Propriété spartiate, Sparte, richesse privée, Lycurgue, société spartiate, société égalitaire, Grèce antique
Il est traditionnel dans la pensée moderne de voir la société spartiate comme unique, un peu différente de celle des autres peuples grecs et, en fait, de la plupart des autres sociétés humaines civilisées. Cette image nous vient sans nul doute de Plutarque qui présentait les Spartiates comme hostiles à la richesse et comme l'incarnation du communautarisme et de l'égalitarisme économique. Cet égalitarisme est encore mieux personnifié par le mythique législateur Lycurgue que Plutarque nous présente dans ses vies parallèles comme l'instigateur au 9e siècle av. J.-C. de la frugalité et de la modération spartiate.
[...] Est-ce à dire alors qu'aurait pu émerger à Sparte une division des citoyens en deux poleis, une polis des riches et une polis des pauvres ? Le tableau général global attendu serait celui dans lequel une minorité de riches lignées se seraient maintenues avec succès au faîte de la société et auraient augmenté leurs richesses et leur statut élevé au fil des générations au détriment de la masse des autres citoyens. Mais la carence d'informations prosopographiques des citoyens spartiates rend une telle analyse impossible. [...]
[...] En revanche, il n'y a aucune trace de la propriété collective des ilotes dans les sources classiques. Xénophon ne les cite pas comme propriété collective mais les énumère avec d'autres biens privés comme chevaux, les chiens et les denrées alimentaires qui pouvaient être soumis à une utilisation collective. Leur vente était interdite mais Jean Ducat a soutenu que lorsque les terres cultivées par des hilotes étaient transférées d'un citoyen à un autre, ces hilotes l'étaient aussi et restaient de la sorte attachés à la terre qu'ils cultivaient. [...]
[...] On essayait, il est vrai, de concilier cette cupidité bien connue avec la vertu de frugalité et de pauvreté que la tradition attribuait aux anciens Spartiates, et l'on se plaisait à dire que cet intérêt particulier ne s'était introduit dans la ville qu'après la prise d'Athènes par Lysandre ; mais il y a des faits qui montrent qu'il y était plus ancien. Plutarque le signale déjà chez les contemporains de Lycurgue. Pausanias en cite un curieux exemple qui est du VIIIe siècle. Hérodote en raconte un autre du VIe. Déjà un vieil oracle avait averti Sparte que l'amour de l'argent la perdrait. [...]
[...] Les terres de l'aristocratie ont été redistribuées en parts égales pour chaque homoi : ce sont des lots de terre qu'on appelle klèros, qui est inaliénable et dont seulement le premier fils mâle pouvait hériter. Il était cultivé par une classe de serfs (les Hilotes), la production agricole était reversée en partie au propriétaire, avec l'unique but de se nourrir et de fournir sa quote-part lors des repas pris en commun. La production ne pouvait pas servir à s'enrichir, ni à en faire le commerce. La condition matérielle des hilotes parait dès lors assez supportable, puisque, une fois la redevance payée à leur maître, ils peuvent disposer des surplus. [...]
[...] Il cite un exemple où quatre éphores sur cinq reçurent de l'argent pour trahir les intérêts de Sparte. -Une richesse privée soumise à restrictions Cela passe par l'interdiction d'une architecture domestique extravagante, l'austérité dans l'éducation, de rites funéraires peu coûteux ou encore par le système des syssities et de l'uniformisation de l'habillement. Une pratique particulière à Sparte est le soutien matériel que les familles les plus riches exerçaient envers les familles plus pauvres. Des recherches récentes suggèrent que dans de nombreux poleis une proportion importante de foyers de citoyens vivaient en marge des normes de subsistance et donc dans le risque d'être relégués en citoyens inférieurs. [...]
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