Les institutions carolingiennes sont en grande partie héritées des Mérovingiens. Toutefois, l'immensité de l'Empire nécessite des modifications institutionnelles et les Carolingiens vont introduire davantage de hiérarchie et de contrôle.
Le gouvernement central était organisé comme sous les Mérovingiens autour du palais et des assemblées des grands. Le palais, suite itinérante du roi, commence à se fixer vers Aix-la-Chapelle. Dans le palais, on retrouve les officiers du palais qui aidaient le souverain à gouverner, et cela à l'exception du maire du palais. La fonction de maire du palais a été naturellement supprimée par les Carolingiens, puisqu'avec l'expérience de Pépin, ils savaient que cette fonction était devenue trop dangereuse pour le roi. On retrouve le comte de l'écurie, qui était appelé le connétable. Le comte du patrimoine, qui est appelé le sénéchal et qui gère le fisc et les domaines impériaux. Le comte du palais est chargé de la Justice royale : il remplace le souverain quand il est en déplacement.
[...] Car, les vassaux du roi (qui sont plus nombreux que les seuls comtes) pouvaient mobiliser chacun 10 à 12 de leurs cavaliers. Ils mobilisaient les hommes de leur réseau vassalique qui étaient assez riches pour pouvoir entretenir un cheval. C'est ainsi que l'armée de Charlemagne pouvait mobiliser rapidement cavaliers. Ce qui explique l'efficacité de l'armée carolingienne organisée en unité de cavalerie mobilisable à tout moment. Le réseau de fidélité permettait d'améliorer l'encadrement militaire, puisque les jeunes cavaliers convoqués par leur seigneur leur obéissaient fidèlement et ils étaient alors encadrés par eux durant la guerre. [...]
[...] Mais d'autre part, il faut savoir que Charlemagne encouragea ses vassaux à développer leurs propres réseaux de clientèle vassalique. Aussi les vassaux du roi avaient aussi des vassaux attachés par les liens de fidélité. Les vassaux leur rendaient des services domestiques et surtout miliaires : le vassal avait l'obligation de service militairement son seigneur. L'usufruit de la terre concédée permettait aux vassaux de se procurer l'équipement miliaire nécessaire. Des abbés avaient ainsi beaucoup de vassaux en charge d'un service miliaire. Charlemagne va utiliser la vassalité pour servir son organisation politique et surtout militaire. [...]
[...] La recommandation était soumise à un double rituel, qui était nécessaire pour la preuve de l'engagement. D'une part, il y avait un rite gestuel symbolique : l'offrande des mains. À genoux, le vassal mettait ses mains jointes dans les mains de son protecteur. Par ce symbole, il plaçait sa personne entière entre ses mains. C'est un acte fort de soumission personnelle par lequel le vassal se déclare l'homme de son seigneur. Le protecteur, en acceptant les mains, prenait l'engagement de lui prêter secours et assistance. [...]
[...] La vassalité comme moyen de gouvernement A. L'avènement de la vassalité Pour gouverner un territoire aussi vaste, Charlemagne a encouragé la vassalité dans son Empire, car il voulait s'appuyer sur les réseaux de fidélité répandus dans la société pour les utiliser comme un moyen de gouvernement efficace. Dans la société, des hommes libres se liaient entre eux par ce que l'on appelait la recommandation. Ce mot va progressivement évoluer et prendre la dénomination de vassalité. Qu'est-ce que la recommandation ?C'est un engagement solennel par lequel un homme libre, le vassal ou protégé, se lie à un plus puissant que lui, le seigneur ou le protecteur. [...]
[...] Cela formait ce que l'on appelle une chaîne vassalique. Pour fonctionner, chacun devait contrôler ses propres vassaux et bien transmettre l'ordre reçu. Pourquoi les carolingiens ont voulu utiliser ce qu'ils ont considérés comme une force de réseau pour transmettre leurs ordres ? Ils croyaient en la force des liens personnels et aux serments de fidélité à caractère religieux. Ce système ne va pas fonctionner, ils ne vont pas voir le danger de la médiatisation et le fait que la chaine peut être brisée. [...]
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