Nous avons à notre disposition un texte portant sur la révocation de l'édit de Nantes, appelé édit de Fontainebleau signé en 1685. Il est composé d'un long préambule et de douze articles assez courts associant l'interdiction, sous toutes formes que ce soient, de la pratique protestante, les menaces pour les contrevenants et les mesures incitant à la conversion, notamment pour les pasteurs. Cet édit a été rédigé par Châteauneuf, secrétaire d'Etat pour la RPR (Religion prétendue réformée) sous la dictée, au dire, du chancelier Le Tellier, chancelier depuis 1667. Avant d'être promulgué, l'Edit a été lu, amendé, annoté par Louis XIV lui-même le 15 octobre 1685. Il a été expédié sur ordre express du roi à tous les intendants le 17 octobre 1685 et enregistré par le Parlement le 22 octobre 1685.
Entre l'édit de Nantes (1598) et celui de Fontainebleau (1685), le protestantisme français a vécu une période de compromis avec l'Etat absolu. Mais la logique de ce dernier est contraire au maintien du pluralisme religieux.
Le 30 avril 1598, Henri IV met fin aux guerres de religion qui déchirent le royaume de France depuis 1562, grâce à l'édit de Nantes. La dualité religieuse entre protestants et catholiques devient alors une loi organique d'Etat et le droit de culte protestant se voit reconnu bien que limité. Un compromis entre les deux confessions a enfin été trouvé et les protestants se voient même octroyer quelques privilèges comme les places de sûreté et les chambres dites de l'édit. Cependant, le 18 octobre 1685, Louis XIV révoque le texte de son grand-père par l'édit de Fontainebleau. Il est alors au sommet de la gloire, tout en étant confronté à plusieurs défis. Au-delà des circonstances, l'édit manifeste aussi le lien consubstantiel entre la monarchie et religion catholique. L'un des intérêts de ce texte tient au rapprochement de deux parties très différentes. Dans un long préambule, Louis XIV justifie la révocation en arguant du fait qu'il se borne à réaliser l'unité que ses aïeuls royaux n'ont pas pu achever et qui serait réalisé sur le terrain par les conversions. On peut se poser la problématique suivante : comment est-on passé du compromis à la révocation ? Comment interpréter cet édit novateur, dans la perspective au XVIIe siècle de la construction des États modernes ?
[...] La révocation de l'édit de Nantes marque une rupture majeure. Elle témoigne d'une volonté de plier chacun à la norme de la Contre Réforme catholique et va de pair avec l'abandon des alliances protestantes. Cette révocation se situe dans une conjoncture internationale marquée par un processus de recatholisation, dont le roi de France, le Très Chrétien, voulut apparaitre comme le champion. Il s'agissait, en effet, de mieux affermir sa puissance en Europe et d'afficher son image de défenseur de la foi, conformément au serment juré le jour de son sacre. [...]
[...] L'article 7 interdiction des écoles protestantes. L'article 8 oblige les réformés à faire baptiser et instruire leurs enfants dans la religion catholique. L'article 10 interdit aux réformés d'émigrer à l'étranger sous peine de galères pour les hommes et de prison pour les femmes. L'article 11 punition des relaps, c'est-à-dire punition des nouveaux convertis qui reviendraient au protestantisme. Les articles incitatifs : articles et 9. Les articles 5 et 6 incitation à la conversion des pasteurs : pension à vie et facilité de reconversion vers les métiers juridiques. [...]
[...] Leur conversion est même déclarée valide dès l'âge de sept ans. II- 1685 : fin des privilèges protestants Un Roi Très-Chrétien Louis XIV et l'absolutisme Louis XIV règne depuis 42 ans et gouverne depuis 24 ans. Il est essentiellement un politique. Il n'est ni mystique ni même religieux. Il ne connaît rien aux textes sacrés, il n'a que l'écorce de la religion selon Saint Simon. Même devenu dévot, sa religion ne sera que peur de l'enfer aux dires de Madame de Maintenon et de Fénelon. [...]
[...] Plusieurs ecclésiastiques juristes justifient une interprétation restrictive de l'édit de Nantes au motif que celui-ci a été arraché par la religion prétendue réformée à la faveur des guerres, en effet lignes 23 à 25 les guerres avec les étrangers étant survenus de telle sorte que depuis 1635 jusqu'à la trêve conclue en 1684 avec les princes d'Europe ( ) il n'a pas été possible de faire autre chose pour l'avantage de la religion Il se met en place une législation démolissant l'édit pièce par pièce grâce à une succession d'arrêts du conseil du roi et de déclarations royales : on en compte au moins 75 de 1661 à 1678, et une centaine entre 1679 et 1685. Les réformés sont aussi visés dans leur vie civile et professionnelle : ils sont progressivement exclus des fonctions municipales et judiciaires. Les réformés juristes deviennent alors avocats jusqu'à ce que la profession leur soit interdite en 1685. À partir de 1664 les protestants sont exclus de la plupart des corporations, des métiers de santé et du livre en particulier. [...]
[...] Les dragonnades se généralisent au sud de la Loire en 1685. Il s'ensuit des conversions en masse de protestants au catholicisme et, malgré l'interdiction royale, de nombreux départs vers les pays de refuge, se font (carte). Le harcèlement juridique À l'instigation des évêques, l'application de l'édit de Nantes donne lieu de la part des parlements, à un harcèlement juridique consistant à rechercher les moindres irrégularités pour justifier la fermeture des temples. En 1661, commence le règne personnel de Louis XIV. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture