Le 15 mars de l'année 44 avant Jésus-Christ est assassiné Jules César sur le forum de Rome. Se pose alors le problème de sa succession. L'homme fort du moment dans l'Urbs se rencontre dans la personne de Marc Antoine. Maître de la situation, il recueille les papiers de César et entend accomplir son héritage politique. Néanmoins surgit sur la scène politique pendant les Ides de la même année un jeune homme de 18 ans d'allure chétive, sans aucun succès militaire et d'un nom peu illustre : C. Octavius Thurinus. Son père, qui avait épousé une nièce de César, Atia, engendrant ainsi l'élévation de la famille, meurt très tôt. Après une brève période passée sous la tutelle du second mari de sa mère, Octave ne tarda pas à être pris en charge par César qui l'adopta en -45, lui conférant le nom de C. Julius Caesar Octavianus en même temps que le titre d'héritier officiel (par testament).
Dès lors s'engage une opposition entre ces deux hommes pour la conquête du pouvoir et plonge l'Empire dans la période la plus noire de son existence, de troubles et de guerres civiles sans précédent. D'abord impossible à trouver, l'accord entre ceux-ci s'avère nécessaire, conduisant à la formation du second triumvirat dès -43 (avec Lépide). La répartition des terres suite à la bataille de Philippes (-42) opposant les républicains appuyés sur les provinces orientales aux césariens, maîtres de l'occident, fait éclater la cohabitation des deux prétendants à la succession et les oppose. La Paix de Brindes en octobre 40 aboutit au partage du monde romain entre les territoires occidentaux sur lesquels règne Octave et les territoires orientaux sous domination d'Antoine, alors fixé à Alexandrie.
[...] Ce culte, produit des autorités locales elles-mêmes, a eu un sens politique primordial. Marque du loyalisme politique d'une cité envers le pouvoir romain, il signifie aussi une acceptation de la romanisation et concourt à l'affirmation d'une position des individus dans la société. L'action d'Auguste a été considérable et ceci à tous les niveaux. La Rome chaotique existante à son arrivée au pouvoir laisse place en +14 à une Rome pacifiée et surtout unifiée. Au début de son règne, la diversité des forces spirituelles en présence, leur contradiction et même parfois leur opposition ne pouvait déterminer d'emblée une politique religieuse cohérente. [...]
[...] Selon la tradition, Enée, échappé de Troie aurait fondé Rome[3]. Le choix du personnage n'est pas anodin : fils d'Anchise et de Vénus, il était l'ancêtre de la gens Julia, dont descendaient César et Auguste, à travers lequel, via son Principat, la promesse faite par les dieux trouvait sa réalisation. Cette prophétie homérique, en plus de faire passer les Romains non plus pour des conquérants avides mais pour les instruments d'une destinée garantissait la mission personnelle d'Auguste et justifiait ses nombreuses mesures fondées sur la continuité d'une dynastie. [...]
[...] Malgré une tendance à considérer le destin des grands hommes dans l'immortalité astrale, aucune divinisation officielle n'avait été réalisée dans le monde romain jusqu'à César. Lors de ses funérailles, Octave aperçoit une comète qu'il interprète comme le signe de l'arrivée de César parmi les dieux. En janvier 42, il devient Divus Julius par l'apothéose autorisée par les triumvirs et sujet à une dévotion. La rareté des traces littéraires, archéologiques ou épigraphiques (hormis quelques pièces de monnaie) empêche cependant de conclure sur l'existence d'un culte officiel et organisé. [...]
[...] La première réalisation liturgique concerne la réhabilitation du calendrier Julien des fêtes religieuses. De cette manière étaient officialisés les jours consacrés aux fastes. Il prit également le soin d'ajouter aux célébrations traditionnelles des divinités des dates anniversaires personnelles (comme la mort de César) ou politiques (comme la victoire d'Actium). Ces fêtes pouvaient prendre des formes diverses : sacrifices, jeux, cérémonies. Les rapports cultuels qui unissent les hommes suivant deux logiques, d'une part, les offrandes adressées par les hommes aux dieux, et de l'autre les avis envoyés par des dieux aux hommes. [...]
[...] La croissance du culte du Genius prépare en fait à l'aboutissement d'une autre idéologie. Celle-ci consiste à ajouter au prestige du Prince celui d'un Fondateur en lui attribuant dès l'année 2 avant notre ère le titre de Pater Patriae père de la patrie réalisant ainsi un renouvellement des personnages d'Enée et de Romulus célébrés jusque-là en faisant de lui symboliquement le second Fondateur de la ville. C'est pendant cette période que s'est considérablement développé le culte impérial à travers une réglementation de sa pratique, contrastant avec les initiatives privées dominant jusque-là. [...]
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