Sous les Julio Claudiens, l'Empire romain a connu de nombreuses expansions, se heurtant, cependant, ici et là à quelques résistances.
Le support de notre étude n'est autre que plusieurs extraits d'ouvrages réalisés par Tacite. Tout d'abord, la vie d'Agricola aux livres XV et XVI et les Annales au livre XIV. Le premier d'entre eux est un panégyrique sur la vie du beau-père de Tacite, il décrit le fonctionnement de l'administration de la Bretagne et il est aussi une dénonciation implicite du règne de Domitien. Le second ouvrage est une œuvre majeure de dix-huit livres rédigés en 112 apr. J.-C., il retrace l'histoire de l'Empire de la mort d'Auguste à Néron.
L'auteur, Tacite né en 55 apr. J.-C. est mort en l'an 117 de notre ère fut un grand seigneur et grand orateur. Il fit une brillante carrière sénatoriale sous Vespasien. En effet il devient préteur en 88, consul en 97, gouverneur de la province d'Asie en 112. De même il dispose de hautes relations au Sénat. Il est aussi l'auteur de cinq ouvrages majeurs, la Germanie s'inspirant de Tite-Live, est une description des tribus de l'espace en question, exposant par la même la bravoure des Germains contre la corruption de Rome ; le dialogue des orateurs retraçant la vie de quatre Romains évoque la décadence de leur éloquence, décadence liée à la perte de leur liberté politique ; les Histoires narrant la période de 70 à 96 apr. J.-C. furent rédigées en 107.
L'épisode de la révolte de Boudicca s'inscrit dans un vaste contexte. La Bretagne, région instable de l'Empire romain, conquise par Jules César en 52 av. J.-C., conserva un temps son indépendance et son annexion à l'Empire romain souhaitée sous Auguste puis sous Caligula ne fut réalisée qu'en 43 apr. J.-C. sous l'empereur Claude. Celle-ci se fit par l'intermédiaire d'une armée de quatre légions et de troupes auxiliaires qui envahirent le territoire des Catulvellauni qui dominaient le sud-est de l'île. Ainsi en 60-61 la plaine de l'Angleterre au sud du Trent et une bonne partie du Pays de Galles sont contrôlés par les Romains. Cet espace revendiquait dès lors son autonomie au même titre que les Cantabres, les Astures et les Galiciens au sein de la péninsule ibérique, les Marcomans et les Parthes en Orient et en enfin les Sucambres, les chérusques et les Usipètes dans la région danubienne. La révolte de Boudicca se développe sous le règne de Néron, empereur depuis 54 ap JC.
Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure la révolte de Boudicca (60-61) constitue une remise en cause de la tutelle imposée par l'Empire romain sur ses provinces.
[...] Il est vrai les Bretons rassemblés et révoltés, mirent en branle la colonie romaine de Camulodunum, qui comme nous avons pu le voir n'était pas ou peu protégée que ce soit par des hommes ou par des remparts. Cette colonie fut envahie subitement par une nuée de barbares (ligne 42 XXXII les Annales), le vocabulaire ici employé rappelle que l'auteur est un Romain ; puis en un instant pillé ou mis en cendres (lignes 42-43 XXXII les Annales). Ceci pris place malgré l'aide apportée par le procurateur Catius Decianus auquel on demanda du secours (lignes 36-37), qui envoya certes pas plus de deux cents hommes mal armés qui se rattachèrent au au faible détachement de soldats de la colonie (lignes 37-38). [...]
[...] Ce soulèvement est le résultat de plusieurs décennies de répression. Divers moyens furent utilisés pour légitimer ce soulèvement, telle la référence à la Germanie, ou encore la bravoure bretonne par opposition à la lâcheté romaine. Un temps la victoire sembla rallier le camp breton avant que le coup de grâce ne leur soit porté par les Romains, et ce, par l'intermédiaire de Suétonius, le combat ultime prenant place sur la Watling Street en 61,voie romaine longue de 322 km reliant Douvres à Wroxeter. [...]
[...] La révolte de Boudicca se développe sous le règne de Néron, empereur depuis 54 ap JC. Prenant modèle sur Auguste, Néron divinisa Claude dès le début de son règne. Ses mentors, Sénèque et Burrus lui font appliquer une politique modérée: respect du Sénat en reprenant les thèmes d'Auguste d'un gouvernement partagé entre le prince et cette institution. Le début du règne, 54-61, est marqué par une phase d'expansion de l'Empire caractérisée notamment par une guerre en Arménie contre les Parthes. [...]
[...] J-C exposant une volonté d'introduire la Germanie dans l'Empire jusqu'à l'Elbe, cette démarche passa par la construction de forts tels celui de Mayence. En 13 av. Drusus contrôle la Frise et nombre de peuples. En 10 av. J.-C. les Romains arrivent à l'Elbe, mais peu de soldats contrôlent la région, ce qui favorise des soulèvements comme les Marcomans en 5 apr. J.-C . Dès lors, ces évènements donnent à la révolte celte tout sa raison d'exister. [...]
[...] Les Romains brisent ainsi la révolte celtique par le haut de la hiérarchie. En effet, les druides enseignaient l'immortalité de l'âme, croyances qui encourageaient de fait les volontés guerrières. Ainsi, tuer les druides avait pour but de décapiter le mouvement et détruire ainsi un groupe intellectuel. Cependant, ceci a permis aux Bretons de se soulever entre temps Au milieu de ces travaux, Suétonius apprit que la province venait tout à coup de se révolter (lignes 15-16, XXX les Annales). Effectivement, comme nous avons d'ores et déjà pu le voir ci-dessus, les autorités romaines s'absentent en 60-61 le général romain n'est plus là, ils [les dieux] le bloquent avec son armée dans une autre île (lignes 20- 21, XV Agricola), c'est-à-dire que Suétonius et Corbulon s'occupent de l'île d'Anglesey. [...]
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