D'une cité à l'autre, les femmes connaissent plus ou moins de considération et de liberté dans leur existence quotidienne. Leurs droits sont restreints et elles dépendent exclusivement de leur mari. Celui-ci est le maître de sa compagne et de sa maison qu'il gère appuyé par son épouse. C'est cette gestion de la maisonnée qu'étudie l'écrivain, philosophe et homme politique athénien Xénophon– 430 à 355 av JC– dans ce passage de l'Economique, son quatrième livre. Disciple de Socrate– 470 à 399 av JC–, il rédigea des récits historiques, des traités relatifs à son professeur et des ouvrages d'économie domestique et de politique comme l'Economique. Cet écrit socratique est une sorte de manuel de savoir- vivre à l'intention du propriétaire terrien. Dans cet ouvrage, il défend un certain genre de vie et idéal social. Dans la première partie d'où est tiré ce texte, Socrate discute avec Ischomaque, riche propriétaire qui réussit avec succès dans l'art d'accroître son patrimoine et qui n'est pas sans rappeler l'auteur lui-même. Cette réussite est due au fait qu'il exerce un pouvoir raisonnable et ferme sur ses serviteurs, mais aussi parce qu'il éduque sa jeune compagne dont le nom reste un mystère. A travers cette discussion, nous pouvons nous interroger sur le rôle et la situation des femmes grecques et plus précisément athéniennes de la fin du IVème siècle avant notre ère. Nous étudierons en premier lieu sa situation à l'échelle de la cité, puis nous analyserons son rôle dans l'« oikos » avant de nous consacrer aux conséquences du mariage et à sa préparation.
[...] Le rôle de l'épouse dans l'antique Athènes Xenophon, Economique, VII, 16 Dialogue entre Socrate et Ischomaque : Ischomaque et sa femme I. La situation de la femme à l'échelle de la cité A. La femme à l'écart de la vie politique. B. La femme, un atout économique ? II. Le rôle de la femme dans l'« oikos A. En théorie B. En pratique III. [...]
[...] A l'époque, le mariage est donc perçu comme une sorte d'association, de collaboration, ainsi dans le texte, on retrouve les termes : associé, intérêt commun, alliés, soutiens En épousant Ischomaque, la jeune femme reçoit de ses parents une dot qu'elle met entre les mains de son mari qui la gère à sa place jusqu'à la majorité de leur fils : dot Elle peut également être titulaire des biens qui lui sont propres et qu'elle a acquis par don, dot ou par héritage, mais elle n'en évidemment pas le libre usage. Elle ne peut que les transmettre à son fils. En attendant, c'est son mari qui les gère sans les aliéner. Dès 451 avant JC., elle est détentrice d'une citoyenneté potentielle qu'elle transmet à son fils. Elle apporte ainsi sa contribution à l'accroissement de la maison II. Le rôle de la femme dans l'« oikos A. [...]
[...] Editions Amand Colin: 2003. BRULE Pierre, Les femmes grecques à l'époque classique. Editions Hachette : 2001. BRUN Patrice, Le monde grec à l'époque classique 500- 323 av JC. Editions Armand Colin: 2003. COLLECTIF, Histoire de la famille, tome 1. Editions Armand Colin : 1988. DUBY Georges et PERROT Michelle, Histoire des femmes, tome 1. Editions Plon : 1991. [...]
[...] Elle est sous la tutelle d'un homme qui peut être son père, son mari ou son fils. Elle participe tout de même aux manifestations religieuses. En se mariant, elle devient une aide pour son époux et sa préoccupation principale est alors l'accroissement de leur maison Le rôle de toute fille de citoyen est donc de quitter son foyer pour devenir une épouse légitime, appelée elle- même à être mère de fils dont la citoyenneté ne pourra pas être remise en doute et de fille qui pourront à leur tour être donnée en mariage. [...]
[...] LONIS Raoul, La cité dans le monde grec. Editions Nathan : 1994. [...]
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