cassius, les monnaies et l'archéologie des sites parthes, les inscriptions trilingues qui accompagnent souvent les reliefs iraniens ou encore l'art sassanide qui est depuis quelques années mis sur le devant de la scène. Les pièces et le bas relief représentent finalement la vision que chacun des deux Empires avait de l'autre, à travers la rhétorique de la victoire puisque il s'agit dans les deux cas de représentations triomphales destinées à asseoir la gloire et la puissance de Trajan ou de Shapûr sur ses sujets. [...]
[...] II] la vision fantasmée de l'autre la rhétorique de la victoire Malgré la distance chronologique et culturelle qui séparent les monnaies trajanes du relief de Shapûr, on constate une représentation de l'autre marquée par la rhétorique de la victoire militaire, en effet les deux présentent un triomphe sur l'ennemi qu'il soit Parthe ou Romain. Si on examine les thèmes iconographiques des pièces on reconnaît nettement sur le revers tous les attributs classiques du triomphe militaire. L'aureus présente un trophée. A l'origine le trophée, formé des armes du vaincu accrochées à un arbre constitue une offrande du vainqueur aux dieux qui lui ont donné la victoire. [...]
[...] Les Romains en outre s'intéressèrent peu aux Parthes d'un point de vue ethnographique, et se contentent des connaissances héritées des Grecs au sujet des Perses. Ils firent cependant référence, pour expliquer la force des Parthes dans le domaine militaire, à leurs origines scythes. Les Romains élaborent au sujet des Parthes un modèle de descriptions combinant différents types de clichés mais dans lequel l'observation intervient peu, bien que Parthes et Romains aient été voisins pendant plus de trois siècles. Il est plus difficile de savoir qu'elle était la vision perse sur les Romains. [...]
[...] Shapûr reprend les hostilités à partir de 252 en envahissant la Mésopotamie, il prend Nisibe en 254, lance des escadrons militaires jusqu'en Syrie son fils s'empare de Doura Europos en 256. L'Empereur Valérien est fait prisonnier en 260 puis tué (ou mort en captivité selon les sources). Cette défaite romaine signe la perte de la Mésopotamie et le pillage de nombreuses villes de Syrie, Cappadoce et Cilicie. Ainsi nos documents montrent un contexte de guerre omniprésent au deuxième et au troisième siècle entre Romains et Perses, une situation fragile qui s'est essentiellement concentrée sur les zones tampons comme l'Arménie et la Syrie. [...]
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