« Sur Lycurgue le législateur, on ne peut absolument rien dire qui ne soit douteux. Son origine, son séjour à l'étranger, sa mort, enfin l'établissement de ses lois et de sa constitution sont rapportés diversement par les historiens (...). » C'est de cette manière que Plutarque amorce sa vie de Lycurgue. On place traditionnellement la vie de ce dernier entre la fin du IX ° et le début du VIII ° siècle. Son nom est utilisé par les historiens antiques et modernes pour spécifier l'ensemble de la législation utilisée dans la cité antique de Sparte et qu'on lui attribue. Cependant, selon l'historien grec Timée de Tauromenion, il y aurait eu deux Lycurgue distincts qui auraient vécu à Sparte à des époques différentes, et les actions de l'un et de l'autre purent être conférées à l'un des deux à cause de son honneur. L'historicité du personnage, ou le fait qu'un seul homme ait été l'instigateur de la constitution spartiate est donc sujet à caution.
[...] Pour le reste du monde Grec, c'est une sincère curiosité, comme l'illustre une plaisanterie de l'époque : bien sûr que les Spartiates sont les plus courageux entre tous les hommes, car n'importe qui doué de bons sens préféreraient mille fois la mort que d'avaler un tel festin De ce brouet noir (μέλας ζωμός/mélas zômós), on peut trouver une évocation dans les Tusculanes de Cicéron. Il nous indique que Denys, le tyran de Syracuse, curieux de gouter cette curieuse nourriture avait acheté un cuisinier Laconien afin que celui-ci lui en préparât. Après le diner, l'ayant trouvé fort mauvais, il en convoqua le préparateur qui lui répondit : ce n'est pas étonnant, il manquait des ingrédients. -lesquels ? Demanda Denys. -La fatigue de la chasse, la sueur, la course depuis l'Eurotas, la faim, la soif. [...]
[...] Mais inversement, pour conserver ces statuts, assister aux repas en commun était obligatoire (sauf on l'a vu, en cas de sacrifice ou de chasse finie tardivement). Comme l'a bien noté Aristote, la présence n'était pas la seule chose requise pour pouvoir participer à ces repas, il fallait que chaque convive paye sa quote-part mensuelle qui est décrite aux lignes 13 à 15 avec les mesures antiques que l'on pourrait convertir ainsi : 77 litres d'orge litres de vin kilos de fromage et 1,5 kilo de figues. [...]
[...] C'est avec tout cela que les repas des Lacédémoniens sont assaisonnés. Comme quoi seul un citoyen spartiate ayant vécu l'agogè était capable d'apprécier ce plat typique. (Commentaire des lignes 34 à 37) Et, selon Xénophon, les repas pris au-dehors ont encore d'autres vertus ; les Spartiates sont obligés de marcher pour regagner leur logis, et doivent prendre garde à ne pas broncher sous l'influence du vin, car ils savent qu'ils ne resteront pas là où ils ont pris leur repas et qu'ils doivent user des ténèbres comme de la lumière ; car, tant qu'on est au service, on n'a pas le droit de marcher avec une torche pour s'éclairer L'agogè, les syssities, et les activités militaires se poursuivaient jusqu'à l'âge de 60 ans, et jusqu'à là, tous les homoioi devaient se plier aux mêmes règlements. [...]
[...] Chaque citoyen se voyait attribuer à la naissance un lot de terre. Lors du jugement où l'on déterminait si les enfants devaient être précipités ou élevés, ceux pour qui le sort était le moins funeste recevaient en usufruit leur lot de terre civique qui était exploité par des Hilotes (population asservie aux citoyens) qui reversaient une part large de la production à leur maître. Au sujet du kléros, certains historiens supposent que les anciens déterminaient quels enfants devaient vivre et lesquels devaient mourir en fonction des des lots disponibles. [...]
[...] La phiditie est une notion un peu floue. Je rappelle que le mot vient du terme épargné et il peut être employé pour désigner les convives et le lieu. Cependant, Plutarque nous signale qu'il est en concurrence avec le terme philities formé sur philia qui signifie la solidarité amicale et convient pour des repas amicaux. Toutefois, il faut bien distinguer le lieu de réunion du groupe de convives : chaque local de syssitie pouvait accueillir plusieurs phidities et aurait comporté plusieurs tablées de 10 à 15 personnes. [...]
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